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Comment les entreprises limitent le risque d’un conflit avec leurs actionnaires activistes

De nombreux sujets inflammables déclenchent l'ire des actionnaires activistes
© tzahiV via iStock

Limiter la conflictualité avec des actionnaires activistes se travaille. Mais le risque zéro n'existe pas.

Les assemblées générales 2023 des sociétés cotées ont été le théâtre de plusieurs conflits entre les directions générales et des actionnaires activistes. Les questions climatiques ont été particulièrement inflammables et ont fait l’objet de coalitions pour mettre les groupes face à leurs responsabilités – et parfois leurs contradictions. Une situation à laquelle les entreprises doivent s’attendre, estime Anne-Cécile Gaillard, CEO du cabinet de conseil Medicis. « Les sociétés prennent en compte le risque d’une campagne activiste », note celle qui accompagne de grandes entreprises dans les situations de conflit activiste.

Pour autant, sont-elles préparées pour cela ? Pas vraiment. « Les entreprises françaises connaissent assez mal leur environnement, tranche l’experte. Dans les grands groupes, ce sujet incombe aussi bien au département relations investisseurs qu’à la direction RSE ou aux affaires publiques. Ils ne partagent pas forcément l’information de façon à prendre en compte globalement la nature des risques. » C’est au moment de réaliser une cartographie des risques que ces informations peuvent émerger et aider à « avoir une évaluation des vulnérabilités ». Tout en permettant de « détecter les signaux faibles et les points d’attention ». Ce qui laisse aux entreprises la possibilité et le temps pour se préparer.

Aligner le discours et les actes

Alors, comment déminer le terrain ? Premièrement, il ne s’agit plus d’éviter le conflit, si tant est que cela ait été un jour possible. « C’est le sens de l’Histoire », prophétise Anne-Cécile Gaillard. L’experte estime ainsi que les techniques de maîtrise du capital, en faisant entrer un actionnaire de référence, sont aujourd’hui caduques. « Il faut faire attention à la forme de son actionnariat, notamment s’il est très dilué pour le stabiliser. Mais trouver un chevalier blanc qu’on peut faire intervenir quand une attaque survient n’est plus forcément synonyme de paix. »

La clé ? « L’alignement. » La CEO de Medicis estime ainsi que le meilleur bouclier contre des campagnes d’actionnaires activistes reste d’être « droit dans ses bottes ». « Aligner sa vision, sa mission et ses objectifs en termes RSE est crucial. Si un actionnaire vient demander des comptes, il n’y aura pas de surprise. » En doublant cette posture d’une bonne communication stratégique auprès des actionnaires permet de limiter le risque de conflictualité… sans pour autant l’éliminer complètement.

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