Qu’avez-vous loupé la semaine dernière ? Voici notre revue de presse hebdomadaire : un concentré de décryptages économie et entreprises !
Économie
En bref
La France a un nouveau Premier ministre. Ou plutôt une nouvelle Première ministre. Trente ans après Edith Cresson, c’est au tour d’Elisabeth Borne d’entrer à Matignon. Cette polytechnicienne incarne la continuité puisqu’elle a successivement été nommée ministre des Transports, puis de la Transition écologique et enfin du Travail et de l’Emploi lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. Elle devra piloter le gouvernement – au sein duquel Bruno Le Maire prend les fonctions de ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique – dans une période particulièrement complexe. Bruxelles a ainsi revu à la baisse ses prévisions de croissance des pays européens pour 2022, à 2,7% en moyenne contre 4% avant le déclenchement de la guerre en Ukraine. Au contraire, celles de l’inflation s’envolent : 6,1% dans la zone euro, contre 3,5% précédemment. Seule consolation pour la nouvelle locataire de Matignon, l’emploi tricolore se porte bien. Au point que les entreprises peinent à recruter et que le turn-over s’accélère dans les entreprises. Mais avec 7,3% de chômeurs en France, difficile de parler de plein emploi.
En détail
- Elisabeth Borne, une première ministre « techno » 🔒
- La guerre en Ukraine plombe les prévisions de croissance et d’inflation en Europe
- Chômage : à quel niveau se situe le plein-emploi en France ? 🔒
Investisseurs et financeurs
En bref
Verra-t-on encore des levées de fonds à 9 chiffres comme ces derniers mois ? Rien n’est moins sûr car la crise entraînée par la guerre en Ukraine freine les investisseurs. Certaines participations ne tiennent pas le choc et leurs financeurs préfèrent réduire la voilure. De quoi encourager les entrepreneurs à se tourner vers la dette, alors que celle-ci avait perdu de son attrait dans le contexte de capitaux peu chers et très abondants de ces derniers mois. Les prêts accordés aux start-up technologiques du marché européen ont bondi de 82% au cours des cinq dernières années, selon le rapport de la banque d’affaires GP Bullhound. D’autres investisseurs préfèrent voir une réserve de valeur dans le bitcoin. Celui-ci a pourtant perdu près de 60% de sa valeur depuis l’automne. Une chute spectaculaire mais pas inédite : la cryptomonnaie avait déjà subi pareille fluctuation et s’en était relevée.
En détail
- La crise stoppe les levées de fonds de la French Tech 🔒
- La dette, un moyen de financement en pleine croissance
- Le bitcoin peut-il encore être une réserve de valeur ?
Entreprises
En bref
Est-ce un symptôme de la « grande démission » ou du plein emploi ? Les entreprises tricolores ont toutes les peines du monde à recruter. Et sont obligées de jouer les équilibristes en dopant d’un côté leurs mécanismes de fidélisation des salariés tout en réorganisant leur activité afin de s’adapter à une pénurie durable de main d’œuvre. Une situation d’autant plus difficile à vivre que les difficultés de financement liées à la prochaine remontée des taux vont doublement les fragiliser. À l’instar de l’assureur Allianz, certains experts anticipent donc une vague de défaillances – celle que le « quoi qu’il en coûte » soutenu par Bercy ces deux dernières années a jusque-là permis d’éviter. Seul espoir pour les PME françaises : les valorisations des acteurs non cotés connaissent une embellie, sous l’effet des rachats à prix d’or par des fonds d’investissement.
En détail
- Emploi : la grande débrouille des entreprises face au manque de personnel 🔒
- Les défaillances d’entreprises vont s’installer après la parenthèse du Covid
- La valorisation des PME non cotées repart à la hausse
Intelligence économique
En bref
Qui dit période troublée dit espions aux aguets. Le savoir-faire industriel et technologique français suscite les appétits de nombreux acteurs, qui n’hésitent pas à déployer des stratégies variées pour mettre la main dessus. L’État en a conscience et n’hésite pas à faire étalage de sa force au besoin. Y compris en matière cyber. Le GIGN, connu pour ses interventions lors d’attaques terroristes ou de prises d’otages, est ainsi également mobilisé pour négocier avec des pirates lorsque ceux-ci s’attaquent à des fleurons industriels nationaux. Très exposées mais moins bien protégées, les ETI préfèrent se tourner vers les assurances cyber. Si tant est que les assureurs acceptent de couvrir leurs clients dans ce domaine.