Les actionnaires minoritaires donnent de la voix. En pleine période d’assemblées générales des entreprises cotées, des coalitions d’actionnaires minoritaires les somment d’être plus transparents sur leurs actions contre le réchauffement climatique.
Les énergéticiens particulièrement ciblés
L’an dernier, un groupe d’actionnaires représentant 0,78% du capital de TotalEnergies, avait déposé une résolution pour contraindre le groupe à respecter l’Accord de Paris. Cette année, c’est Engie qui a été ciblé. Une quinzaine d’investisseurs, pesant au total moins de 2% du capital, ont déposé deux résolutions de type « say on climate » pour l’AG du 26 avril. Ils exigent ainsi de modifier les statuts pour que la direction soumette au vote sa stratégie climatique tous les 3 ans et l’avancement de sa mise en œuvre tous les ans.
Le conseil d’administration a conseillé aux actionnaires de voter contre ces résolutions. Mais la direction, soucieuse de s’éviter une AG houleuse, a promis de publier un calendrier de sortie du gaz fossile et d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2045.
Les importants actionnaires sommés de trancher
BP, Shell, Exxon, Chevron… Les grands groupes pétroliers sont particulièrement ciblés. Signe particulier de ces mobilisations : elles réunissent des ONG et des fonds très investis dans la lutte contre le réchauffement climatique. Voire parfois des actionnaires plus traditionnels qui souhaitent marquer le coup. Ça avait été le cas en 2021, lorsque le fonds BlackRock, premier investisseur de BP, avait voté en faveur d’une résolution présentée par l’ONG Follow This.
En France, cette mobilisation au sein de la gouvernance se prolonge aussi à l’extérieur des AG. Cette année, 9 ONG (parmi lesquelles Greenpeace, Extinction Rébellion et Attac) ont appelé dans une tribune intitulée « L’assemblée générale de Total n’aura pas lieu » à bloquer l’entrée des actionnaires à l’AG du groupe pétrolier. La réunion de 2022 avait déjà été émaillée par des incidents.