Qu’avez-vous loupé la semaine dernière ? Voici notre revue de presse hebdomadaire : un concentré de décryptages économie et entreprises !
Économie
En bref
Après la Fed il y a dix jours, la Banque centrale européenne (BCE) se prépare elle aussi à relever ses taux directeurs au début de l’été, une première depuis plus de 10 ans. L’objectif ? Enrayer la hausse de l’inflation en freinant la consommation. Une mission quasi impossible tant que l’Europe continuera d’importer de l’énergie, qui pèse lourd dans la hausse des prix. C’est elle aussi qui a fait exploser le déficit commercial de la France au mois de mars : 11,5 milliards d’euros, un triste record. Bruno Le Maire estime qu’il faudra 10 ans à la France pour revenir à l’équilibre. Par ailleurs, la chute du Nasdaq – l’indice phare des valeurs technologiques – laisse craindre l’éclatement de la bulle tech, comme cela avait été le cas au début des années 2000. Et les cryptomonnaies, souvent présentées comme des valeurs décorrélées des marchés, se comportent en fait comme l’indice boursier, avec un risque accru de dévissage.
En détail
- Hausse des taux d’intérêt : « Il va être plus cher et compliqué de faire des emprunts » estime Stéphanie Villers
- Trois questions pour comprendre le déficit commercial record de la France
- Pourquoi le marché des cryptomonnaies est-il autant corrélé au Nasdaq ?
Investisseurs et financeurs
En bref
Sale temps pour les financeurs de l’innovation ! Les deux géants planétaires que sont Softbank et Tiger enregistrent des pertes de plusieurs milliards de dollars depuis le début d’année, dues notamment à la chute du Nasdaq. De quoi sonner le glas d’une période faste, jalonnée de méga tours de table. Anticipant un ralentissement de l’activité des fonds de capital-risque, certaines start-up préfèrent se tourner vers des levées de fonds participatives. Bricks.co, Finary ou Qonto s’y sont essayées avec un certain succès. Mais encore faut-il respecter les règles en vigueur, ce qui n’est pas toujours le cas. Elon Musk a de son côté suspendu son rachat annoncé de Twitter, suspectant la plateforme d’abriter davantage de faux comptes qu’escompté. Résultat : l’entreprise a vu son cours de Bourse plonger tandis que celui de Tesla, qui sert d’hypothèque à l’opération, a bondi.
En détail
- Tiger Global : les pertes records d’une star de la finance sonnent comme une alarme
- French Tech : embarras autour des levées de fonds participatives
- Elon Musk suspend son rachat de Twitter : un coup de bluff ? 🔒
Entreprises
En bref
Conséquence combinée de l’inflation et de la hausse annoncée des taux, les grandes entreprises connaissent des difficultés de financement. Seule une poignée d’heureux élus bénéficient de l’attention des investisseurs. D’autres avaient anticipé ce retournement de situation et rempli leurs caisses lorsque les conditions leur étaient favorables. La situation n’est pas bien plus florissante du côté des ETI qui, en plus de connaître elles aussi quelques complexités pour se financer, sont confrontées à la pénurie de main d’œuvre. Ces différents facteurs, associés à la stratégie du « quoi qu’il en coûte » appliquée depuis deux ans par le gouvernement, expliquent que l’emploi salarié continue de progresser alors même que la croissance, elle, stagne.
En détail
- Les conditions de financement des grandes entreprises se sont fortement durcies 🔒
- Les ETI françaises mettent le pied sur le frein 🔒
- En France, l’emploi salarié progresse plus vite que l’activité
Intelligence économique
En bref
Dans une période où les entreprises ont de plus en plus de mal à se financer, le fléchage de la conséquente épargne des Français vers l’économie réelle est cruciale. C’est un formidable levier de souveraineté économique si elle soutient la réindustrialisation des territoires et la croissance d’entreprises créatrices d’emplois non délocalisables. Mais d’autres options s’offrent aux organisations, notamment aux ETI et aux PME, comme une meilleure protection de leurs actifs immatériels. En sécurisant la propriété intellectuelle de leurs données, elles se rendent plus attractives aux yeux des investisseurs. Du côté des fonds d’investissement, c’est la cybersécurité qui devient un atout, alors que le secteur peine à élever les risques cyber au même rang que les risques financiers.