Qu’avez-vous loupé cette semaine ? Voici notre revue de presse hebdomadaire : un concentré de décryptages économie et entreprises !
Économie
En bref
Un choc de plus. Voilà comment Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne voit la fébrilité bancaire. « Face à des chocs qui s’accumulent et à une géopolitique changeante, le degré d’incertitude devrait rester élevé », a-t-elle présumé lors d’un forum à Francfort. Une instabilité à laquelle les entreprises sont désormais rompues mais qui ne manquera pas de tester, une fois encore, leur solidité. D’autant qu’un autre risque se profile pour celles qui ont réalisé de très importants profits ces dernières années : lors de son allocution télévisuelle, Emmanuel Macron les a ostensiblement ciblées, indiquant qu’il était favorable à une « contribution exceptionnelle » – en écartant toutefois l’idée d’une nouvelle taxe. Le partage de la valeur, sujet d’intenses négociations ces derniers mois, revient ainsi sur le tapis. Mais gare à ceux qui se tourneraient vers la technologie pour trouver une solution miracle à tous les maux socio-économiques ! Au sommet de l’État comme dans les entreprises, mieux vaut prendre le temps d’analyser les risques et les opportunités des changements à l’œuvre que de s’enfermer dans une tour d’ivoire technologique.
En détail
- Les tensions financières créent de « nouveaux risques » pour l’économie, alerte Christine Lagarde
- Emmanuel Macron veut une « contribution exceptionnelle » des entreprises aux « profits exceptionnels »
- Le « solutionnisme technologique », cette foi en l’innovation qui évite de penser le changement 🔒
RSE
En bref
Pour revendiquer une caractéristique écologique, les entreprises vont devoir passer du déclaratif aux preuves scientifiques ! L’objectif de la Commission européenne : freiner la prolifération de labels environnementaux. Il faut dire qu’il en existe plus de 200 au sein de l’Union européenne. Et que lorsque la Commission s’est penchée sur le sujet en 2020, 53% des prétentions vertes des organisations étaient trompeuses ou infondées. Pour une démarche sincère, il faut impérativement embarquer la direction générale de l’entreprise. Peu importe la taille de leur organisation, les directions générales sont de toute façon de plus en plus souvent concernées par les enjeux liés à la RSE. Il faut dire que la rentabilité financière des entreprises est toujours plus liée aux enjeux RSE. D’autres fonctions sont à ne pas négliger, à commencer par les achats. Un grand compte qui fait des achats responsables ruisselle nécessairement sue ses fournisseurs et prestataires. Un seul donneur d’ordre peut insuffler une réelle démarche au sein de plusieurs centaines d’entreprises. Bonne nouvelle : la France est leader mondial en la matière.
En détail
- Bruxelles s’attaque au «greenwashing» des entreprises
- RSE : de nouvelles préoccupations pour la Direction Générale d’entreprise
- Pierre Pelouzet (Médiateur des entreprises) : « Les achats sont un extraordinaire vecteur de RSE »
Cybersécurité
En bref
C’est une nouvelle ressource dans la boîte à outils des petites entreprises : Bpifrance a lancé son « Diag Cybersécurité ». Ce diagnostic en 4 étapes, mené par un expert habilité, doit permettre aux PME de cibler leurs vulnérabilités et d’identifier des solutions pour y remédier. Surtout, son coût est supporté à 50% par la banque publique d’investissement. De quoi alléger considérablement la facture et inciter les dirigeants à se mobiliser sur la question. Contraints de faire face, de surcroît, à la pénurie de profils cyber, ils devront redoubler d’efforts pour recruter des pentesters, des RSSI ou des spécialistes en cryptologie qui comptent parmi les professionnels les plus recherchés du secteur, selon un classement réalisé par l’école de management en cybersécurité CSB School et le cabinet de recrutement Clémentine. Enfin, si les entreprises n’ont plus le choix que de se soucier de leur cybersécurité, elles doivent aussi garder à l’esprit qu’avoir recours à des prestataires étrangers peut les mettre en difficulté. La problématique est aussi valable pour les administrations et collectivités territoriales, rappellent plusieurs députés et experts. Qui regrettent que les initiatives de l’État en la matière, aussi efficaces soient-elles, ne soient pas plus attentives à la souveraineté.
En détail
- Bpifrance lance un diagnostic de cybersécurité pour les PME
- Le top 5 des métiers de la cybersécurité qui ont le plus la cote en 2023
- Cybersécurité et souveraineté, de la parole aux actes ! 🔒
Leadership
En bref
Que veulent les jeunes en entreprise ? La pandémie a évidemment eu des incidences fortes sur la façon dont les nouvelles générations imaginent le monde du travail. Parmi les évolutions les plus évidentes, le recours au télétravail n’est que l’une des faces émergées d’un iceberg beaucoup plus complexe. L’aspect à ne surtout pas négliger est l’envie de flexibilité. Celle-ci est multifacettes et se traduit aussi bien au niveau du temps de travail, que du lieu de travail, du mode de management ou des missions. Un détail qui semble avoir échappé à Apple, pourtant censé être à la pointe en matière d’usage… La firme de Cupertino serait en plein rétropédalage et irait jusqu’à traquer les « abus de télétravail » chez les salariés qui se rendraient moins de 3 jours par semaine sur site. Et gare à ceux qui ne respecteraient pas le rythme imposé : au-delà des avertissements, certains rapportent des licenciements ! Choc des générations ? D’autres persistent dans le monde professionnel, notamment le choc des genres. Alors qu’en France les créatrices d’entreprises sont de plus en plus nombreuses, les inégalités persistent. En termes de financements ou de secteurs d’activité, les rôles restent genrés.
En détail
- L’ultra-flexibilité en entreprise, une attente de plus en plus forte chez les futurs diplômés
- Apple traque les abus de télétravail !
- Les cheffes d’entreprise revoient à la hausse leurs ambitions
Investissement
En bref
Comme les fonds d’investissement rechignent à signer de nouvelles term sheet, les start-up européennes se consolent en contractant des prêts. Le rapport sur le sujet de la banque d’affaires GP Bullhound montre que plus de 30 milliards d’euros de prêts ont été consentis à des start-up l’an dernier, contre 15,9 milliards l’année précédente. C’est près d’un tiers du capital levé. Mais la fébrilité bancaire actuelle pourrait freiner cette dynamique. Les entreprises doivent aussi prêter une attention particulière à la structuration de leur table de capitalisation. Si les investisseurs ESG ont la cote, en avoir « trop » parmi ses actionnaires peut mettre sévèrement une entreprise en difficulté en cas de controverse. Ils sont en effet davantage enclins à vendre leurs parts en cas de coup dur que d’autres fonds. Reste que les fonds demeurent toujours intéressants pour les investisseurs particuliers, et pour cause : ils présentent un taux de rentabilité défiant toute concurrence. Même en période d’inflation. Même face aux chocs économiques. Structurés, infrastructures ou d’obligations, ils ont tout bon !