« La relance pour engager l’économie dans la transition écologique« , « L’industrie d’aujourd’hui est écologique« , « Trente recommandations pour des entreprises plus vertueuses« , « Les premiers écologistes, ce sont les entreprises et les entrepreneurs« … Le message est clair. Depuis la rentrée, les rencontres entrepreneuriales mettent l’accent sur l’engagement écologique des entreprises. Et la crise n’y est pas pour rien.
Le statut de « sociétés à mission » séduit… surtout les TPE et PME
Alors que la Commission Européenne envisage de rendre obligatoire le reporting sur la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) pour les sociétés cotées, les entrepreneurs se mobilisent aussi. Depuis la loi Pacte en 2019, le nombre de « sociétés à mission » ne cesse de croître depuis l’apparition de ce statut. Aujourd’hui, 230 000 salariés sont directement concernés par la mission de leur entreprise, selon l’Observatoire des sociétés à mission. Surprise : les entreprises de moins de cinquante salariés constituent 69% de ces sociétés. Un élan confirmé par la troisième édition du Forum du Cercle de Giverny. Le 3 septembre 2021, entreprises engagées, ministres, personnalités économiques et grands patrons ont formulé 30 propositions pour rendre les entreprises plus vertueuses et accélérer la transformation écologique et sociale de la France. « Je constate une prise de conscience très forte depuis quelques mois : les politiques RSE dans de nombreuses entreprises accélèrent », confirme Romain Mouton, président du Cercle de Giverny et organisateur du Forum. « Les entreprises n’ont plus d’autre choix que de s’engager sur ce sujet. L’ensemble des parties prenantes, des investisseurs aux clients, attend la mise en place de mesures ambitieuses dans ce domaine », ajoute celui qui a aussi fondé un cabinet de conseil à impact positif.
Un effet Covid
« La crise accélère le mouvement amorcé il y a quelques années, notamment grâce à la loi Pacte et sa création du statut d’entreprise à mission. Le poids du législatif est important, à condition de trouver l’équilibre entre la contrainte et l’incitation, précise Romain Mouton. Mais pour que la RSE soit source de performance pour les entreprises, elle doit être systémique. Les lieux de décision comme les Comex, Costrat et Codir doivent être embarqués », précise-t-il. Et dans la mesure où le sujet devient un enjeu stratégique, c’est de plus en plus le cas.
Avec la pandémie, plusieurs phénomènes ont permis cette dynamique. D’une part, les travailleurs ont mis la quête de sens au cœur de leur vie professionnelle. De l’autre, les entreprises souffrent d’une pénurie de main d’œuvre. Pour les sociétés, activer le levier de l’engagement permet de faciliter les recrutements. La 11ème édition du baromètre RSE Mazars révèle que 80% des entreprises ont désormais un objectif chiffré en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (contre 74% en 2019). Idem du côté de la définition des objectifs de neutralité carbone : 47% des entreprises ont franchi le cap, contre 38% en 2019.