Qu’avez-vous loupé cette semaine ? Voici notre revue de presse hebdomadaire : un concentré de décryptages économie et entreprises !
Économie
En bref
La croissance française est restée dans le vert au dernier trimestre 2022. De très peu, puisqu’elle a progressé de 0,1% seulement mais cela suffit pour éviter le zéro pointé. Et c’est même une bonne surprise, puisque l’Insee tablait initialement sur une légère contraction de l’activité. Avec une croissance qui s’établit sur l’année à 2,6%, l’Hexagone s’en sort doublement bien : pas de rechute fatale après l’extraordinaire rebond constaté en 2021 (6,8%), au sortir du plus fort de la crise du Covid, et un impact limité du conflit russo-ukrainien sur l’économie nationale. La France fait même mieux qu’avant l’épidémie de coronavirus (1,8% de croissance en 2019). Les entreprises s’inquiètent en revanche des répercussions de la future réforme des retraites sur les réglementations auxquelles elles seront soumises. D’autant que le gouvernement envisage que l’index seniors s’applique aux entreprises à partir de 50 salariés. Du côté de l’Europe, la réponse à l’Inflation Reduction Act américain se précise : un assouplissement des règles pour permettre aux États membres d’aider leurs entreprises, orienter davantage de fonds vers la transition écologique ou encore créer un fonds souverain pour l’industrie européenne feront partie des mesures débattues au Parlement européen.
En détail
- La croissance française est restée légèrement positive en fin d’année 2022
- Index seniors : Dussopt ouvre la porte à un élargissement du dispositif aux moyennes entreprises
- Ce que contient le plan de la Commission européenne pour répondre à l’Inflation Reduction Act américain
RSE
En bref
La réglementation RSE évolue ! Parmi les nouveautés, la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) entrera en application progressivement, suivant les types de société, entre 2024 et 2028. Les entreprises concernées devront intégrer le reporting au rapport de gestion. Quant à savoir ce qui est inclu dans la notion de « durabilité », il convient de ne pas oublier l’aspect social, parfois grand absent de la RSE. Un sujet que la réforme des retraites ne manque pas de soulever. En effet, les seniors sont encore souvent victimes de discriminations et de clichés en entreprise. La France ferait même partie des mauvaises élèves en matière d’a priori négatifs à l’encontre des personnes les plus âgées… et ça n’est pas pour plaire aux jeunes. En effet, lorsqu’on l’interroge sur les entreprises les plus emblématiques en matière de RSE, la jeune génération admet être plus attachée aux engagements sociaux qu’environnementaux – même si, in fine, c’est la rémunération qui prime.
En détail
- CSRD : les sociétés assujetties appelées à se préparer à un reporting de durabilité plus détaillé pour 2024
- Seniors : comment travailler plus longtemps quand personne ne vous recrute plus ?
- Decathlon, Blablacar, Carrefour… Découvrez les champions de la RSE selon les jeunes diplômés
Cybersécurité
En bref
C’était l’actualité brûlante du mois de cette fin janvier : le démantèlement du réseau de hackers Hive – qui avait notamment piraté en France les entreprises Altice, Damart ou Intersport. Et c’est avec le concours de plusieurs services des forces tricolores de l’ordre que le FBI a finalement mis hors d’état de nuire les pirates. Une coopération internationale qui est désormais tournée vers un nouvel objectif, celui de faire tomber le groupe LockBit, lui aussi très actif dans les attaques ransomware. Les autorités s’appuient sur plusieurs atouts pour démasquer les pirates : des procédures d’affiliation peu sécurisées, de nombreux ennemis et une tendance paranoïaque de ses membres. Reste que les gangs de pirates sont tels des hydres, dont les têtes ne cessent de repousser. Et pour cause, le recrutement dans le milieu se porte bien. Les réseaux ont industrialisé les process, avec quelque 200 000 offres disponibles sur le dark web. Pour attirer les « meilleurs » profils, les hackers n’hésitent pas à les payer cher et à mettre en avant des conditions de travail attrayantes (flexibilité des horaires, télétravail, perspectives de carrière). De quoi interroger les entreprises qui se situent du côté clair de la Force et qui peinent à étoffer leurs équipes cyber à cause de la pénurie de candidats…
En détail
- La police judiciaire de Bordeaux au cœur du démantèlement du réseau cybercriminel international Hive
- Ransomware : Ces failles qui pourraient bien faire chuter un jour LockBit
- Les cybercriminels recrutent, et ça paye (très) bien
Leadership
En bref
En période trouble, qu’est-ce qui doit guider les dirigeants ? Pour certains, cela ne fait pas de doute : c’est l’éthique ! L’intérêt général ferait partie des facteurs de pérennisation d’activités autrefois exclusivement centrées sur la rentabilité. Cela permettrait, notamment, de privilégier une stratégie à long terme et bénéficierait donc à toutes les parties prenantes. Un sujet que la jeune génération prend à bras le corps. Qu’ils soient entrepreneurs, influenceurs ou bénévoles, de nouveaux leaders émergent pour montrer l’exemple sur le terrain de la transformation et de l’impact social et environnemental des organisations. Et pour ceux qui ne sauraient pas comment s’y mettre et sortir du tourbillon quotidien, l’une des solutions possibles est de nommer un administrateur indépendant. Cela permet d’une part de sortir d’une forme d’isolement, et d’autre part de prendre du recul. Aujourd’hui, la pratique est peu établie : seule 10% des 40 000 entreprises françaises dont le chiffre d’affaires est compris entre 3 et 10 millions d’euros font appel à ce type de profil. Mais cela pourrait changer : de plus en plus de réseaux se forment pour accompagner les dirigeants dans cette démarche.
En détail
- Entreprendre dans l’incertitude : le rôle et l’importance des valeurs et de l’éthique
- Classement 2023 des 35 « leaders positifs » de moins de 35 ans
- Conseil d’administration : pourquoi nommer une personnalité indépendante ?
Investissement
En bref
L’Observatoire des PME a rendu son verdict : le coût des fonds propres des entreprises s’est beaucoup dégradé en 2022. Début 2023, il était de 9,63% en moyenne pour les sociétés du CAC 40 et s’envolait à plus de 15% pour certaines PME. Un écart qui témoigne d’un impact accru de la crise économique sur les plus petites entreprises, en particulier non cotées. Cet indicateur n’est pas de bon augure pour les entreprises qui pourraient ainsi connaître des difficultés de (re)financement cette année. Mais les experts soulignent la bonne vitalité du marché secondaire, qui résiste plutôt bien alors même que le capital-investissement n’a plus la cote. De quoi redonner espoir aux entreprises qui souhaiteraient à nouveau séduire les investisseurs en 2023 ? Une autre voie possible se dessine dans les collaborations entre fonds d’investissement, associations et grands comptes pour financer les projets à impact. Une mutualisation des ressources et des expertises qui fera le bonheur des entreprises les plus engagées sur les questions socio-environnementales.