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Entre compétitivité et attentes des salariés, les entreprises prises au piège de l’inflation

Une orange pressée par un étau
© cnsphotography via iStock

La flambée des prix de l’énergie et des matières premières met les petites structures en difficulté. Et les aides ne suffisent pas à combler les demandes, notamment des syndicats.

93% des patrons de PME et TPE se disent touchés par la hausse des prix de leurs fournisseurs, révèle une enquête publiée par la CPME en juillet 2022. En parallèle, le coût de l’énergie explose, pénalisant fortement certains secteurs énergivores. Pour l’instant, pas question pour un tiers des patrons interrogés de répercuter les coûts de fabrication sur les prix de vente, ce qui ne laisse que peu de marge financière pour augmenter les salaires. Mais à mesure que la colère des salariés et des syndicats monte, les aides de l’État peuvent-elles suffire à accompagner les entreprises ?

Injonctions…

Cet été, l’exécutif a enjoint les entreprises qui le peuvent à augmenter les salaires pour accompagner leurs équipes face aux difficultés liées au pouvoir d’achat. C’est le vœu des organisations syndicales qui, d’une même voix, ont rappelé dans un communiqué commun que « le salaire doit demeurer la base d’un partage des richesses rééquilibré en faveur des salariés » et que « la prise en charge des mesures de pouvoir d’achat est aussi de la responsabilité des employeurs ». Même son de cloche du côté des députés de gauche, qui craignent que les alternatives aux augmentations de salaires ne soient que des leurres.

… solutions…

Car pour l’instant, les dispositifs votés par le gouvernement permettent surtout aux entreprises de combler les failles autrement qu’en augmentant leurs salariés. Par exemple, le dispositif de la prime Macron (rebaptisée pour l’occasion « prime de partage de la valeur »), exonérée de cotisations patronales et salariales, est renforcé. Son montant maximal passe de 3 000 à 6 000 euros pour les sociétés dotées d’un accord d’intéressement ou de participation. Dans le même temps, le dispositif de l’intéressement est simplifié pour être plus incitatif pour les petites structures. Jusqu’alors, seules 10,9% des entreprises de 10 à 49 salariés étaient couvertes par un accord d’intéressement (contre 54,2% pour les entreprises de plus de 500 salariés, et 60,1% pour les entreprises de plus de 1 000 salariés), rapporte la Dares. L’un des principaux freins identifiés est « la difficulté à négocier la mise en place d’un accord lorsque le dialogue social est peu développé », note le texte du projet de loi sur le pouvoir d’achat. Pour y faire face, l’employeur d’une entreprise de moins de 50 salariés pourra désormais mettre en place de façon unilatérale un dispositif d’intéressement en l’absence d’institutions représentatives du personnel ou en cas d’échec des négociations. Le texte prévoit aussi d’allonger la durée des accords d’intéressement de 3 à 5 ans (indépendamment de la taille de l’entreprise).

D’autres dispositifs doivent permettre aux patrons de faire des économies, comme la suppression de la contribution à l’audiovisuel public ou le plafonnement à 3,5% de la hausse de l’indice des loyers commerciaux. Une mesure jugée insuffisante par certains, car tous les loyers commerciaux ne sont pas soumis à cet indice.

Du côté de l’énergie, la CCI France monte au créneau pour aider les plus fragiles. Le président de CCI France insiste sur le besoin de repérer les entreprises « électrointensives » et celles qui ont peu de marge pour mieux flécher les aides. Il milite pour la création d’outils spécifiques de soutien pour éviter une crise industrielle, en plus de la prolongation du bouclier tarifaire sur 2023 pour les petites entreprises, annoncée par Élisabeth Borne le 14 septembre 2022.

… et déceptions

Pas de quoi satisfaire les syndicats, qui regrettent « une succession de mesures ponctuelles (…) qui ne peuvent constituer un ensemble suffisant pour répondre à l’urgence ». Ils souhaitent d’ailleurs que le versement des aides soit conditionné, et plus difficile à obtenir pour les « entreprises qui ne jouent pas le jeu en matière salariale ». Un contexte qui attise les tensions alors que les entreprises peinent à recruter.

Mélanie Roosen & Géraldine Russell

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