Qu’avez-vous loupé cette semaine ? Voici notre revue de presse hebdomadaire : un concentré de décryptages économie et entreprises !
Économie
En bref
Le gouvernement a dévoilé les contours de sa loi sur l’industrie verte. La mesure phare consiste en un crédit d’impôt en faveur de 5 technologies « vertes » pour attirer les investisseurs étrangers. Autre mesure très attendue par les industriels, l’accélération des procédures pour autoriser l’implantation des sites. L’objectif est de réduire de moitié le délai moyen d’attente, actuellement de 18 mois. Mais cela suffira t-il ? Face aux Américains qui ont dégainé leur IRA, la France continue de subir délocalisations et défaillances d’entreprises. Et les investissements étrangers, dont la France est championne d’Europe, créent moins d’emplois que chez nos voisins… La marche est donc haute. L’exécutif doit en outre faire face à un débat inflammable : les aides aux entreprises doivent-elles être conditionnées ? Les syndicats militent pour que les allègements de charges patronales soient associés à des mesures sociales (contrôle par le CSE ou relèvement des coefficients dans certaines branches). La fin du « quoi qu’il en coûte » ?
En détail
- Ce que contient le projet de loi sur l’industrie verte
- Le long chemin de la « réindustrialisation » de la France 🔒
- Aides aux entreprises : les syndicats plaident pour leur mise sous condition 🔒
RSE
En bref
Emmanuel Macron propose une pause sur la régulation visant à protéger l’environnement à la suite de l’application du Pacte vert de l’Union européenne. Selon le président, le projet de réindustrialisation de la France nécessite davantage de stabilité et pourrait être menacé par des nouvelles contraintes. Une position qui a été fraîchement accueillie par l’opposition mais n’a suscité que peu de réactions au niveau européen. L’Union européenne, elle, continue d’avancer comme si de rien n’était sur ses chantiers réglementaires. Elle cherche ainsi à harmoniser les obligations vertes des entreprises. Le standard européen des « green bonds » s’ajoute à un ensemble d’initiatives vertes du Green Deal pour promouvoir un financement plus responsable sur le continent. Ce nouveau standard sera déterminé en fonction de la taxonomie européenne, aujourd’hui peu adoptée par les entreprises. Celles-ci préfèrent afficher une « raison d’être » écologique et sociale… et ne l’utilisent le plus souvent qu’à des fins marketing. Selon une enquête, seulement un quart appliquent correctement les principes RSE.
En détail
- « Pause » sur les contraintes environnementales : malgré la polémique, Macron persiste et signe
- L’Europe avance vers un format unique d’obligation verte
- « La « raison d’être » d’entreprise est un levier stratégique trop souvent utilisé à des fins marketing » 🔒
Cybersécurité
En bref
La CNIL élabore un plan pour protéger en amont les données personnelles des utilisateurs de ChatGPT. L’alignement du service d’OpenAI avec le RGPD avait déjà été questionné par la CNIL italienne, qui trouvait sa récolte de données trop gourmande et ses représentations d’individus erronées. L’agence française cherche donc à élargir l’interprétation du règlement pour prendre en compte l’IA générative. Les pirates, eux, ne se privent pas de les utiliser. Un radar des menaces cyber développé par Swisscom montre une tendance croissante des attaques générées par l’IA alors que les dispositifs de sécurité stagnent. Parallèlement, la lutte contre ces cybermenaces risque de s’essouffler en raison du manque de spécialistes qualifiés dans le domaine de la cybersécurité. En cause : le manque d’attractivité de ces métiers et une parité encore timide.
En détail
- Le plan de la CNIL pour mettre la protection des données personnelles à la page ChatGPT 🔒
- Les cyberattaques de type « ChatGPT » se développent
- La cyber se perdra faute de combattants
Leadership
En bref
Surprise, la nouvelle patronne de Leroy Merlin, Agathe Monpays, n’a que 28 ans. Un « courage managérial » dont font trop rarement preuve les grands groupes, qui ont tendance à privilégier l’expérience qui vient avec les années. Pourtant, miser sur un potentiel peut s’avérer payant. Et d’autant moins risqué si l’entreprise fait le choix de dissocier la présidence du conseil d’administration et la direction générale. Gageons qu’un profil féminin à la tête d’une enseigne de bricolage pourra faire bouger les lignes sur les recrutements de femmes ! Si les entreprises veulent aujourd’hui recruter des femmes, c’est souvent pour de mauvaises raisons, regrette Emmanuel Stanislas dans une tribune. Notamment parce que leur présence réduirait la conflictualité, argument reposant sur le mythe de la douceur féminine… Alors que la conflictualité, si elle est saine, peut constituer un moteur d’innovation et de performance.
En détail
- Pourquoi Leroy Merlin fait figure d’exception en nommant une jeune dirigeante de 28 ans 🔒
- Les recrutements féminins ont tout à gagner à être mieux pensés et plus argumentés 🔒
- Qualité de vie au travail : les vertus d’une saine conflictualité en entreprise
Investissement
En bref
C’était the place to be cette semaine : le sommet Choose France, organisé au château de Versailles, a réuni les entreprises qui envisagent ou ont annoncé des investissements massifs dans l’Hexagone. Et la moisson a été bonne, avec pas moins de 13 milliards d’euros engrangés, un record. Les projets industriels sont les plus nombreux (40%) et la France mise à l’avenir sur les industries vertes. Un pari que les fonds de capital-risque ont plus de mal à faire. Poussés par la réglementation à monter en puissance sur l’ESG, ils restent très frileux, anticipant – à tort ? – un impact négatif sur leurs performances financières. Les jeunes, eux, prennent de plus en plus de risques et la Bourse s’en réjouit. Les moins de 35 ans sont de plus en plus nombreux parmi les investisseurs boursiers et la tendance est encore plus marquée chez les moins de 24 ans. L’apparition de services en ligne permettant d’investir facilement, rapidement et de manière ludique n’y est pas étrangère.