C’est un poste qui s’est répandu parmi les start-up : le Chief impact officer (CIO) a été adopté par de nombreuses jeunes entreprises. Aux États-Unis, il est déjà en vogue depuis quelques années. Dans les organisations de la Silicon Valley, le mouvement Black lives matter a laissé des traces. Elles se structurent pour prendre en compte les revendications sociétales de leurs salariés, notamment la diversité des profils recrutés.
En France, c’est la nomination à ce poste de Kat Borlongan, ancienne directrice de la French Tech, au sein de la licorne Contentsquare qui a constitué un précédent fondateur. Contrairement à d’autres postes qui ont fait long feu – comme le très oubliable et oublié Chief happiness officer – le CIO est aujourd’hui bien ancré dans les entreprises. Des sociétés de taille modeste jusqu’aux grosses machines du Next 40, il est devenu un poste-clé. Et essaime désormais dans les grands groupes. « Ce métier à impact se démocratise aussi dans les entreprises cotées, du fait de leurs obligations légales, comme fournir un reporting extrafinancier annuel », précise ainsi l’ISE, l’école des nouveaux métiers de la transition écologique dans son Guide des métiers de l’environnement.
Diversité et environnement
La feuille de route du CIO est ainsi bien fournie. En attestent les missions listées dans le communiqué annonçant la nomination de Kat Borlongan chez Contentsquare. « Kat Borlongan travaillera (…) afin de continuer à mettre en place des normes exigeantes en termes de diversité, d’équité et d’inclusion, de développement durable, de confiance numérique et de protection des données. »
En France, ce sont plutôt les questions environnementales qui sont prépondérantes dans les fiches de poste des CIO. Et pour cause, elles sont devenues cruciales pour les entreprises. Être « vert » et le montrer est un gage d’attractivité, tant auprès des salariés dans un contexte de pénurie de main d’œuvre que des investisseurs alors que les levées de fonds se tarissent. Le CIO a ainsi un rôle d’interface entre des salariés qu’il doit former et des dirigeants et investisseurs à qui il doit faire état de ses avancées.
Rattaché à la direction générale
C’est probablement là que réside la meilleure arme anti-greenwashing du CIO : dans la plupart des entreprises, il est directement rattaché à la direction générale. Parfois, il dispose même d’une place au conseil d’administration. Dans tous les cas, il a l’oreille attentive des décideurs et des investisseurs. « À la différence d’un responsable RSE, il définit des objectifs d’impact et les place en amont des décisions », souligne l’ISE. À lui de peser dans les débats pour intégrer au plan de développement de l’entreprise, au-delà de sa croissance, un impact positif sur l’environnement et la société.