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La RSE, un atout social, environnemental… et business

Quatre personnes en train de célébrer un contrat en se tapant le poing
© Fauxels via Pexels

Quand on parle de RSE, on visualise les engagements sociaux et environnementaux des entreprises. Ceux-ci se traduisent en opportunités économiques, en séduisant collaborateurs, consommateurs et grands groupes.

La RSE est-elle un levier de compétitivité économique ? C’est à cette question que Patricia Crifo, professeure d’économie à Polytechnique et chercheuse au Centre de recherche en économie statistique (Crest) a tenté de répondre dès 2016. Elle participait alors, pour le compte du gouvernement à une étude devant déterminer s’il était possible de lier création de valeur et RSE. Les résultats étaient encourageants : l’étude observait que « la RSE [était] significativement corrélée avec la performance économique des entreprises. » Un écart de 13% de performance comptable était mesuré. « Nous avons analysé différents facteurs de compétitivité : productivité, indicateurs du profit après impôts… L’étude prenait en compte les variables mises en place 3 ans auparavant, et a montré que les actions RSE menée les années précédentes avaient un impact positif sur le profit. »

Est-ce toujours le cas aujourd’hui ? La plateforme d’enseignement Study.com lie directement la performance d’une entreprise – définie comme comprenant les actifs financiers et non-financiers qui témoignent de la croissance d’une organisation – et la mise en place de sa politique RSE, tout en rappelant que cela demande des investissements qui peuvent coûter cher à court terme.

Les arguments pour justifier le phénomène sont doubles. D’une part, l’engagement environnemental et social d’une entreprise aurait un impact sur la demande des consommateurs. Le constat était d’ailleurs corroboré par BrandIndex France lors de la parution d’une étude en septembre 2021 (70% des répondants qui attribuent une bonne politique RSE à une marque la recommanderaient à leur entourage et 52% des répondants associant une bonne RSE à une marque considéreraient l’acheter).

D’autre part, la RSE renforcerait l’engagement des salariés, et par extension leur productivité. Un argument assimilé par une partie des entreprises : l’Insee mesurait ainsi en 2019 que 38% des entreprises choisissaient de mener une politique RSE pour obtenir « l’adhésion et la motivation des employés ».

Un avantage business

De son côté, Sylvain Guyoton, vice-président d’EcoVadis, plateforme d’évaluation des performances RSE des entreprises, avance d’autres avantages : une politique RSE solide, c’est l’assurance d’obtenir plus de business quand on est une PME ou une ETI et que l’on souhaite travailler avec des grands groupes. « Nous travaillons avec 750 donneurs d’ordre. Les grandes entreprises, comme L’Oréal, Schneider Electric ou Michelin, sont déjà soumises à des obligations de communication en matière d’impact environnemental, notamment par la directive CSRD. Elles ont donc besoin de s’assurer que leurs prestataires – qui comptent parfois pour 90% de leur bilan carbone – sont capables de répondre à leurs attentes sur le sujet », note-t-il.

Il estime que les critères pour choisir les partenaires ont changé : « les coûts immédiats reculent au profit des avantages à long terme de la RSE. Ceux-ci sont désormais intégrés à l’équation. Pour les prestataires qui ont un bon score RSE, c’est la garantie de gagner plus de contrats. »

Une garantie de résilience

Enfin, Sylvain Guyoton constate que face à la pandémie de Covid-19, les entreprises avec un bon score RSE ont plutôt bien résisté à la crise. Il invoque plusieurs raisons. « Celles qui sont soucieuses de leur empreinte environnementale sont plus économes, plus sobres. » Elles auraient ainsi mieux géré leurs ressources, affrontant plus sereinement les risques de pénurie. « Elles offrent aussi un nouveau regard sur les logiques d’approvisionnement. Dans une optique de réduction des coûts, les grands groupes favorisaient la logique du ‘juste à temps’, qui démocratise la production en flux tendu en fonction des commandes et non des stocks. Avec le choc de la pandémie, ils préfèrent des partenaires capables d’assurer ‘juste au cas où’ afin de diminuer les risques de rupture. Cela peut être contre-intuitif, d’un point de vue écologique, de réintroduire l’idée de stock, mais cela signifie surtout qu’il faut être capable d’anticiper, de mesurer les ressources et de ne pas les gaspiller », explicite Sylvain Guyoton avant d’ajouter que « parler de durabilité dans la RSE, c’est aussi au sens littéral : être capable de durer dans le temps. »

Enfin, en écho aux préoccupations sociales des entreprises qui s’engagent dans une démarche RSE, il rappelle qu’elles sont plus nombreuses à avoir déployé des politiques internes avancées pendant la pandémie. « Elles ont tout fait pour s’occuper de leurs salariés, les accompagnant tout au long des annonces et restrictions, ce qui fait que le redémarrage a été plutôt fluide, sans crise. Ce sont des entreprises qui sont mieux managées », conclut-il.  

Mélanie Roosen & Géraldine Russell

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