Qu’avez-vous loupé cette semaine ? Voici notre revue de presse hebdomadaire : un concentré de décryptages économie et entreprises !
Économie
En bref
Syndicats et patronat alignés, ça n’arrive pas tous les jours. Les partenaires sociaux se sont entendus sur un projet d’accord concernant le partage de la valeur, qui doit être officialisé la semaine prochaine. Au menu pour les entreprises de 11 à 49 salariés, l’obligation de proposer un des dispositifs existants de partage de la valeur si leur bénéfice net fiscal (positif) dépasse, durant 3 années consécutives, 1% de leur chiffre d’affaires. Pas d’entente en revanche du côté de la réforme des retraites. Alors que les syndicats battent toujours le pavé dans la rue, la majorité présidentielle a été mise en minorité à l’Assemblée lors du vote sur l’index des seniors. La disposition a finalement été retoquée par les députés présents. Par ailleurs, la baisse des prix du gaz a galvanisé les instances européennes, qui ont revu les prévisions de croissance pour l’année à la hausse.
En détail
- « Partage de la valeur » au sein des entreprises : ce qui pourrait changer
- Retraites : claque pour le gouvernement, l’index des seniors mis à l’index à l’Assemblée nationale
- En dépit de chocs exceptionnels, l’Europe devrait échapper de justesse à la récession
RSE
En bref
Limiter le réchauffement climatique planétaire à 1,5°C, c’est l’objectif vers lequel doivent s’orienter les entreprises. Problème : les moyens déployés par celles-ci pour y parvenir restent flous, révèle une nouvelle étude. Parmi les mauvais élèves, on retrouve le secteur automobile, qui mettrait peu d’efforts en place pour passer à un mode de production bas carbone. Il faut dire que la question continue de faire peur en entreprise… Certaines passent le cap et soumettent, en assemblée générale, la rémunération des dirigeants à la stratégie climatique de l’organisation. Les investisseurs espèrent que la pratique se généralise, mais en 2022, seuls 12 groupes cotés ont entrepris cette démarche. Un sujet souvent laissé de côté qui pourrait bien être important en matière de lutte contre le réchauffement climatique : les data. Les données inutiles, oubliées ou mal stockées sont un véritable levier pour réduire son empreinte environnementale.
En détail
- Europe : les entreprises ont des objectifs climatiques mais pas de plan crédible pour les atteindre
- Pourquoi le « say on climate » fait-il peur aux entreprises ? 🔒
- Pour le climat, faites la chasse aux dark data ! 🔒
Cybersécurité
En bref
Un géant tricolore de la cybersécurité ? Certains en rêvent, d’autres planchent sur le sujet. Atos, qui cherche à regrouper ses activités cybersécurité au sein d’une entité dédiée baptisée Evidian, a reçu une offre d’Airbus pour acquérir 29,9% du capital de cette entreprise. Trop tôt pour que le projet se concrétise mais un signal clair que les poids lourds du secteur sont à l’affût : Thales et Orange se disent également intéressés, d’une manière ou d’une autre, pour travailler avec Evidian. Ces acteurs sont pleinement mobilisés alors que les entreprises sont toujours sous le feu des hackers de tout poil, en particulier le groupe LockBit qui a détrôné Conti parmi les groupes les plus actifs en matière de ransomwares. Avec 846 attaques en 2022 – un bond de 94% par rapport à 2021 – le groupe a été omniprésent l’an passé. La récurrence de ces attaques s’accroît en même temps que leur dangerosité. Ainsi, elles se doublent de l’installation de logiciels espions baptisés infostealers, destinés à voler des informations sur les appareils infectés. Une plaie pour les entreprises victimes.
En détail
- Atos pourrait créer avec Airbus un poids lourd de la cybersécurité
- LockBit auteur du plus grand nombre d’attaques par ransomware en 2022, devant Conti
- Les « infostealers », cette petite cybercriminalité qui prospère dans l’ombre des rançongiciels 🔒
Leadership
En bref
Même si la France n’est pas exemplaire en la matière, les seniors restent en poste de plus en plus longtemps en entreprise. Le résultat : un écart d’âge qui se creuse entre les salariés. Pour les dirigeants, cela nécessite de prendre en compte la diversité, plutôt que de considérer la différence générationnelle comme une contrainte. Autre diversité à prendre en compte : le handicap. La question du recrutement de personnes handicapées en entreprise continue d’animer les débats. En théorie, toutes les sociétés de plus de 20 salariés sont dans l’obligation d’embaucher des personnes en situation de handicap à hauteur de 6% de leur effectif. Dans les faits, les organisations invoquent l’absence de candidats handicapés pour expliquer leur absence dans leurs rangs. Enfin, côté diversité revient souvent la question du genre. En 2022, les créations sous statuts juridiques de société ont augmenté plus vite que celles des microentrepreneurs. Le constat : les entrepreneurs sont de moins en moins jeunes et de plus en plus souvent des femmes.
En détail
- L’écart générationnel est-il forcément synonyme de fracture sur le lieu de travail ?
- Le handicap invite les entreprises à repenser leur organisation de travail 🔒
- Hausse des créations d’entreprises en équipe et par les femmes
Investissement
En bref
Pour soutenir ses géants technologiques, l’Europe débloque 3,75 milliards d’euros. L’enveloppe doit permettre de les accompagner jusqu’à leur entrée en Bourse. Une manière aussi de faire face à l’abondance de capitaux dont bénéficient leurs concurrents américains et chinois. La semaine a aussi été chargée pour l’AMF : l’institution a d’une part appelé à mieux définir les fonds verts, notamment en excluant de leur périmètre d’action les énergies fossiles et en obligeant les plus exigeants à consacrer une part minimale de leurs capitaux dans des activités durables ; d’autre part, elle a durci le ton sur les obligations convertibles en actions avec bons de souscription d’actions (OCABSA). L’AMF demande aux sociétés qui ont recours à ces produits d’être plus claires sur les risques encourus par les investisseurs, ce qui risque de freiner les souscriptions. Enfin, les fonds d’investissement se structurent toujours davantage pour mieux accompagner leurs participations : marketing, recrutement, développement commercial… Les fonctions support se développent à vitesse grand V.