Le rapport souligne que les défaillances d’entreprises ont diminué de manière plus marquée en France (-39%) qu’ailleurs. Par ailleurs, les créations d’entreprises ont baissé dans les grands pays européens sauf dans l’Hexagone où leur nombre a augmenté de 4% à la faveur des micro-entrepreneurs, une évolution confirmée au premier semestre 2021. En France, où le soutien a été marqué par une palette diversifiée de dispositifs, l’emploi salarié a aussi mieux résisté, baissant de façon plus modérée que l’activité.
230 milliards d’euros mobilisés
Sur les dix-sept mesures de soutiens apportées aux entreprises, le rapport se concentre majoritairement sur quatre dispositifs : le fonds de solidarité, l’activité partielle, les prêts garantis par l’État et les reports de cotisations sociales. Ceux-ci ont mobilisé près de 230 milliards d’euros à fin juin 2021. « On sort les liquidités et l’on évoque le ‘quoi qu’il en coûte’ afin de pouvoir garder les équipes au moment de la reprise » analyse Boris Imbert, cofondateur et associé du cabinet de conseil en stratégie Mawenzi Partners. Pour cet expert en stratégie de croissance, ce soutien large auprès des entreprises est « malin », et permet un gain précieux de temps lors de la reprise – contrairement à la politique mise en place après la crise de 2008.
Des chefs d’entreprises globalement satisfaits
Quid du sentiment des chefs d’entreprises bénéficiaires ? Un sondage Ipsos mené auprès de 600 dirigeants dans le cadre du rapport met en avant un élan plutôt positif : les deux tiers d’entre eux ont trouvé que la mobilisation des aides était « facile » avec des délais de paiement « raisonnables » (84% des sondés). Les trois quarts (77%) jugent que les montants étaient « suffisants ».
De son côté, Boris Imbert estime que l’on assiste à « une reprise en K », en référence à une fracture dans la relance. « Pour certains secteurs, c’est carton plein – et d’autres plongent, comme l’aérien » précise-t-il. C’est en partie pourquoi 6 à 7% des entreprises cotées mériteront une attention toute particulière dans les premières phases de la reprise, d’après la Banque de France.
Les deux tiers des entreprises font état d’une activité au moins égale à la période d’avant-crise (67%), et plus d’un quart déclare même que l’activité est supérieure à celle d’avant-crise (27%). De quoi être optimiste ? “Oui, car je suis persuadé que le Covid va transformer nos modes de consommation” assure le stratège de Mawenzi… malgré sa prévision d’un accroissement inévitable d’une dette publique déjà énorme (+20 points en deux ans, à 120% du PIB).