Libérer le potentiel de jeunes de tous horizons en accélérant l’innovation positive, c’est la promesse de Live For Good. À travers le programme Entrepreneur for Good, l’association accompagne de jeunes pépites pour faire décoller leur projet. Qu’il s’agisse de la phase d’idéation, du prototypage ou d’un lancement. Zoom sur 3 réussites d’alumni, qui s’engagent à réduire l’empreinte environnementale de secteurs polluants.
Luniwave, repenser l’hôtellerie au prisme d’une écologie comportementale
Parmi les ressources à protéger absolument, l’eau figure en bonne place. Le 30 mars 2023, Emmanuel Macron avait d’ailleurs présenté le Plan eau du gouvernement. Objectif : réaliser des économies d’eau dans tous les secteurs. Y compris celui de l’hôtellerie : la consommation d’eau quotidienne d’une personne à l’hôtel est de 300 litres, soit 2 fois plus qu’à son domicile. C’est aussi le constat à l’origine du projet de Léonard Grynfogel. Ce jeune ingénieur a créé Luniwave en 2020. Ce dispositif à installer dans les douches est conçu pour réduire les consommations d’eau et d’énergie de celles-ci, sans que cela n’affecte l’expérience côté clientèle. Au contraire : fruit de 2 ans de recherche et développement, Luniwave adopte une approche basée sur les sciences comportementales. Les personnes qui l’utilisent sont invitées à se fixer un objectif – par exemple, réduire leur consommation d’eau de 20% – et peuvent suivre leur progression grâce à une tablette. Un simple gadget ? Pas du tout : couplée au dispositif installé dans la douche, cette dynamique permettrait aux hôtels de grandes économies. D’eau, d’abord, à hauteur de 2 millions de litres par hôtel et par an. De CO2, ensuite, environ 24 000 kilos. Et d’argent, enfin, puisque l’équipe annonce 21 000 euros économisés. Le tout, chaque année (pour des hôtels de 70 chambres).
FabBRICK, transformer les déchets textiles en briques
Miser sur les faiblesses de 2 secteurs polluants pour en faire une force, c’est le défi réussi de FabBRICK. Lancée en 2018 par l’architecte Clarisse Merlet, l’entreprise récupère les déchets textiles pour les transformer en matériau durable. Et il y a de quoi faire : en Europe, ce sont 4 millions de tonnes de déchets textiles qui sont produits chaque année. Ceux qui sont récupérés par FabBRICK deviennent des meubles, des revêtements muraux et même des briques… le tout accessible aux particuliers. Mais l’ambition de FabBRICK est aussi de mobiliser les entreprises. Les équipes collectent les déchets textiles des organisations (chutes de production, prototypes, vêtements de travail…) pour les transformer en mobilier ou matériaux de revêtement pour aménager les bureaux. Et cela n’a rien d’inutile : le gouvernement notait qu’en 2019, l’aménagement d’espaces était responsable de l’émission de 47 millions de tonnes d’équivalent CO2.
FoodPrint, décarboner les menus de la restauration collective
L’alimentation est le 2e poste d’émissions de gaz à effet de serre. Pour changer la donne, Élisa Jourde a fait le pari de transformer les habitudes de consommation par le levier de la restauration collective. En 2022, les 2 jeunes gens ont déployé un logiciel calculant l’impact environnemental des menus : FoodPrint. Une fois l’empreinte écologique calculée, le logiciel permet un suivi personnalisé. Objectif affiché : diminuer d’au moins 10% les émissions des restaurants accompagnés. Pour ce faire, il y a plusieurs leviers à activer. Choix des producteurs, du mode de transport, transformation des aliments… ces items sont surveillés afin d’être optimisés. Mais ce n’est pas tout. FoodPrint propose également aux restaurants d’afficher le score de chaque plat afin de permettre aux convives un choix éclairé, d’organiser des ateliers de sensibilisation ainsi que des formations. Le tout dans une logique de réduction des coûts et d’anticipation des réglementations à venir. Aujourd’hui, l’entreprise accompagne de grands noms comme Veolia, Vinci ou encore Grenoble Alpes Métropole.