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Éco-entrepreneuriat : comment Martin Habfast a créé une entreprise en adéquation avec ses valeurs

Un ordinateur avec le logo d'Umiami devant un mur de feuilles
© wasan prunglampoo via iStock x Umiami

Créer son activité professionnelle en fonction de ses convictions écologiques, c'est le pari réussi de Martin Habfast, co-fondateur d'Umiami.

« Je suis végétarien et je ne prends plus l’avion pour des raisons touristiques depuis 5 ans. » Martin Habfast, co-fondateur de la foodtech Umiami, donne le ton d’entrée de jeu. Ce jeune entrepreneur n’a pas attendu de trouver le job de ses rêves pour accorder ses valeurs et sa vie professionnelle : il l’a créé !

Mettre ses projets professionnels au service de ses convictions

Après ses études, Martin Habfast travaillait pour de grosses entreprises de la tech – « pas vraiment réputées pour leur impact carbone positif », précise-t-il. À la même période, il change ses habitudes pour adopter un mode de vie plus eco-friendly. « Je me suis rapidement rendu compte qu’il n’était pas possible de mettre mes valeurs de côté dans mon travail au quotidien. C’est pourquoi j’ai démissionné. » Une décision radicale qu’il n’a pas prise sur un coup de tête. Avec l’un de ses amis, Tristan Maurel, il décide de lancer Umiami, la première entreprise à produire, à une échelle industrielle, l’équivalent d’un blanc de poulet en version végétale. « Nous avions à cœur de mettre nos projets professionnels au service de nos convictions. » Le combat des deux co-fondateurs : lutter contre l’impact négatif de notre mode d’alimentation actuel sur l’environnement.

Le bon contexte

« En ce qui me concerne, j’ai changé d’industrie et de métier. C’était pareil pour Tristan. Cela nous a demandé de penser différemment, de sortir de notre zone de confort. » Martin Habfast admet que travailler pour une cause qui lui tient à cœur est une chance qui n’est pas donnée à tout le monde. « Certains milieux favorisent ce type de reconversion. C’est moins évident lorsque l’on n’a pas de qualification, par exemple. » Car aligner sa vie pro et ses convictions persos, cela demande parfois une petite gymnastique… qui s’avère rarement rémunératrice du premier coup. Il estime que leur jeune âge – une vingtaine d’années au moment de la création de l’entreprise – a joué en leur faveur. « Nous savions que nous ne pouvions pas nous rémunérer tout de suite, mais nous avions aussi la candeur d’ignorer certaines difficultés auxquelles nous allions faire face. »

Faire rimer convictions et opportunités business

Pourquoi ne pas rejoindre une entreprise éthique existante ? « Ça aurait pu être une solution mais nous sentions qu’il manquait quelque chose », explique l’entrepreneur. Concrètement : il y avait une opportunité business et les deux amis l’ont saisie. « En plus de vouloir apporter notre pierre à l’édifice, nous voulions façonner cette offre en sortant d’une logique de niche et en proposant un produit accessible au plus grand nombre. »

Pour ce faire, les équipes choisissent rapidement de passer à l’échelle. « Nous avons commencé par réaliser des prototypes en cuisine, puis en laboratoire afin de trouver une forme de traction sur le marché. Cela nous a permis d’avoir suffisamment d’argent pour recruter une bonne équipe d’ingénieurs… et de trouver une plus grande traction. » Aujourd’hui, Umiami dispose d’une usine au sud de Paris ainsi que d’une ancienne usine Unilever du côté de Strasbourg.

Séduire les fonds

C’est cette combinaison entre engagement environnemental et potentiel de croissance qui permet à l’entreprise de séduire les investisseurs. En octobre 2023, Umiami a levé 32,5 millions d’euros, portant à plus de 100 millions d’euros le financement obtenu depuis sa création. « Même s’il existe de plus en plus de fonds à impact, il ne suffit pas qu’un projet soit engagé pour les séduire. Il faut qu’il soit viable. » Cela impose aux équipes de démontrer, preuves à l’appui, les impacts positifs de l’entreprise ainsi que son potentiel de croissance.

L’un des objectifs de ces levées de fonds ? « Poursuivre l’industrialisation de la technologie d’Umiami », en s’exportant notamment Outre-Atlantique. « Je ne vois pas pourquoi il ne serait pas possible d’être vertueux à grande échelle. L’important, c’est de s’entourer de gens qui comprennent la démarche, de construire une forte communauté. Et de ne pas faire de compromis sur ses convictions ! Mais pour moi, la taille n’est pas incompatible avec la vertu. »

Mélanie Roosen & Géraldine Russell

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