Qu’avez-vous loupé cette semaine ? Voici notre revue de presse hebdomadaire : un concentré de décryptages économie et entreprises !
Économie
En bref
Il s’agit de la plus grosse faillite bancaire aux États-Unis depuis la crise de 2008 : la Silicon Valley Bank, repaire de prédilection des start-up tech, s’est effondrée. Elle a été fermée par les autorités américaines après une vague de retraits de ses épargnants qui l’ont menée à la banqueroute. Un signal de mauvais augure, alors que la crise économique ne s’était jusqu’ici pas couplée d’une crise financière. Deux autres banques américaines (Silvergate et Signature) mais surtout l’emblématique banque helvète Credit Suisse sont elles aussi dans la tourmente, laissant planer le risque d’une contagion à l’ensemble du système bancaire. En Europe, la Banque centrale suit le dossier de près. Jusque-là occupée à contenir l’inflation, elle doit désormais composer avec la panique bancaire. Un élément qui pourrait complètement redessiner la stratégie de l’institution pour préserver l’économie continentale. Voilà qui ne devrait pas arranger la défiance que montrent les entreprises dans leurs relations commerciales. La flambée des prix tend déjà les discussions entre partenaires. Si leurs réserves de cash étaient menacées, les entreprises n’en seraient que plus hérissées.
En détail
- Comment SVB réveille le spectre des faillites bancaires
- Enrayer la panique financière ou dompter l’inflation, le dilemme de la BCE 🔒
- Entreprises : des relations commerciales marquées par une défiance croissante 🔒
RSE
En bref
Les entreprises s’engagent contre le dérèglement climatique, mais pas toujours comme il le faudrait. En l’occurrence, une enquête du Carbon disclosure project dévoile les négligences concernant les émissions des fournisseurs, ainsi que la protection de la nature. Pourtant, les émissions de GES provenant de la chaîne d’approvisionnement des entreprises sont en moyenne 11,4 fois plus importantes que celles de leurs propres opérations. Serait-ce le signe que les politiques RSE des entreprises ne sont pas assez sincères ? Elles n’ont pourtant plus le choix, et à ce titre, la fonction RH pourrait se révéler être une précieuse alliée. Les équipes et candidats potentiels émettent des attentes et demandes précises, qui doivent permettre aux DRH de contribuer à l’élaboration d’une stratégie RSE solide. Et pour s’assurer que les politiques RSE sont bien menées, ne surtout pas négliger l’importance des données ! Bien collectées, et bien analysées, celles-ci doivent permettre de minimiser l’empreinte environnementale des entreprises, de réduire leurs émissions de CO2, ou encore d’entretenir de bonnes relations avec les communautés locales, témoigne Eramet.
En détail
- Entreprises : des engagements lacunaires sur le climat, la nature souvent oubliée
- RSE : la fonction RH sera responsable ou ne sera pas
- La Data est stratégique pour Eramet dans les opérations et la RSE
Cybersécurité
En bref
Les banques européennes seront soumises l’année prochaine à un stress test cyber. Hasard du calendrier, l’annonce de l’organisation de ces tests de résistance intervient alors que le continent craint une panique bancaire. Mais pour la Banque centrale, la cybersécurité des 111 établissements qu’elle supervise reste un sujet de préoccupation intemporel. Une étude de la société américaine VMWare a ainsi montré que près de 3 établissements financiers sur 4 ont été victimes de ransomwares l’an dernier. Et ont le plus souvent payé la rançon… Cette mobilisation politique fait écho à celle observée aux États-Unis, où l’administration Biden cherche à protéger les infrastructures critiques. Et agite le spectre de sanctions pour les éditeurs de logiciels qui ne répondraient pas à leurs obligations en matière de cybersécurité. Cela ne résoudra cependant pas les problématiques internes aux entreprises, trop souvent confrontées en la matière au manque d’engagement ou aux consignes contradictoires de leurs dirigeants et des conseils d’administration. Si les premiers ont bien pris conscience des impératifs de cybersécurité, ce n’est pas toujours le cas des seconds. Et cette gouvernance désalignée est perçue comme l’un des principaux freins par les responsables de sécurité.
En détail
- La BCE va tester la résistance des banques aux cyberattaques
- La feuille de route de la Maison Blanche pour responsabiliser les entreprises face aux hackers 🔒
- La cybersécurité freinée par le manque d’alignement de l’exécutif
Leadership
En bref
Le monde du travail serait-il en train de se déshumaniser ? C’est la tendance qui se dégage de l’ouvrage Cadres noirs. Inspiré de la condamnation de Philippe Santini, patron de la régie publicitaire de France Télévisions qui avait transformé un séminaire en prise d’otages fictive sans en avoir informé les participants, ce décryptage s’intéresse aux dérives du monde de l’entreprise, où l’on attend des cadres qu’ils aient des profils de « tueurs » plus que de managers bienveillants. Heureusement, les leaders le comprennent de plus en plus : ils doivent se mettre aux soft skills, adopter une posture de proximité et d’authenticité envers leurs équipes. Et cela se ressent dans leur communication ! Une tendance qui se vérifie chez les dirigeants d’entreprises comme les politiques, qui n’hésitent pas à mettre leur vulnérabilité au centre de leur stratégie de communication. Un moyen de redorer le blason des managers ? Ceux-ci n’ont plus toujours la côte, en témoigne la vague de licenciements initiée au sein de Meta. L’objectif ? Supprimer plusieurs couches de management, pour obtenir une organisation plus « mince » et « plate ».
En détail
- « Cadres noirs » : guerre de ressources humaines 🔒
- Quand les politiques font de leur vulnérabilité un outil de communication
- Meta : Mark Zuckerberg licencie encore et veut une organisation plus « mince » et « plate » 🔒
Investissement
En bref
Les fonds peuvent pousser un ouf de soulagement : très peu sont menacés par la faillite de 3 banques américaines. L’agence de notation Fitch s’est montrée rassurante en signalant que, parmi les fonds qu’elle note, seuls quelques « fonds obligataires, fonds fermés et fonds d’investissement des collectivités locales » sont concernés par les répercussions des faillites. Et leur exposition est si limitée qu’elle n’affectera pas leur notation. Mieux, certains fonds pourraient même tirer profit des déboires de SVB. Apollo se montre ainsi intéressé pour récupérer le portefeuille de prêts de feu SVB. Et KKR et d’autres ont cherché à récupérer d’anciens clients de la banque en leur proposant des prêts à taux préférentiels. En France, les nouveaux fonds essaiment et l’avantage des fonds publics, c’est qu’ils ne sont pas affectés par la déroute du système financier ! Bpifrance lance donc un fonds dédié à la réindustrialisation, doté de 50 millions d’euros.