Qu’avez-vous loupé cette semaine ? Voici notre revue de presse hebdomadaire : un concentré de décryptages économie et entreprises !
Économie
En bref
Le spectre d’un séisme financier s’éloigne avec la suspension du plafond de la dette américaine votée par la Chambre des représentants. Pour éviter que les États-Unis ne soient officiellement en défaut de paiement, si le plafond de la dette nationale était dépassé, les députés ont choisi de suspendre le plafond jusqu’en 2025. Pas de plafond, pas de dépassement. La décision est désormais entre les mains du Sénat. En France, c’est le colossal rapport Pisani-Mahfouz sur les liens entre économie et stratégie climat qui crée des remous. Les économistes préconisent ainsi d’investir massivement dans une nouvelle révolution industrielle, financée par une hausse conjointe des prélèvements et de la dette publique. Une recommandation radicale qui rencontre son lot de détracteurs… et de soutiens. Mardi, la première gigafactory de batteries automobiles a été inaugurée dans le Pas-de-Calais, consacrant l’hyperspécialisation du territoire. Pas forcément une bonne nouvelle, estime Benoît Renart dans une tribune, rappelant d’autres spécialisations territoriales qui s’étaient soldées par des échecs cuisants : l’exploitation minière ou la vente par correspondance.
En détail
- États-Unis : la Chambre des représentants adopte la loi suspendant le plafond de la dette
- Économie et climat : pourquoi le rapport Pisani-Mahfouz marque un tournant
- « Faut-il vraiment se réjouir de la construction d’une vallée de la batterie dans les Hauts-de-France ? » 🔒
RSE
En bref
TotalEnergies se retrouve confrontée à une action en justice intentée par une coalition d’ONG et de collectivités, dont la ville de Paris. Elles l’accusent « d’inaction climatique » et demandent au tribunal de contraindre l’entreprise à aligner sa stratégie climatique sur l’Accord de Paris. En parallèle, près de 300 institutions financières ont lancé un appel aux entreprises pour qu’elles divulguent leurs données environnementales. Les signataires cherchent à encourager la transparence et à orienter les investissements vers des activités plus durables. Par ailleurs, l’idée que les entreprises ont un devoir de vigilance prend de plus en plus d’ampleur. Clément Carn, chercheur en management, évoque la nécessité de compléter le bilan social des entreprises. Son but ? Améliorer les conditions de travail en mettant en évidence les causes organisationnelles des problèmes sociaux.
En détail
- Accusé « d’inaction climatique », TotalEnergies au tribunal face aux ONG
- Près de 300 institutions financières appellent les entreprises à divulguer leurs données environnementales 🔒
- « Le bilan social doit mettre en lumière les causes organisationnelles des problèmes sociaux dans les entreprises » 🔒
Cybersécurité
En bref
Le groupe Voyageurs du Monde fait face à une situation critique après avoir été visé par une cyberattaque du groupe LockBit. Une crise renforcée par une communication hasardeuse. Malgré ses déclarations rassurantes affirmant que les données de ses clients n’avaient pas été compromises, l’entreprise a en réalité perdu les données des passeports de plus de 10 000 clients. Par ailleurs, les mouvements d’indépendance numérique en Europe gagnent en popularité. Selon un nouveau rapport d’Arctus, de plus en plus d’entreprises cherchent activement à se passer des Gafam hégémoniques pour leurs logiciels informatiques, afin de renforcer leur souveraineté mais aussi leur sécurité. Enfin, la surabondance d’informations personnelles est une ressource précieuse pour les hackers. Les informations divulguées sur les réseaux sociaux et les fuites de données fréquentes leur permettent de facilement usurper des identités à des fins criminelles. Les progrès en intelligence artificielle générative vont sûrement aggraver la situation.
En détail
- Cyberattaque : la communication de crise de Voyageurs du Monde se heurte au mur de la réalité
- 79 % des entreprises utilisent Microsoft 365 mais la quête de souveraineté numérique et le « no GAFAM » progressent
- Vous donnez trop d’infos aux hackers pour vous piéger
Leadership
En bref
C’est un soutien de poids que la semaine de 4 jours a reçu : celui de Nicolas Schmit, commissaire européen à l’Emploi. Il a plaidé en faveur du dispositif dans un contexte de marché de l’emploi tendu, afin de doper l’attractivité des entreprises. Sans toutefois se prononcer pour sa généralisation. Une mesure qui s’inscrirait dans le travail des organisations sur l’engagement de leurs salariés, qu’elles envisagent trop peu, regrette l’ancien DRH de Danone et Pernod Ricard, Bernard Coulaty. Les entreprises sont nombreuses à avoir comme objectif la satisfaction de leurs salariés sans toutefois se préoccuper de ce qui constitue le moteur de leur présence au travail. Une erreur qui coûte cher. Pour ferrer les meilleurs profils, notamment les cadres, les entreprises n’hésitent plus à être imaginatives. Elles sourcent différemment leurs candidats, y compris sur les réseaux sociaux, pour accéder à un vivier inédit.
En détail
- Le commissaire européen à l’Emploi plaide en faveur de la semaine de quatre jours
- Pénurie de main-d’œuvre : « En France, on travaille sur la rétention plutôt que l’engagement » (Bernard Coulaty)
- Recrutement : des stratégies plus offensives pour attirer les cadres
Investissement
En bref
C’est peut-être un détail pour vous mais pour les investisseurs, cela veut dire beaucoup : pour la première fois depuis 10 ans, les reventes à d’autres fonds ne sont plus la sortie royale pour les fonds d’investissement. Au 1er trimestre, les cessions industrielles ont représenté près de 3 exits sur 4. Et ont dynamisé le private equity tricolore, qui s’est illustré avec 69 opérations pour un record de 21,3 milliards d’euros. Pour se donner toutes les chances de réussir, les fonds n’hésitent plus à recruter des operating partners, chargés d’accompagner les participations dans leurs opérations quotidiennes. Et de les mettre dans les meilleures conditions pour croître… et être cédées au meilleur prix. Les investisseurs ont aussi à cœur de donner à leurs LPs et leur portefeuille des gages en matière d’impact. C’est pourquoi ils sont de plus en plus nombreux à faire valider leur stratégie environnementale par la Science-based Targets Initiative (SBTi). Un label qui fait fureur auprès des entreprises et qui essaime doucement chez les investisseurs.