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Décarbonation : incitations, aides publiques, compensation… qu’est-ce qui fonctionne ?

Une cheminée d'usine recrachant de la fumée blanche
© Veeterzy

Les solutions pour une France décarbonée sont nombreuses. Mais toutes ne se valent pas : certaines sont mêmes néfastes.

La relance post Covid sera décarbonée ou ne sera pas, annoncent, en substance, les instances économiques et politiques. À commencer par l’Europe qui a rehaussé ses objectifs de réduction des émissions de CO2 et révélé son plan de bataille pour y parvenir. Résultat : les milliards affluent.

Dans le cadre de son Pacte vert, le Parlement européen a voté en juin dernier une amélioration de ses objectifs climatiques avec une baisse des émissions de CO2 de 55% en 2030 par rapport à 1990, contre les 40% prévus initialement. Pascal Canfin, Président de la Commission environnement du Parlement européen, a qualifié dans un tweet cette décision de « pierre centrale du Green Deal qui va nous amener à changer maintenant 50 lois pour inventer un nouveau modèle de prospérité. »

Des aides publiques efficaces

Pour y parvenir, l’Union européenne va investir 37% des 750 milliards d’euros du budget de relance dans des projets favorables aux objectifs climatiques (réforme du marché du carbone, taxe sur le kérosène dans l’aérien ainsi que sur les importations, réduction des consommations énergétiques des logements, développement des énergies renouvelables, réforme du secteur des transports…). En France, ce sont 30 milliards d’euros qui seront dédiés à la transition écologique, financés à hauteur de 40% par l’Europe.

« Les aides publiques encouragent clairement les PME à se saisir du sujet de la réduction de leurs émissions. Elles déclenchent la mise en place de mesures pour améliorer leur empreinte carbone », confirme Gilles Mathelié-Guinlet, conseiller en stratégie RSE. Il cite notamment l’efficacité du Tremplin pour la transition écologique des PME, déployé par l’Agence de la Transition écologique (Ademe).

Attention aux fausses bonnes idées

Mais les services publics alertent sur les revers possibles de certaines solutions comme la compensation carbone. Les entreprises investissent dans des projets qui captent des émissions de CO2, comme des programmes de reforestation, pour compenser les leurs. L’agence de la transition écologique redoute notamment que ces pratiques freinent le déploiement de solutions efficaces (mais onéreuses) de décarbonation. « Le mécanisme est nécessaire, il faut compenser les émissions de CO2 et en priorité dans la séquestration carbone. Mais de nombreuses entreprises qui recherchent la neutralité carbone préfèrent compenser leurs émissions plutôt que de changer leur processus industriel pour réduire leurs émissions, car cela coûte moins cher », alerte Hervé Lefebvre, chef du pôle trajectoires bas carbone à l’Ademe. « L’idée de compensation carbone n’est plus opérante. Le grand risque est qu’elle remplace les efforts des entreprises pour réduire leurs émissions. Or l’objectif de neutralité carbone à l’échelle de l’Europe est tellement ambitieux qu’il n’y a plus de marge de manœuvre : il faut que les entreprises baissent leurs émissions de manière absolue, c’est non négociable », abonde César Dugast, responsable du pôle Neutralité carbone de Carbone 4. « Il faut que les entreprises continuent à financer des projets vertueux hors de leur chaîne de valeur, en les considérant comme des contributions à la transition, et non pas comme de la compensation. »

Encourager les nouveaux usages

Ainsi, « les entreprises doivent en premier lieu faire un bilan de leurs émissions, mettre en œuvre un plan de réduction et ensuite compenser leurs émissions incompressibles, poursuit Hervé Lefebvre. La base, c’est de faire preuve de sobriété. Il s’agit de ne pas produire lorsque ce n’est pas utile mais aussi d’éviter de puiser de nouvelles ressources naturelles en optimisant la chaîne de production, en permettant la réparabilité des biens ou encore en réemployant des matériaux dès que cela est possible », précise-t-il. De son côté, Nicolas Raillard, coordinateur du plan de transformation de l’économie français au Shift Project estime que « le développement de solutions innovantes doit être combiné à une évolution des modes de vie vers plus de sobriété. Par exemple, les véhicules électriques doivent être plus légers, quitte à perdre en confort. Les citoyens doivent, eux, optimiser leurs déplacements : grâce au covoiturage, au télétravail, ou aux reports modaux vers le vélo. »

Mélanie Roosen & Géraldine Russell

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