C’est un changement radical que trop d’entreprises n’anticipent pas : la fin du réseau cuivre. En 2020 a été décidé l’arrêt technique et opérationnel de ces lignes, supports des offres ADSL, SDSL, VDSL et RTC. Quelques zones ont déjà été débranchées en début d’année, d’autres le seront sporadiquement en 2024 et 2025 avant l’industrialisation des fermetures de 2026 à 2030.
Pour les entreprises, il s’agit d’un changement majeur. « Environ 10 millions de lignes sur réseau cuivre sont en production en France. En moyenne, on compte 5 lignes pour une PME et une dizaine pour une ETI », estime Nicolas Aubé, PDG de l’opérateur Celeste. Des lignes qui servent aussi bien pour les télécommunications que pour la connexion d’ascenseurs ou de machines de production. Ne pas anticiper la migration de ces lignes vers la fibre optique, c’est prendre le risque de voir son activité s’arrêter du jour au lendemain.
Des entreprises peu préparées à la fin du réseau cuivre
Même si le gros des fermetures de lignes n’interviendra pas avant 2026, trop peu d’entreprises se préoccupent d’ores et déjà de leur migration vers la fibre optique : « 50% seulement ont souscrit à une offre », regrette Nicolas Aubé. Dans un premier temps intervient la « fermeture commerciale ». C’est-à-dire que les opérateurs n’ont plus le droit de vendre d’offre associée à une ligne cuivre. Ensuite, c’est la « fermeture technique », 6 mois plus tard. Le service s’arrête. Mieux vaut donc être prêt.
Et pas question d’espérer faire les démarches dans l’urgence. « Pour une entreprise qui dispose d’une dizaine de lignes, la migration représente environ 3 jours de travail par ligne. » Anticiper, c’est la clé. En intégrant le coût humain de la migration, qui mobilise différentes équipes en interne (le dirigeant dans les plus petites structures, les services généraux et le RSSI dans les plus importantes), il faut compter « 1500 euros par ligne » à migrer.
La fibre optique, une opportunité à saisir
Une procédure loin d’être anodine mais qui peut s’avérer stratégique pour les entreprises. « Passer à la fibre est une occasion d’accélérer la transition numérique d’une entreprise, évoque Nicolas Aubé. La fibre optique a davantage de capacité que le réseau cuivre » et permet donc de nouveaux usages (téléphonie sur IP, passage au cloud…). Mais pas question de multiplier inutilement les infrastructures comme avec les lignes cuivre. Bien au contraire, « c’est une opportunité de rationaliser. Certaines entreprises n’ont pas toujours besoin de toutes les lignes dont elles disposaient jusqu’alors, elles ont la possibilité de les regrouper ».
C’est aussi un choix sécuritaire pour les entreprises, la fibre optique étant plus résistante que les lignes cuivre. Et certains opérateurs, comme Celeste, disposent de leur propre réseau dédié aux professionnels pour limiter les risques de panne ou de cyberattaque. En anticipant, les entreprises peuvent ainsi transformer la contrainte technique de la migration vers la fibre optique en une opportunité business.