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La réindustrialisation de la France viendra t-elle des start-up ?

L'usine d'Afyren en Moselle
La start-up Afyren a inauguré en 2022 une usine à Carling Saint-Avold, en Moselle (© Afyren)

Les start-up ont créé près de la moitié des nouveaux sites industriels inaugurés l'an dernier, signe que les nouvelles industries peuvent porter la marque du made in France.

Réindustrialiser fait partie des objectifs déterminés comme prioritaires par le gouvernement pour doper l’économie française. Et le processus est amorcé, selon des chiffres dévoilés par l’observatoire de la dynamique des start-up et PME industrielles innovantes françaises, réalisé pour la première fois par Bpifrance. L’année dernière, 76 nouveaux sites industriels ont été inaugurés sur le territoire tricolore, créant pas moins de 3 000 emplois. Un signe encourageant, alors que l’industrie a été confrontée tout au long de l’année à des défis énergétiques et économiques majeurs.

Créer une émulation

Sur ces 76 ouvertures de site, 35 sont l’œuvre de start-up industrielles – contre 41 de PME et ETI innovantes – soit près de la moitié (46%). Un résultat qui témoigne de l’efficacité du rapprochement opéré ces derniers mois entre les structures technologiques et le secteur secondaire. « Le lien étroit que nous voulons créer entre la French Tech et la French Fab, les laboratoires de recherche et les start-up et PME, va nous permettre d’accélérer le mouvement de réindustrialisation de la France, avec une dimension durable et impact fort », souligne ainsi Paul-François Fournier, directeur exécutif Innovation de Bpifrance.

Seul bémol : la France comptant 1 900 start-up industrielles, l’ouverture de 76 nouveaux sites de production seulement apparaît davantage comme un signal faible que comme le début d’une révolution industrielle…

Réindustrialiser plutôt que relocaliser

Ces nouveaux sites constituent pour la plupart « des lignes pilotes ou des premières usines », note l’observatoire. Signe que si la France se réindustrialise, elle ne relocalise pas les productions qui ont été délocalisées au fil des années. Les secteurs dans lesquels opèrent les start-up qui ont fait le choix de produire en France en témoignent également : l’agro-industrie, la valorisation de déchets ou encore la chimie industrielle font partie des secteurs à forte valeur ajoutée capables de constituer les premiers de cordée de ce renouveau industriel.

Le levier pour supplanter l’Allemagne ?

Les start-up pourraient également constituer l’arme, si ce n’est secrète au moins fatale, de l’Hexagone face à son rival d’outre-Rhin, poids lourd industriel en Europe. En matière d’investissements dans les start-up industrielles, la France a dépassé l’Allemagne l’an dernier : en croissance de 36% par rapport à l’année précédente, les levées de fonds tricolores ont atteint 3,78 milliards d’euros. La France se positionne ainsi comme un eldorado pour les pépites industrielles. Avec un effet d’entraînement pour l’ensemble de l’écosystème tech, puisque les investissements dans les start-up industrielles ont représenté l’an dernier plus d’un quart des montants levés par l’ensemble des start-up tricolores.

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