Elles loupent le podium d’une marche mais leur performance progresse. Avec un score de 57,6/100 (contre 54,3/100 il y a 2 ans), les entreprises françaises évoluent en matière de RSE, rapporte la dernière étude d’EcoVadis et du Médiateur des entreprises. De beaux résultats… mais qui ne sont pas suffisants pour que la France se maintienne en 3e position.
Mieux que la moyenne
Pour noter les entreprises, EcoVadis a analysé les fiches d’évaluations RSE de plus de 60 000 entreprises (dont 7 000 françaises), sur la période 2018-2022. La bonne nouvelle, c’est que les entreprises françaises se situent au-dessus de la moyenne de l’Union européenne (55,1) et de l’OCDE (53,1), toutes tailles d’entreprises confondues. La France se hisse ainsi en 4e position des pays les plus performants sur le sujet, derrière la Norvège, la Finlande et la Suède. La mauvaise nouvelle : la France sort du top 3.
Le point fort des Frenchies ? L’éthique, qui est l’item sur lequel la France a le plus progressé (+4 points). Cela comprend l’étude des phénomènes de corruption (fraude, blanchiment d’argent, conflits d’intérêt…), des pratiques anticoncurrentielles et de la gestion responsable de l’information (notamment en ce qui concerne les données personnelles). Une progression qui peut s’expliquer par l’application de la loi sur le devoir de vigilance, le RGPD ou la loi Sapin.
À noter : les entreprises de plus de 1 000 salariés semblent avoir du mal à améliorer leurs performances liées à l’éthique, se limitant aux réglementations encadrant leurs activités. Pour progresser, il faudrait ainsi qu’elles prennent des mesures allant au-delà des lois.
En matière de progression, ce n’est pas la taille qui compte
L’étude souligne la plus forte progression des petites et moyennes entreprises face aux grandes organisations. C’est au sein des entreprises de 25 à 100 salariés que cela se constate le plus, avec une progression de 8 points par rapport à fin 2020. Enfin, depuis 2021 et la fin des grandes mesures liées à la pandémie, la progression du score global moyen des grandes entreprises s’essouffle – sauf en Finlande ou en Norvège.
Collaborer pour mieux performer ?
Pour expliquer la différence de rythme entre grandes et petites entreprises, plusieurs pistes. L’une d’elles est que les grandes entreprises font peser sur leurs prestataires et fournisseurs bon nombre d’exigences RSE. Dans son enquête 2020, menée avec Bpifrance auprès de 600 entreprises, l’Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (Orse) rapportait ainsi que « plus de 70% des fournisseurs interrogés sont régulièrement sollicités par leurs clients sur les sujets de RSE ». Et que dans « 79% des situations, les sollicitations des donneurs d’ordre se font au stade de l’appel d’offre ».
À ce sujet, Sylvain Guyoton, Chief Rating Officer d’EcoVadis, assure que la collaboration entre grands groupes et fournisseurs est nécessaire. « J’encourage les initiatives sectorielles dont sont à l’origine certaines filières. Les grands acteurs de la chimie ou l’électronique imaginent des programmes de formation qu’ils déploient auprès de l’ensemble de leurs fournisseurs. Cela permet de faire progresser plusieurs sociétés en même temps : il ne faut pas oublier que dans une même filière, on retrouve souvent beaucoup de fournisseurs communs. C’est mieux si leurs attentes sont communes également », conclut-il.