Faire rimer cybersécurité et souveraineté n’est pas encore un réflexe. Acheter français, les grandes entreprises se disent prêtes à le faire. Mais qui saute vraiment le pas ? C’est ce qu’ont voulu vérifier Hexatrust et la Fédération française de cybersécurité à travers un baromètre inédit. Les deux associations ont interrogé leurs membres pour savoir si leur portefeuille était aligné avec leur discours.
Peu de contrats signés…
Le trio de tête est constitué du Crédit Agricole, d’Airbus et du Groupe ADP (Aéroports de Paris). Les banques sont des clients de choix pour les solutions tricolores de la cybersécurité et du cloud, avec 2 représentantes dans le top 10 (Crédit Agricole et BNP Paribas, en 5e position), complétées par Société Générale à la 16e place. Les industriels également, comme en témoigne la médaille d’argent d’Airbus. Mais aussi les positions de Dassaut Aviation (7e) et Engie (8e). Plus surprenant, les groupes technologiques sont loin d’être à la pointe, à l’instar de Sopra Steria et Atos, qui ferment la marche du top 10.
Surtout, le baromètre permet de se rendre compte que « le nombre moyen de contrats signés par les entreprises du panel auprès des grandes entreprises reste relativement faible » : seulement 4,3… Et les montants générés ne permettent pas aux fournisseurs souverains de se consoler. « Leur montant
apparaît aussi relativement faible », reconnaît piteusement ce premier baromètre. Bref, la souveraineté n’est pas encore un critère de choix dans les achats en matière de cybersécurité.
… mais une croissance prometteuse
Le nombre de contrats signés sont cependant en progression, note l’étude. D’abord parce que la notion de souveraineté numérique a gagné en visibilité et que « les grandes entreprises joignent de plus en plus la pratique à la théorie ». Mais surtout en raison de « la maturité croissante des solutions françaises, tant au plan technique et opérationnel qu’en termes marketing ». Jean-Noël de Galzain, président d’Hexatrust, et David Ofer, président de la Fédération française de la cybersécurité, notent ainsi « qu’acheter souverain, ce n’est pas acheter plus cher des solutions moins performantes auprès d’acteurs français. C’est concilier à la fois les exigences de performance opérationnelle et de coût avec la volonté de développer un écosystème français numérique puissant, conforme à nos valeurs et à nos intérêts ».
Une volonté qui va devoir se renforcer et surtout se concrétiser davantage pour atteindre l’objectif de tripler le chiffre d’affaires du secteur de la cybersécurité d’ici 2025, présent dans le Plan Cybersécurité du gouvernement.
Le top 20 des sociétés françaises qui achètent le plus de solutions souveraines
- Crédit Agricole
- Airbus
- Groupe ADP
- Orange
- BNP Paribas
- Bouygues Telecom
- Dassault Aviation
- Engie
- Sopra Steria
- Atos
- Bolloré Transport & Logistics
- TotalEnergies
- Dassault Systèmes
- FDJ
- LVMH
- Société Générale
- Thales
- Veolia Environnement
- Vinci
- Alstom