Mettre les humains au cœur de la conception et de l’aménagement des bureaux, c’est la base de Yemanja. Pour les équipes, il est important d’adapter les bureaux aux modes de travail – et non l’inverse. Mais ce n’est pas tout : avec la nomination de Constance Chappey au poste de coordinatrice RSE, l’entreprise affirme aussi sa volonté de penser des bureaux bons pour la planète.
Repenser le rapport au bureau
En France, ce sont 250 000 tonnes de mobilier de bureau qui sont jetées chaque année. Bonne nouvelle : de plus en plus d’entreprises s’attèlent à valoriser ces « déchets ». Une fois transformés, ils permettent de créer de nouveaux produits plus écologiques, sans lésiner sur le design. « Il y a un intérêt croissant autour de ces nouveaux matériaux, confirme Constance Chappey. Dans les salons, sur les réseaux sociaux ou dans la presse, les nouveaux créateurs sont en plein essor. Une partie de mon travail est de les dénicher. Ils inscrivent souvent leur travail dans une démarche globale : le mobilier responsable est alors meilleur pour l’environnement, mais aussi pour les gens. Parmi ces jeunes entreprises qui conçoivent des produits éco-responsables, certaines favorisent aussi l’insertion par l’emploi en situation de handicap ou précaire, par exemple. »
Selon elle, faire le choix de bureaux green doit permettre aux employeurs d’améliorer leur responsabilité sociale et environnementale. « C’est un objectif ambitieux et nécessaire », d’autant que le bureau est le premier lieu de sensibilisation sur le sujet. « Nos clients sont soumis à un certain nombre d’obligations en matière d’engagement environnemental. Mais on voit bien qu’au-delà du légal, la nouvelle génération de collaborateurs est très demandeuse sur la question. Ce sont des gens qui s’engagent de plus en plus à titre personnel : ils ont envie de travailler pour des entreprises qui s’engagent aussi. Avant, il fallait que le bureau ait des gadgets, des toboggans ou des baby-foot. Aujourd’hui, il faut qu’il soit sobre et ait du sens. »
Sensibiliser les dirigeants
Les bureaux de Yemanja incarnent cette façon de penser. Du sol au plafond, on retrouve les créations de ces fournisseurs engagés. Ainsi, Anga réemploie le plastique dur qui n’a pas de filière de recyclage pour créer du mobilier aux effets marbrés. Algo crée des peintures à base d’algues. Ostrea fabrique des meubles à partir de coquilles d’huîtres. Composil propose de la moquette de seconde main. Et la liste est loin d’être exhaustive. « Nos bureaux nous servent de showroom. Nos clients voient ainsi que le réemploi, ce n’est pas du bric à brac. Ça peut être très beau, sur-mesure », explique Constance Chappey.
Autre atout pour convaincre : l’atelier de « bricoleurs » maison, qui récupèrent les chutes de matériaux, les réemploient et réparent ce qui doit l’être. « Nous sommes aussi en train de co-concevoir avec Carbon Saver, qui est une application d’éco-conception qui aide déjà les architectes d’intérieur à maîtriser l’impact environnemental de leurs projets dans l’habitat et le retail, une plateforme qui permet de calculer l’empreinte carbone dans le tertiaire. L’idée est de voir, en direct, comment les projets peuvent être les plus sobres possible et de corriger le tir si besoin. »
Derrière la démarche, un investissement financier à ne pas négliger
Avoir des bureaux éco-responsables relève donc de la conviction, mais implique certaines dépenses. « C’est vrai comme pour tous les secteurs, illustre Constance Chappey. Si l’on a l’habitude d’acheter de l’ultra-fast fashion à bas prix, on ne comprend pas toujours le coût d’un vêtement éthique. » Par ailleurs, les matériaux éco-conçus ne demandent pas les mêmes techniques d’installation ou de pose que les matériaux classiques, par exemple. « Si un artisan met plus de temps pour poser un sol, il coûtera plus cher. »
Elle rappelle néanmoins que le mobilier de bureau est pensé pour durer, et qu’avec l’éco-conception, si un produit est cassé on peut le réparer. Les économies se mesurent donc dans la durée de vie du produit. « Il faut aussi comprendre la logique de l’offre et de la demande. Avec la démocratisation de ces nouveaux modes de production, les prix baisseront. C’est déjà le cas de certains fournisseurs. Je suis optimiste à ce sujet. »