« Vous, nos leaders gouvernementaux, devez nous taxer nous, les ultra-riches, et vous devez commencer dès à présent. » Ce cri du cœur, rallié par plus de 200 personnalités fortunées (dont 2 françaises), a été publié à l’occasion du Forum économique mondial de Davos. Le thème de cette édition, « Coopérer dans un monde fragmenté », est à l’origine de la réflexion. Comment trouver une solution sans aller à la source des divisions ?
Donner plus de poids au débat
Parmi les fortunes qui ont signé la lettre ouverte, on retrouve Tim et Abigail Disney, de l’empire éponyme, ou encore l’acteur Mark Ruffalo. Des noms qui côtoient ceux, plus méconnus du grand public, de millionnaires philanthropes à l’instar de Paul Kirincic. « Il est temps de mettre notre argent au travail », écrit ce dernier sur le site de Millionnaires for humanity. Celui qui milite depuis plusieurs années sur un système de taxes à destination des plus riches estime que c’est un « devoir » à accomplir envers « les populations, la planète, et le futur des enfants ». Objectifs : « compenser les effets du dérèglement climatique, permettre un niveau de vie décent à chaque personne, et assurer l’accès à une couverture santé de qualité. Il n’y a pas de meilleures raisons que celles-ci de se faire taxer. » De son côté, le millionnaire britannique Phil White espère que cette tribune sera l’occasion de mettre en lumière un débat souvent porté par les plus modestes. Dans un entretien à l’AFP, il ajoute que s’il était au salaire minimum, peu de gens écouteraient ses revendications.
La réponse made in France
Une proposition qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Sur France Info, le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire a proposé aux signataires de venir en France, où « nous saurons les taxer », ajoutant que « le Trésor Public français accept[ait] tous les chèques. » Pourtant, quelques mois en arrière, au moment des débats sur la taxation des superprofits des entreprises, le locataire de Bercy s’était montré moins disposé. Lors de la Rencontre des Entrepreneurs de France en août 2022, il avait estimé que la notion n’avait « pas de sens », martelant que « taxer plus, c’[était] produire moins. » Reste à voir si les Frenchies qui ont signé la tribune, une mystérieuse Eugénie E. et un discret Jonathan Hallama, répondront à l’appel du ministre.