« Nous avons développé un produit de stockage, en concurrence frontale avec les Gafam. Le Drive est le produit le plus commercialisé par AWS. » Lorsqu’il a imaginé Leviia avec son frère, William Meauzoone avait bien conscience que la tâche serait rude. « Microsoft dispose d’un OS dans lequel ses applications, dont un Drive, sont stockées. C’est difficile à concurrencer », souligne l’entrepreneur. Mais à l’impossible nul n’est tenu. Et, en 2020, les frangins lancent donc un service de stockage en ligne pour les particuliers. Rapidement étoffé par une offre à destination des entreprises et de nouveaux segments, comme le stockage objet.
Mais comment se distinguer d’un côté des Gafam, de l’autre des entreprises tricolores qui proposent déjà des solutions souveraines ? En proposant un service 100% français assorti d’une offre tarifaire transparente, adaptée aux TPE-PME qui constituent la principale cible commerciale de Leviia. « Beaucoup de produits sur ce marché sont pensés pour le SBF120 voire le CAC 40. Mais les TPE n’ont pas les mêmes moyens », rappelle William Meauzoone. Pour autant, ces acteurs n’ont pas toujours conscience de souscrire à des offres bien trop chères pour eux. La faute à une tarification volontairement complexe. « Chez les Gafam, le client paye le stockage mais aussi la moindre action réalisée ou s’il souhaite récupérer ses données. Or personne ne peut savoir à l’avance le nombre et le type d’actions qu’il va réaliser. Ce qui rend le prix impossible à calculer au départ. » Leviia revendique un tarif « 80% moins cher » que ceux pratiqués par ses concurrents américains.
Ouvrir les portes aux intégrateurs
Pour parvenir à limiter les coûts tout en touchant un public le plus large possible, Leviia a fait le choix de ne pas se cantonner à une vente en direct. Ses offres sont donc commercialisées par des distributeurs et des revendeurs. « Parmi les acteurs souverains de stockage objet, personne n’autorise la vente indirecte, observe William Meauzoone. Mais lorsqu’un intégrateur gère l’informatique d’un client, si celui-ci lui demande une solution souveraine, il doit pouvoir lui vendre pour la manager ensuite. »
Une stratégie de distribution qui permet à Leviia de, très vite, commercialiser massivement ses services. « Attaquer le marché par nous-mêmes nous aurait pris un temps fou. Nous nous sommes appuyés sur le réseau existant. » Sans transiger sur la transparence. « Nos prix sont publics. La marge pratiquée par les distributeurs et les revendeurs doit donc s’intégrer dans ce barème pour que le client final ne paye pas plus cher que le prix public. »
Mieux connaître les attentes des clients
Une spécificité que Leviia cultive car l’entreprise sait que c’est une des clés de son succès. « Les administrations travaillent avec nous parce qu’on propose une solution souveraine. Mais les acteurs ont besoin d’un déclencheur et notre prix constitue une vraie rupture sur le marché », note le directeur générale de la marque.
Cependant, prix cassé ne doit pas rimer avec services limités. « Nos concurrents américains proposent des produits aboutis. Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir des fonctionnalités moindres », reconnaît William Meauzoone. Leviia travaille donc sur une roadmap ambitieuse pour répondre aux attentes toujours plus nombreuses de ses clients. Dont certaines sont remontées par les distributeurs eux-mêmes. Preuve que le modèle de distribution de Leviia lui fait gagner du temps, de l’argent et de la pertinence.