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3 questions à Véronique Torner, nouvelle présidente de Numeum

Véronique Torner, nouvelle présidente de Numeum
© DR

Le numérique doit être un outil au service de la performance, y compris sociétale, des entreprises. Telle est l'ambition portée par Numeum et sa nouvelle présidente, Véronique Torner. Entretien.

Chaque mois, Intelekto part à la rencontre d’une personnalité qui fait bouger son secteur. Pour cette « nomination du mois », nous avons interrogé Véronique Torner, élue au printemps à la tête de l’association Numeum qui représente 2 500 entreprises numériques, des éditeurs de logiciels aux cabinets de conseil en technologies. Elle est surtout le syndicat patronal le plus important de la Fédération Syntec, rattachée au Medef, convention collective des entreprises du numérique. Interview.

Faut-il encore considérer le numérique comme un secteur d’activité spécifique ?

Véronique Torner : Aujourd’hui, le numérique affecte l’activité de toutes les entreprises. Il est important de toutes les accompagner face à de grands enjeux comme la transition environnementale, l’intelligence artificielle ou la cybersécurité. Cet été, une administratrice de Numeum a pris pour la première fois la co-présidence de la commission numérique et innovation du Medef. C’est un signal fort de notre collaboration. Le Medef fédère tous les secteurs d’activité, dispose d’un ancrage important dans les territoires. C’est donc une bonne nouvelle pour que l’on puisse aligner nos feuilles de route afin d’être efficaces et d’avoir l’impact le plus important possible pour l’ensemble de nos adhérents.

Vous souhaitez à la fois fédérer davantage en région et faire rayonner Numeum à l’échelle nationale et européenne. N’est-ce pas un peu schizophrénique ?

V. T. : Je ne pense pas que ce soit schizophrénique. Le positionnement unique de Numeum nous confère la responsabilité de travailler à la fois au niveau local et européen. On croit beaucoup aux régions. Nous disposons de 12 délégations régionales – dont une à La Réunion. Il est possible qu’on envisage de nouvelles délégations en-dehors de la métropole mais nous souhaitons surtout renforcer nos actions dans les territoires. L’écosystème numérique est dynamique mais très atomisé. Nous devons organiser nos actions avec les clusters numériques qui existent pour mieux travailler ensemble et éviter les doublons lorsque l’on porte nos sujets au niveau national ou européen. Car les enjeux et défis du numérique se comprennent à ces échelles-là. La réglementation se fait à Bruxelles et l’agenda réglementaire est d’ailleurs très dense. Nous étudions chacun des textes liés au numérique, nous mobilisons notre écosystème et nous faisons remonter au législateur des remarques pertinentes pour leur apporter la vision la plus juste possible.

Pour être performant, le numérique doit-il forcément être responsable ?

V. T. : C’est la vision qu’on porte du futur du numérique : il doit avoir un impact positif économique, social, sociétal et écologique. L’innovation doit être au service de ces transformations et de cette transition. Le manque de compétences numériques freine aujourd’hui le développement des entreprises. Nos initiatives aux niveaux local, national et européen se concentrent autour de ces objectifs. Je pense par exemple au programme Numéric’emploi, dédié à l’inclusion. Il orchestre différents acteurs au niveau local (région, Pôle emploi et entreprises du numérique) afin de ramener les personnes éloignées de l’emploi vers le numérique. Depuis 7 ans, il a été testé dans la région Grand Est et nous travaillons avec Pôle emploi pour le faire entrer dans la feuille de route de France Travail. Il est représentatif des dispositifs très impactants à l’échelle locale qui sont ensuite répliqués à plus grande échelle. Il y a également trop peu de femmes qui travaillent aujourd’hui dans notre secteur. Nous cherchons de nouveaux leviers pour casser ou au moins essayer de repousser le plafond de verre.

Biographie

Véronique Torner débute son parcours entrepreneurial en 1998, après son diplôme de CPE Lyon. Elle co-crée Black Orange, une start-up e-commerce cédée en 2000. Puis prend la direction générale de Masterline Net Solutions, puis de Masterline pendant 5 ans. Elle co-fonde alors Alter Way, une PME technologique qui conçoit, développe et infogère des services applicatifs et d’infrastructure numériques autour du cloud et des méthodes DevOps. Fin 2021, Alter Way rejoint le groupe Smile, leader européen des services numériques en Open Source. En parallèle, depuis 2009, Véronique Torner est présidente de l’Open CIO Summit, et depuis 2013 membre du conseil d’administration de Numeum. Depuis 2019, elle est en charge des programmes Numérique responsable et Planet Tech’Care. Et a été élue présidente de l’association en juin 2023.

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