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RSE : les grandes entreprises s’organisent pour accompagner les PME

Deux mains qui se donnent un coeur noir
© Kelly Sikkema

La RSE est sur toutes les lèvres. Entre obligations réglementaires actuelles et à venir, et enjeux de réputation, les entreprises doivent s’y mettre, et fissa. Et pas question de laisser de côté les prestataires, qui vont à leur tour bientôt être soumis à de nouvelles réglementations.

Depuis la loi sur les Nouvelles Régulations Économiques (NRE) de 2001, la loi Grenelle 2 de 2010 (complétée depuis par la loi Warsmann 4 en 2012) et la directive 2014/95/EU de 2014, ce n’est plus une option : les entreprises cotées et les grandes entreprises sont obligées de publier des indicateurs extra-financiers dans leurs rapports annuels. Données sociales, sociétales, économiques et environnementales sont désormais intégrées aux données de gestions sous l’appellation « DPEF », pour Déclaration de Performance Extra-Financière.

A priori, les petites et moyennes entreprises ne sont pas concernées. Et pourtant, elles subissent de plein fouet les critères toujours plus ambitieux que les grands groupes imposent dans les appels d’offres. « Il y a là une double dynamique », analyse Sylvain Guyoton, vice-président en charge de la recherche chez EcoVadis. « Les grands groupes doivent d’une part répondre à la pression réglementaire, et de l’autre gérer les risques : la valeur ajoutée d’un produit ou d’un projet vient à 70% de la chaîne d’approvisionnement. Les entreprises doivent miser sur des fournisseurs capables de créer cette valeur. » Pour lui, c’est clair : pas question pour les entreprises intéressées de laisser leurs fournisseurs sur le bas-côté. « Plus que jamais, la relation client-fournisseur s’est enrichie. On ne parle plus uniquement de coûts, de livraison… désormais il faut s’accorder sur de nouveaux critères. Et si les grandes boîtes veulent construire des relations matures et durables, il est indispensable qu’elles accompagnent leurs partenaires. »

Mutualiser les forces

Sylvain Guyoton en convient : accompagner les TPE et PME sur la voie de la conformité, ce n’est pas tout à fait la place (ni la préoccupation principale) des grands groupes. Surtout, elles ne prennent pas toujours le temps de s’accorder entre elles, malgré de nombreuses sollicitations. « Les critères varient d’une entreprise à l’autre. Il faut des évaluations communes, sinon personne ne s’y retrouve », avance-t-il pour expliquer la raison d’être d’EcoVadis, qui analyse et note les prestataires en fonction de leur capacité à répondre aux exigences RSE des appels d’offres. Mais ce n’est pas tout : il faut que les donneurs d’ordre d’un même secteur mutualisent leurs demandes et unissent leurs forces pour accompagner au mieux leurs fournisseurs. « J’encourage les initiatives sectorielles dont sont à l’origine certaines filières. Les grands acteurs de la chimie ou l’électronique imaginent des programmes de formation qu’ils déploient auprès de l’ensemble de leurs fournisseurs. Cela permet de faire progresser plusieurs sociétés en même temps : il ne faut pas oublier que dans une même filière, on retrouve souvent beaucoup de fournisseurs communs. C’est mieux si leurs attentes sont communes également. »

Les PME sont-elles prêtes ?

Toutes ces initiatives ne sont valables que si elles rencontrent un écho auprès des principales concernées. Que l’on se rassure : côté RSE, le niveau de maturité des TPE et PME serait équivalent à celui des grands groupes. « La différence vient surtout des actions de communication. Les grands groupes annoncent des politiques en grande pompe, publient des reportings et communiquent sur leurs engagements. Mais l’organisation interne – et parfois très politique – de ces sociétés empêchent de mener des actions concrètes pour atteindre les objectifs. C’est sûr que mobiliser 50 000 personnes d’un coup, c’est compliqué. Alors qu’une entreprise monosite de 50 personnes peut facilement déployer certaines actions, même si elle aura plus de difficulté à formaliser son discours et ses reportings. »

Par ailleurs, dès le 1er décembre 2022, certaines n’auront plus le choix. Le CSRD, pour Corporate Sustainbility Reporting Directive, a vocation à renforcer les objectifs de l’Union Européenne en la matière et concernera toutes les entreprises de plus de 250 salariés. Celles-ci devront alors communiquer sur leurs actions en matière de durabilité, de lutte contre le dérèglement climatique et la perte de biodiversité, et envers la société de manière générale.

Mélanie Roosen & Géraldine Russell

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il y a 2 années

[…] A priori, les petites et moyennes entreprises ne sont pas concernées. Et pourtant, elles subissent de plein fouet les critères toujours plus ambitieux que les grands groupes imposent dans les appels d’offres. « Il y a là une double dynamique », analyse Sylvain Guyoton, vice-président en charge de la recherche chez EcoVadis. « Les grands groupes doivent d’une part répondre à la pression réglementaire, et de l’autre gérer les risques : la valeur ajoutée d’un produit ou d’un projet vient à 70% de la chaîne d’approvisionnement. Les entreprises doivent miser sur des fournisseurs capables de créer cette valeur. » Pour lui, c’est clair : pas question pour les entreprises intéressées de laisser leurs fournisseurs sur le bas-côté. « Plus que jamais, la relation client-fournisseur s’est enrichie. On ne parle plus uniquement de coûts, de livraison… désormais il faut s’accorder sur de nouveaux critères. Et si les grandes boîtes veulent construire des relations matures et durables, il est indispensable qu’elles accompagnent leurs partenaires. »  […]

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