Qu’avez-vous loupé cette semaine ? Voici notre revue de presse hebdomadaire : un concentré de décryptages économie et entreprises !
Économie
En bref
« Quoi qu’il en coûte », avait déclaré Emmanuel Macron. Mais avait-il en tête une dégradation de la note de la France sur les marchés ? Après avoir régulièrement averti l’Hexagone ces derniers mois, Fitch a mis sa menace à exécution et abaissé la note tricolore de AA à AA-. La raison ? Un déficit très élevé qui ne fond pas, héritage de la politique de reprise post-Covid. Conséquence : le coût des prêts accordés à l’État risque de se renchérir. Un mauvais signal envoyé aux marchés, auquel s’ajoutent des craintes quant à l’impact de la mobilisation sociale sur l’économie. Seule satisfaction pour les entreprises tricolores, elles auront encore un peu de répit avant l’instauration de la « contribution exceptionnelle » évoquée par Emmanuel Macron comme contrepartie à la réforme des retraites. En effet, le texte de loi qui retranscrit l’accord entre le patronat et les syndicats sur le partage de la valeur n’inclut pas cette disposition dont les contours doivent encore être précisés. Dans l’espace, la France place ses pions : Orange, Thales et Airbus font parte du consortium industriel qui répondra à l’appel d’offres de la Commission européenne pour la future constellation souveraine de communications haut débit par satellite.
En détail
- L’agence Fitch dégrade la note de la France : ce que ça change
- Participation, intéressement, primes : l’accord entre patronat et syndicats bientôt au Parlement 🔒
- Airbus, Thales et Orange s’allient pour bâtir la constellation européenne de satellites Iris2
RSE
En bref
Les consommateurs français sont de plus en plus attentifs à l’engagement environnemental des entreprises. Plus d’un Français sur deux connaît désormais le terme « RSE », un chiffre en constante progression. De plus, ils sont 90% à se dire sensibles aux valeurs RSE pour évaluer les entreprises. Pour autant, ces dernières rechignent à engager une véritable transition. Malgré l’urgence de la crise écologique, elles ne prennent pas suffisamment de mesures pour réduire leur empreinte carbone. Selon les chiffres de l’Agence de la transition écologique (Ademe), 38% d’entre elles ne respectent pas la réglementation sur les audits énergétiques. Les grandes entreprises se doivent cependant de prendre le sujet environnemental à bras le corps. En effet, l’Europe cherche à finaliser un texte s’inspirant de la loi française sur le devoir de vigilance, entré en vigueur en 2017.
En détail
- Environnement : les Français de plus en plus attentifs à l’engagement des entreprises
- « Les entreprises ne semblent pas assez préoccupées par leurs émissions de gaz à effet de serre » 🔒
- Comment les grandes entreprises s’emparent de leur devoir de vigilance 🔒
Cybersécurité
En bref
Mauvais exemple. L’ancien Premier ministre François Fillon a admis cette semaine avoir boudé l’utilisation de téléphones sécurisés lorsqu’il était en poste. Au téléphone chiffrant Teorem conçu par l’entreprise tricolore Thales, il préférait des technologies étrangères, a-t-il révélé devant… la commission d’enquête parlementaire relative aux ingérences étrangères. Pas étonnant dès lors que la part d’erreurs humaines dans les cyber-incidents augmente. L’implication humaine directe dans les incidents de haute gravité a été multipliée par 1,5 entre 2021 et 2022, selon une étude de Kaspersky. Parmi ces incidents, les menaces avancées persistantes (APT) sont les plus représentées (30%). Afin de combattre la fuite d’informations sensibles, Samsung a pris la décision d’interdire à certains de ses employés d’utiliser ChatGPT. Cela afin d’éviter qu’ils ne révèlent des données confidentielles en dialoguant avec l’IA…
En détail
- « On ne les a jamais utilisés » : François Fillon admet avoir boudé les téléphones sécurisés quand il était Premier ministre
- Le nombre quotidien de cyber-incidents causés par l’humain a été multiplié par 1,5 en 2022
- Samsung interdit l’utilisation de ChatGPT à une partie de ses employés
Leadership
En bref
Préparez-vous : d’ici 5 ans, près d’un quart des emplois (23%) dans le monde changeront. La France sera un peu moins touchée, avec seulement 19% d’évolution, majoritairement positive (11% de croissance et 8% de déclin), selon une étude du Forum économique mondial. En cause ? Le perfectionnement technique des intelligences artificielles, le développement durable qui crée de nouveaux besoins en entreprise et la démondialisation qui dope la production locale. Les entreprises doivent aussi s’inquiéter de l’augmentation des « démissions conscientes » de salariés qui ne cautionnent plus le manque de responsabilité sociale, environnementale ou éthique de leur employeur. Les métiers qui se portent bien, en revanche, sont ceux qui profitent de la crise. Avec l’explosion des défaillances, les redresseurs d’entreprises ont fort à faire pour les remettre sur le droit chemin.
En détail
- L’avenir de l’emploi à l’ère de l’IA, du développement durable et de la démondialisation 🔒
- 68 % des salariés ont envisagé de quitter leur entreprise pour des raisons éthiques
- Managers de transition, avocats… avec la crise les experts du sauvetage d’entreprises ne chôment pas 🔒
Investissement
En bref
La Bourse de Paris se porte au mieux, merci ! De quoi affronter le mois de mai, traditionnellement moins florissant, avec sérénité. C’est d’autant plus important que les investisseurs craignent plus que jamais un défaut américain. La dette des États-Unis explose… au point de ne pouvoir être remboursée ? C’est ce que les experts cherchent à évaluer. Mais un constat s’impose : l’économie américaine est too big to fail car un défaut plongerait les marchés dans un tourment sans précédent. Du côté des fonds, la vague #MeToo rattrape le capital-risque de l’autre côté de l’Atlantique. L’ancienne general partner de Bullpen Capital Ann Lai dit avoir été harcelée et licenciée parce qu’elle était une femme. Et que sa légitimité a toujours été contestée pour cette raison.