-50% de valorisation en quelques minutes : c’est la chute vertigineuse qu’a connue ce lundi l’indice de l’entreprise américaine Chegg en Bourse. Le responsable ? ChatGPT. Cette semaine, l’intelligence artificielle générative d’OpenAI a fait sa première victime en Bourse, en divisant par 2 la valeur de Chegg, une entreprise d’aide aux devoirs.
Des étudiants attirés par le concurrent ChatGPT
Cette chute a eu lieu quelques minutes après la publication des résultats du premier trimestre de Chegg. Lors de cette annonce, Dan Rosensweig, PDG de l’entreprise, a présenté un résultat inférieur de 10% aux prévisions trimestrielles. Il a justifié cette différence par l’intérêt que les étudiants, représentant la quasi-totalité de la clientèle de Chegg, ont manifesté à l’égard de ChatGPT depuis le mois de mars.
« Les gens qui auraient normalement payé pour notre solution aux alentours des partiels de fin de semestre, mais qui hésitaient à le faire ou à s’abonner à plus long terme, ont maintenant un nouveau site gratuit à essayer », a expliqué Dan Rosensweig.
L’exemple de Chegg constitue un avertissement pour les entreprises : l’adoption générale de l’IA générative risque de perturber leur marché plus vite qu’elles ne l’ont pensé.
S’allier à ChatGPT plutôt que d’essayer de le concurrencer
« Il y a eu un basculement technologique et nous devons nous y préparer », a encore affirmé Dan Rosensweig. « Nous parions très fort sur le fait que les gens auront rapidement besoin d’apprendre à utiliser ces technologies. »
En avril, Dan Rosensweig a rencontré Sam Altman, le PDG d’OpenAI, afin de transformer cette concurrence en alliance. Cela prendra la forme d’un nouveau produit payant, nommé CheggMate, qui sortira en juin. Il intégrera la dernière technologie d’OpenAI, GPT-4, dans sa plateforme d’assistance académique.
Cependant, les étudiants demeurent une clientèle sensible au prix. Tant que des alternatives gratuites comme ChatGPT existent, le doute des investisseurs sur la relance de Chegg persistera.