Qu’avez-vous loupé cette semaine ? Voici notre revue de presse hebdomadaire : un concentré de décryptages économie et entreprises !
Économie
En bref
Et un outil de plus à la disposition des entreprises pour favoriser l’emploi des seniors ! Les sénateurs, qui se sont penchés cette semaine sur le projet de loi de réforme des retraites, ont ajouté leur touche : un CDI spécifiquement pensé pour les plus de 60 ans, exempté de cotisations famille. En outre, si le salarié remplit les conditions pour obtenir une retraite à taux plein, son employeur sera alors en droit de mettre fin au contrat. Un ajout qui embarrasse le gouvernement, mis devant le fait accompli alors qu’il avait plutôt misé sur l’index seniors. Mais les sénateurs ont dû lire les résultats de l’étude réalisée par l’Institut des politiques publiques sur l’efficacité de l’index d’égalité femmes-hommes et considérer que ce levier ne serait pas suffisant. Ainsi, plus d’une entreprise sur deux devant le publier ne le fait pas, pour moitié parce qu’elles déclarent ne pas pouvoir calculer l’index, l’autre moitié choisissant délibérément de rester hors-la-loi. Autre problème sur lequel le gouvernement devra se pencher : la faiblesse du financement de la recherche fondamentale, essentielle pour nourrir l’innovation. Celle-ci reste le parent pauvre d’un État pourtant très généreux dans bien d’autres secteurs.
En détail
- Retraites : création d’un nouveau CDI pour favoriser l’emploi des seniors, voté par le Sénat
- L’efficacité de l’index d’égalité femmes-hommes très contestée
- Championne des dépenses publiques, la France oublie la recherche fondamentale 🔒
RSE
En bref
On l’a longtemps cru épargné par le sujet, mais ça y est ! Le numérique aussi doit faire ses épreuves en matière d’impact environnemental. Un rapport gouvernemental sonne l’alerte : si rien ne bouge d’ici 2050, les émissions de CO2 du secteur pourraient tripler. Elles représentent aujourd’hui 2,5% de l’ensemble des émissions du pays, soit 17,2 millions de tonnes. La lutte environnementale ne doit pas effacer de la RSE les enjeux sociaux que celle-ci doit porter. La CCI rappelle que le sujet de l’égalité entre femmes et hommes doit être un objectif de valeur constitutionnelle, soulignant que la mixité est un atout pour les entreprises ainsi qu’un enjeu de durabilité. Les grands groupes sont tenus de montrer la voie, mais certaines PME sont exemplaires en la matière. Ainsi, certaines n’hésitent pas à anticiper les avancées légales éventuelles, instaurant en interne des congés pour les règles douloureuses ou des solutions pour protéger les victimes de violences sexuelles et conjugales, par exemple.
En détail
- Le numérique prié de réduire son impact environnemental 🔒
- L’égalité femme-homme, cette autre facette de la RSE
- Ces PME qui lèvent les tabous pour accompagner les femmes
Cybersécurité
En bref
Davantage de femmes dans les entreprises, la garantie d’une meilleure cybersécurité ? Hé oui, c’est le constat d’une étude menée par deux chercheuses canadiennes. Lorsque des femmes sont présentes au sein du conseil d’administration d’une entreprise, celle-ci gère mieux les risques cyber auxquels elle est exposée. Associer les femmes à la gouvernance permet de varier les compétences et donc d’améliorer la prise de décisions, y compris en matière de cybersécurité ! Et les entreprises feraient bien de s’y intéresser parce qu’elles vont devoir faire face à une nouvelle menace, celles des IA génératives. Comme souvent, la menace n’est pas tant technologique qu’humaine : dans les informations fournies à ChatGPT – pour ne pas le nommer – les salariés incluent trop souvent des données sensibles. Or ces données vont nourrir l’IA qui les réutilisera pour fournir des réponses à d’autres utilisateurs, démultipliant le risque de voir ces données être compromises. Il ne manquerait plus que ces mêmes salariés aient installé TikTok sur leur portable pour que la menace d’espionnage économique grimpe en flèche…
En détail
- Davantage de femmes dans les conseils d’administration : la solution pour une meilleure cybersécurité ?
- Les salariés partagent trop de données sensibles avec ChatGPT
- Faut-il avoir peur de TikTok ?
Leadership
En bref
Se soucier de l’égalité entre les femmes et les hommes en entreprise n’est pas uniquement bon pour la RSE. C’est aussi bon pour le business ! La Première ministre Elisabeth Borne a annoncé que les organisations qui ne respecteraient pas les critères d’égalité selon l’index Egapro seraient écartées des marchés publics d’ici 2027. Les inégalités et discriminations sur le lieu de travail ont aussi lieu entre générations. La notion même de « génération » pourrait contribuer à ces stigmatisations. Celle-ci pourrait entraver l’intégration des plus jeunes sur le marché de l’emploi ! Les discriminations et autres comportements toxiques sur le lieu de travail ont des conséquences néfastes pour les entreprises. Dans les organisations concernées, les leaders constatent parfois le mal-être psychologique de leurs équipes… mais bien souvent trop tard, et de façon partielle, révèle une étude.
En détail
- Femmes-hommes : les entreprises inégalitaires bientôt écartées des marchés publics 🔒
- Génération Z : un frein à l’intégration des jeunes sur le marché du travail ? 🎧
- Comportements de travail toxiques : quelles conséquences pour les entreprises ?
Investissement
En bref
Le CAC 40, une histoire de familles ? Oui, et pas qu’un peu : le poids des actionnaires familiaux n’a cessé de croître au fil des ans, au point qu’ils sont devenus en 2021 les principaux détenteurs du capital des entreprises françaises les mieux valorisées. Ces propriétaires « dynastiques » ont la main sur 21,5% des capitalisations, contre 20,7% pour les gestionnaires d’actifs désormais relégués en deuxième position. Cette percée est en fait due à l’inflation des valorisations des géants du luxe, à l’instar de LVMH détenu par la famille Arnault. Peut-être que les entreprises non cotées prendront exemple sur leurs aînées. Leurs investisseurs, eux, le font déjà : en privilégiant des entreprises rentables, à la gouvernance partagée, dans des secteurs subventionnés, ils appliquent de vieilles recettes… qui ont pour elles l’avantage d’avoir démontré leur efficacité. Boudés par les entreprises du CAC 40, les fonds peuvent au moins compter sur les start-up pour étoffer leur portefeuille. Pressurées par un contexte économique compliqué, de nombreuses start-up se vendent au plus offrant. Et il s’agit de plus en plus souvent de fonds américains, dont les moyens leur permettent de devenir majoritaires au capital de certaines pépites tricolores.
