La santé mentale est au cœur des préoccupations des salariés. Problème : les initiatives des entreprises pour y faire face ne sont pas toujours à la hauteur. C’est ce que révèle la dernière enquête de Great Place To Work.
Santé mentale et travail
Lorsqu’ils sont interrogés sur ce qu’ils considèrent être les risques liés au travail les plus importants, les salariés citent en premier lieu… le burn-out (31%). À la deuxième place du podium, son opposé : l’ennui (cité par 23% des répondants). Aussi appelé « bore-out » l’ennui au travail est de plus en plus identifié. Il est, depuis 2020, reconnu comme une forme de harcèlement moral. La cour d’appel de Paris avait à cette époque rendu un arrêté condamnant Interparfums à verser plus de 50 000 euros à un salarié concerné.
Les entreprises ne sont pas perçues comme agissant suffisamment
Les salariés interrogés indiquent un manque d’actions concrètes de prévention et de soutien de leurs employeurs. Pourtant, il existe des moyens de prévenir les risques de mal-être au travail. C’est notamment le pari de l’entreprise Moha. À l’aide d’une plateforme en ligne, les équipes de Moha recueillent des données anonymisées émanant des salariés et les analysent afin de mettre en place des actions pour combler les points de faiblesse des organisations. Évolution et égalité professionnelle, pratiques managériales, conditions de travail, relations de travail, organisation du travail, contenu des missions… « Cela permet d’identifier les sources de risques éventuels et de les éviter », assure Quentin Ryckewaert, co-fondateur de l’entreprise.
L’un des obstacles à lever pour généraliser ce type d’initiative, c’est la perception de la prévention de la santé mentale au niveau managérial. « On observe un désalignement entre les managers et les collaborateurs. Soit les managers sont trop optimistes vis-à-vis de dispositifs de prévention qui ne sont pas adaptés ou pas assez robustes, soit les collaborateurs ne sont pas informés qu’ils existent », note l’étude de Great Place To Work.
Télétravail et semaine raccourcie pour plus d’équilibre
Parmi les initiatives plébiscitées par les salariés pour une meilleure QVT, on retrouve principalement des propositions destinées à repenser les modes de travail. En tête du podium, la semaine de 4 jours, avancée par 35% des salariés interrogés comme premier levier à actionner. Mais elle intéresse les équipes au-delà de l’amélioration de la santé mentale : 73% des répondants y voient un intérêt. Et peu importe la fonction ! Du collaborateur au cadre dirigeant en passant par le manager, la perspective de passer à la semaine de 4 jours remporte tous les suffrages.
Vient ensuite la flexibilité du temps de travail (33%). Alors que certaines grandes entreprises mettent en place un retour au présentiel, 55% des salariés français déclarent que leur expérience actuelle de télétravail répond à leur besoin d’équilibre pro-perso. Aujourd’hui, ils sont 44% à pouvoir télétravailler à la demande.
