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Les entreprises sont trop peu familières des normes RSE pour s’adapter aux évolutions réglementaires

Trop peu d'entreprises se préoccupent des normes RSE
© NiseriN via iStock

Beaucoup d'entreprises ne disposent d'aucun référent RSE en interne. De quoi les retarder dans l'application de futures réglementations européennes. Mais aussi les pénaliser vis-à-vis de leurs clients ou partenaires.

Les entreprises sont-elles prêtes pour les prochaines réglementations RSE ? La Corporate Social Responsibility Directive (CSRD) se profile et les grandes entreprises devront la mettre en œuvre dès le 1er janvier prochain. Les plus petites auront quelques mois supplémentaires avant de devoir, elles aussi, s’y conformer. Adoptée en 2014, la CSRD obligera les entreprises européennes à inclure dans leur rapport annuel des informations sur leur politique RSE.

Beaucoup partent de loin, observe une étude menée par le cabinet juridique Lefebvre Sarrut. Ainsi, 4 entreprises interrogées sur 10 « ne sont pas familières des critères ESG ». 43% n’ont pas de référent sur le sujet. Et 45% ne disposent d’aucun plan d’action en prévision de la mise en place de la CSRD. « Trop d’entreprises sous-estiment le rôle à venir de la directive CSRD et – au-delà – les enjeux environnementaux, sociaux mais aussi économiques qu’elle traduit », regrette Camille Sztejnhorn, directrice Impact ESG de Lefebvre Sarrut.

Saisir les opportunités offertes par la RSE

Certaines plus encore que d’autres. Les entreprises de comptabilité, les services juridiques ou les cabinets de conseil présentent ainsi le taux le plus important de réponses selon lesquelles aucune personne dans l’entreprise n’est responsable des notions ESG (entre 40 et 50%). Et ce loin devant le ventre mou du classement. À l’opposé du spectre, l’industrie chimique se distingue non seulement par le taux le plus faible d’entreprises sans référent mais aussi par un taux particulièrement élevé de réponses précisant que la personne en charge de ces sujets fait partie de la direction (30%).

« Les disparités de maturité s’expliquent par une exposition précoce des secteurs industriels aux critères environnementaux qui ont permis aux entreprises concernées d’acquérir une solide expérience dans la capacité à identifier et répondre aux réglementations et dans le déploiement de politiques ESG ou RSE », note l’étude.

Pourtant, l’ensemble des entreprises doivent se saisir des enjeux RSE. « S’ils sont bien appréhendés, les critères ESG (leur compréhension, leur mesure et leur amélioration) peuvent être une source de création de valeur, rappelle Camille Sztejnhorn. Mais à l’opposé, qui les ignore court le risque de compromettre sa pérennité à long terme (…) Plus tôt les entreprises s’en empareront, moins elles la vivront comme une contrainte et plus elles sauront en faire un levier de développement. »

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