Qu’avez-vous loupé cette semaine ? Voici notre revue de presse hebdomadaire : un concentré de décryptages économie et entreprises !
Économie
En bref
Emmanuel Macron s’affiche aux côtés des TPE : le chef de l’État a formellement exigé des fournisseurs d’énergie qu’ils « renégocient » les contrats « excessifs » – c’est-à-dire dont le prix du mégawatt/heure excède le prix de référence fixé fin 2022 par la Commission de régulation de l’énergie. Les ministères concernés par cette mesure reçoivent dès ce vendredi lesdits fournisseurs d’énergie pour évoquer le sujet. Pendant ce temps se joue un autre arbitrage, crucial pour la transparence financière : le registre des bénéficiaires effectifs de sociétés doit-il rester en ligne ? L’Inpi a retiré le 1er janvier les données jusqu’ici publiques, citant un arrêt de la Cour de Justice de l’Union européenne… sur lequel un arbitrage doit pourtant encore être rendu afin d’en évaluer les conséquences juridiques. Si 2023 n’a donc pas débuté sous le signe de la transparence, l’année devra être placée sous le signe de la cohésion afin de résister aux tensions sociales. Cette donnée sera notamment déterminante au sein des entreprises, mises sous pression par une inflation toujours galopante.
En détail
- Macron demande aux fournisseurs d’énergie de « renégocier » en janvier les « contrats excessifs » de toutes les TPE
- Transparence financière : la France suspend discrètement son registre des bénéficiaires effectifs de sociétés 🔒
- En 2023, le formidable défi de la cohésion 🔒
RSE
En bref
Depuis le 1er janvier 2023, de nouvelles applications de la loi sur l’économie circulaire sont à l’œuvre. Côté restauration rapide, il devient interdit de proposer à la clientèle des contenants ou couverts en plastique à usage unique. Côté bâtiment et automobile, il devient urgent de se mettre au recyclage. Pour accompagner les acteurs concernés, le gouvernement a lancé une filière de responsabilité élargie du producteur (Rep). Du côté du Crédit mutuel, le président Nicolas Théry a annoncé prendre le sujet environnemental très au sérieux. Pour montrer la voie, il a dévoilé la création d’un « dividende sociétal ». La banque mutualiste s’engage ainsi à consacrer chaque année 15% de son résultat net (soit 500 millions d’euros) à « la révolution environnementale et solidaire ». Dans la même veine, la Maif crée un dividende écologique pour la planète. Tous les ans, l’organisation allouera 10% de ses bénéfices à des projets de solidarité climatique et de régénération de la biodiversité.
En détail
- Recyclage: industriels et distributeurs sommés d’accélérer en 2023 🔒
- Crédit mutuel crée un dividende sociétal 🔒
- MAIF crée un dividende écologique pour la planète
Cybersécurité
En bref
C’est la nomination que tout l’univers cyber attendait : au tour de Vincent Strubel, ancien de la maison, de prendre les rênes de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi). Après 3 années passées non loin de l’Anssi, à la tête de l’Opérateur des systèmes d’information interministériels classifiés (Osiic), il revient aux sources pour prendre la succession de l’emblématique Guillaume Poupard, qui a quitté ses fonctions le 31 décembre pour rejoindre le groupe Docaposte. Le secteur public s’est révélé particulièrement actif cette semaine, avec également l’annonce de la création au sein de la Dinum d’un datalab, doté de 10 millions d’euros, destiné à exploiter les données publiques pour simplifier le quotidien des usagers et des agents de la fonction publique. Enfin, Xavier Facelina, CEO de Seclab, s’est illustré par un fervent plaidoyer pour davantage de souveraineté dans les choix des prestataires informatiques et réseaux des entreprises françaises, notamment industrielles.
En détail
- Vincent Strubel nommé directeur général de l’Anssi
- Un datalab et 10 millions d’euros pour accélérer les projets data des ministères
- Conjuguer souveraineté et expertise : un impératif en matière de sécurité pour les acteurs industriels
Leadership
En bref
Comment redonner envie à ses équipes de revenir au bureau ? Avec l’explosion du télétravail en 2020, de nombreuses entreprises ont mis en place des dispositifs de travail « hybride ». Problème : ceux-ci ont parfois été créés à la va-vite, et déçoivent aussi bien les salariés que les managers. Du côté des dirigeants, il convient d’aligner vision et valeurs aux modes d’organisation. L’objectif : fixer un cap et rassurer les collaborateurs. Autre sujet d’adaptation à considérer (et non des moindres) : le dérèglement climatique. Une étude révèle que 82% des TPE et PME françaises pensent être un jour affectées par le dérèglement climatique… mais qu’elles sont 54% à ne pas être prêtes à en affronter les effets. Or, le risque est identifié par de nombreux assureurs comme un chamboulement majeur pour l’économie, et soulignent l’urgence pour les leaders de s’emparer du sujet. Autre dossier brûlant pour les dirigeants : celui de la réforme des retraites. La première ministre Elisabeth Borne a reçu les syndicats et les représentants du patronat pour aborder les différentes questions que soulève la réforme, à l’instar de la pénibilité de l’emploi des seniors.
En détail
- « Le travail hybride a besoin d’être profondément structuré sinon, nous finirons tous tels des robots au sein d’entreprises qui ressembleront à des boîtes d’intérim »
- Selon une étude, les entreprises françaises ne sont pas prêtes au dérèglement climatique 🔒
- Réforme des retraites 2023 : où en sont les discussions ?
Investissement
En bref
Ce ne sont plus les grands groupes qui rachètent les start-up françaises mais des acteurs purement financiers (les fonds d’investissement) ou… de plus vieilles start-up, dont l’ascension financière leur a permis de considérer des opérations de croissance externe. Cet enseignement d’une étude d’Avolta Partners n’a rien d’une surprise : l’envolée des valorisations des start-up et la frilosité des grands comptes ont rendu de plus en plus difficiles les acquisitions d’entreprises innovantes par ces derniers. Ils pourraient revenir dans la course en 2023 à la faveur de la chute de la valorisation de certains fleurons tech. Si les start-up – et les autres entreprises – veulent continuer de séduire les fonds d’investissement, elles devront prêter de plus en plus attention à leurs critières ESG. Sous la pression de leurs propres LPs, ils n’envisagent plus de prendre de participation dans des entreprises qui ne se mobilisent pas sur ces sujets. Pour les start-up industrielles qui se décident à tenter le rêve américain, facile de trouver des investisseurs ! Ils sont nombreux dans la Silicon Valley et friands des pépites tricolores. Mais le rêve a un coût de plus en plus élevé, alors que les conditions des levées ont évolué ces derniers mois.