Se soucier de l’environnement, un enjeu d’image et d’attractivité pour les entreprises ? Pas seulement, révèle une étude menée par la Maif et Goodwill-management. Il existe un réel risque financier qui n’est pas à négliger. Certains secteurs subissent déjà les aléas climatiques et ceux qui font le plus de dégâts ne sont pas forcément ceux auxquels on pense.
Des entreprises mal préparées
En 2022, 82% des PME affirmaient être affectées par le dérèglement climatique. Et moins de 50% se disaient prêtes à en affronter les effets. Un réel problème d’adaptation, alors que les TPE et PME représentent près de la moitié de l’emploi en France, rappelle Jean-Baptiste Popot, responsable du service d’analyse des risques chez Maif.
Car cette inadaptation a un coût. En 2022 toujours, les conséquences économiques des événements climatiques extrêmes ont été estimées à 10,6 milliards d’euros pour les assureurs, notait dans un communiqué l’organisation France Assureurs. Des sommes qui pourraient augmenter si rien n’est fait dans les années à venir pour contrer ces phénomènes.
Les secteurs inégalement touchés
Toutes les entreprises ne subissent pas les aléas climatiques de la même manière. Ainsi, l’industrie et l’artisanat sont principalement touchés. Sur l’item « inondation », qui est l’aléa le plus coûteux pour les TPE-PME, ces deux secteurs subissent un coût moyen de 75 448 euros par sinistre. En comparaison, une inondation ne coûte « que » 17 177 euros à une entreprise du secteur de la culture, du sport et des loisirs. Tous secteurs confondus, ce coût s’élève à 30 000 euros environ. 9% sont liés à la perte d’exploitation et 91% aux dommages aux biens, détaille l’étude.
L’étude note aussi que les fortes chaleurs, qui sont l’un des aléas climatiques les plus évoqués dans les médias, sont l’un de ceux qui ont le moins d’impact sur les entreprises. Le coût moyen d’un sinistre lié aux fortes chaleurs pour une PME de l’industrie et de l’artisanat s’élève ainsi à 1 079 euros et à 101 euros pour une entreprise du secteur de la culture, du sport et des loisirs.
Repenser les business models
Afin d’éviter la surcharge financière que peut représenter un aléa climatique, les entreprises peuvent mettre en place certaines mesures d’anticipation. Pour les identifier, il convient de questionner son modèle économique pour le rendre le plus résilient possible. Pour ce faire, les équipes de la Maif et Goodwill-management recommandent d’établir un diagnostic de vulnérabilité, qui correspond à l’évaluation de l’exposition de l’entreprise en fonction de divers facteurs (comme sa localisation, par exemple). Il s’agit ensuite de prioriser les actions d’adaptation à mettre en place. Celles-ci doivent être motivées par la recherche de « retours sur investissement positifs », c’est-à-dire qu’il faut calculer la différence entre le coût économique des aléas climatiques et celui de la mise en place de mesures pour les prévenir.
Point d’alerte : pour mener à bien ces projets, les entreprises doivent sortir d’une logique de court terme, et réfléchir à une démarche transformationnelle de l’ensemble de la chaîne de valeur, conclut l’étude.