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Employeurs, entrepreneurs, investisseurs : pourquoi vous devez faire confiance aux femmes

Les entreprises font encore trop peu confiance aux femmes... alors qu'elles sont une clé pour leur performance
© PixelPop via iStock

La parité est un atout dans la quête de performance des entreprises. Pourtant, c'est loin d'être leur priorité. Une aberration qui perdure.

Les entreprises paritaires « enregistrent une plus forte croissance et sont plus rentables ». Ça ne vous suffit pas ? « La mixité permet également de prendre des décisions plus judicieuses et de mieux résister en temps de crise. » L’analyse ne provient nullement d’une association féministe mais… de la Banque européenne d’investissement (BEI). Dans un article publié en 2021, Marjut Falkstedt, alors Secrétaire générale de la Banque européenne d’investissement, et Maria Leander, Secrétaire générale du Fonds européen d’investissement, rappellent que les femmes constituent des « clés de la performance des entreprises ».

La parité pour mieux performer

Dès les années 1960 et jusqu’à la crise de 2008, de nombreuses recherches ont attesté de cet état de fait. Plus récemment, plusieurs études portant sur la période de la crise du Covid l’ont encore confirmé. Deux économistes, issus de Skema Business School et La Banque Postale, ont par exemple comparé les résultats d’entreprises dont l’encadrement est plus ou moins féminisé. Celles dont l’encadrement est le plus féminisé – paritaire ou quasiment – ont « surperformé le CAC 40 de 1,5% » sur les 6 premiers mois de 2020. De plus, ces entreprises « tendent à protéger l’investisseur pendant les phases de baisse des marchés ». Mieux : « la surperformance observée n’est pas liée à une exposition au risque plus importante que celui représenté par un investissement dans le CAC 40 ». Cette performance supplémentaire « se fait donc sans risque additionnel pour l’investisseur ».

La solution est-il donc d’embaucher des femmes à tour de bras ? Pas tout à fait. « Il existe un point intermédiaire ‘idéal’ sur le spectre de la représentation des femmes qui a une incidence sur la performance », explique le gérant d’actifs BlackRock dans une étude consacrée à la question, publiée l’an dernier. La meilleure performance (7,7% de rentabilité) est ainsi atteinte lorsque la représentation des deux sexes est équilibrée. Notons tout de même que les entreprises où les hommes sont sur-représentés enregistrent une moins bonne performance (5,6%) que celles où les femmes sont sur-représentées (6,1%)…

Plus nombreuses, les femmes se montrent plus impliquées

Comment expliquer ces meilleures performances ? D’une part, « lorsqu’un groupe social est trop minoritaire dans une organisation, alors son implication est plus faible et sa contribution à la performance de l’entreprise est de fait réduite », explique le chercheur Michel Ferrary dans un essai de 2010. Au contraire, « lorsqu’un groupe social, en l’occurrence les femmes, atteint une taille critique, alors cela a un impact réel sur la nature des interactions sociales au sein de l’organisation et, à terme, sur les performances de l’entreprise ». Mieux représentées au sein des entreprises, les femmes se sentent plus légitimes, plus impliquées et font preuve de plus d’engagement. Donc de performance.

La vision que les marchés ont des entreprises féminisées joue également, notamment en période de crise. « Face à l’incertitude que représente l’avenir, les marchés financiers prêtent une attention plus grande aux performances réalisées, analyse encore Michel Ferrary. Ceci les conduit à investir dans des entreprises plus rentables et pour lesquelles les fondamentaux sont plus stables. Or ces entreprises se trouvent être les plus féminisées. » En période de crise, les entreprises féminisées bénéficient donc d’un double effet positif : leurs caractéristiques intrinsèques les rendent plus résilientes et le marché sur-valorise cette performance.

La revanche des femmes sur la finance

Mais alors comment expliquer que la féminisation de certaines entreprises soit si lente ? Et que le plafond de verre prive encore trop souvent les femmes des postes de direction ? « En période de croissance, les marchés financiers semblent avoir un biais discriminant contre les entreprises féminisées, observe Michel Ferrary. Malgré des performances économiques supérieures en matière de croissance, de rentabilité, de productivité du travail et de création d’emplois, la valeur des actions des entreprises féminisées progresse beaucoup moins que celles des entreprises masculinisées. » Le constat de l’économiste est sans appel : « en période de croissance, dans leur exubérance irrationnelle, les marchés financiers feraient preuve de sexisme« .

Mais les entreprises vont devoir combattre activement leurs biais. D’abord parce que candidats et consommateurs ne sont plus prêts à accepter ce sexisme latent. Ensuite parce que la succession des crises leur impose de prendre toutes les mesures nécessaires pour atteindre une meilleure performance. D’autant plus dans un monde où les femmes deviennent incontournables, y compris dans la sphère économique et financière. Récemment, Goldman Sachs louait ainsi « le pouvoir de la Sheconomy ». Et rappelait que 2023 a été l’année des réussites financières pour les femmes. Quelles entreprises pourront demain se targuer d’avoir le même succès que Barbie ou Taylor Swift ? Celles où les femmes peuvent compter sans se compter.

Mélanie Roosen & Géraldine Russell

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