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Julien Niquet (Epsor) : « Partager la valeur en entreprise, c’est faire le choix d’un capitalisme plus social »

Julien Niquet, président d'Epsor
© Epsor

La participation ou l’intéressement sont certes des dispositifs économiques… mais aussi sociaux et même politiques ! Julien Niquet, président d’Epsor, se réjouit que le sujet soit de plus en plus visible - même s’il mériterait d’être mieux compris.

Le partage de la valeur existe depuis les années 50. Dans un contexte d’après-guerre, les dispositifs devaient permettre aux entreprises de soutenir leurs équipes… et d’éviter que celles-ci ne se révoltent endommageant l’appareil industriel.

Depuis, le contexte a changé. Mais l’inflation et les difficultés qu’ont les entreprises à recruter remettent le sujet au goût du jour. Julien Niquet, président d’Epsor, s’en réjouit. Sa société accompagne entreprises et salariés dans une meilleure compréhension du partage de la valeur. Aujourd’hui, il l’affirme : le profit des entreprises est un sujet collectif. Interview.

Le partage de la valeur existe depuis le général de Gaulle. Pourquoi le sujet revient-il sur le devant de la scène aujourd’hui ?

Julien Niquet : Nous vivons un moment de forte inflation. Il est délicat pour les entreprises d’augmenter les salaires. Entre la flambée des prix des matières premières, de l’énergie, et le coût des charges fixes, les entreprises sont en souffrance structurelle. Il leur faut des outils économiques qui leur permettent de répondre aux enjeux sociaux. Les dispositifs de partage de la valeur en font partie.

Le partage de la valeur revêt donc, au-delà de l’aspect financier, une importance sociale ?

J. N. : Dans une certaine mesure, mais le sujet est plus économique que social. Cela dit, nous vivons une période où les deux se recoupent. C’est aussi ce qui explique les critiques à l’encontre des dispositifs de partage de la valeur, qui ne seraient qu’un prétexte pour ne pas augmenter les salaires. D’ailleurs, ce n’est pas encore un argument de recrutement. Les salariés voient souvent l’intérêt de ces dispositifs au moment où ils en bénéficient, pas au moment de l’embauche. De mon point de vue cependant, les deux aspects sont complémentaires : l’intérêt social rejoint l’intérêt économique.

Les entreprises ont-elles conscience de l’importance du sujet ?

J. N. : En partie. Certaines critiquent les dispositifs pour leur côté collectif : il y a toujours la crainte que les salariés non performants « profitent du système ». Mais ce n’est pas la majorité. Il y a un réel élan, une sensibilité qui s’affirme. Par ailleurs, le monde politique s’empare du sujet. Les nombreux discours accroissent la visibilité des dispositifs.

Le sujet est donc économique, social… et politique ?

J. N. : Si l’on regarde du côté des économies les plus développées, la démarche n’est pas si courante. C’est un choix fort, ambitieux, d’aller vers un capitalisme plus social. C’est d’ailleurs un choix qui mériterait d’être plus assumé, selon nous.

Aujourd’hui, parmi vos clients, quels sont les dispositifs qui ont le plus de succès ?

J. N. : L’intéressement. C’est le dispositif le plus souple, le plus adaptable au contexte de l’entreprise. Il permet aussi un réel moment de communication et d’échanges entre les salariés et les dirigeants. Il se pilote en équipe, à l’inverse de la participation, qui revêt un caractère obligatoire dans certain cas. Ce dispositif peut devenir un réel levier de motivation pour les collaborateurs. L’avantage, c’est qu’il permet aussi de démocratiser le sujet en interne : puisque c’est discuté collectivement, c’est forcément mieux valorisé et compris. Et si l’on veut que le sujet progresse, il faut absolument mieux en parler aux travailleurs.

Biographie

Président d’Epsor, Julien Niquet a construit sa connaissance du monde financier chez Société Générale, en particulier à l’inspection générale dont il était membre de la direction jusqu’en 2016. En 2017, il décide de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale en créant Epsor avec Benjamin Pedrini (Directeur général), pour offrir aux entreprises une alternative aux gestionnaires d’épargne salariale traditionnels, avec l’accent mis sur une plus grande transparence du secteur financier, une meilleure éducation financière des épargnants, et un accompagnement plus approfondi dans la gestion de leur épargne et la préparation de leur retraite. 

Mélanie Roosen & Géraldine Russell

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