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Pourquoi les PME doivent se préparer au CSRD, outil de reporting basé sur les critères ESG ?

Un homme en train de réaliser des graphiques sur une tablette
© Towfiqu Barbhuiy via Unsplash

La CSRD implique de nouvelles règles en matière de reporting extra-financier aux entreprises. La grande nouveauté : certaines PME et ETI, qui étaient jusqu'alors épargnées, sont désormais concernées. La directive n'entre peut-être pas en vigueur tout de suite, mais sa mise en place demande une bonne organisation au préalable.

CSRD. Ce sont quatre petites lettres qui annoncent de gros changements en matière de RSE au niveau européen. Dès 2023, la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) introduira de nouvelles réglementations sur le reporting extra-financier, dans le prolongement de la Non-Financial Reporting Directive (NFRD). Au programme : les entreprises devront détailler leur stratégie RSE et préciser la gouvernance mise en place, détailler certains thèmes obligatoires (comme les ressources en eau), réaliser un audit de leurs données et fournir une analyse de double matérialité (l’impact de l’environnement sur l’entreprise et de l’entreprise sur son environnement).

En plus de définir des nouvelles normes, la CSRD s’appliquera à plus de 55 000 entreprises en Europe. Alors que la NFRD se limitait aux banques, compagnies d’assurances et entreprises cotées de plus de 500 salariés, la CSRD concernera toutes les entreprises cotées ainsi que celles qui emploient plus de 250 salariés. Certaines PME et ETI y seront donc soumises – dans une version adaptée. Mais après deux années de crise sanitaire et économique, les PME et ETI sont-elles prêtes à un tel changement ? Ont-elles vraiment les moyens de s’y préparer ?

DES PME DÉJÀ SENSIBLES À LA RSE 

Malgré certaines idées reçues, la RSE n’est pas le parent pauvre chez les PME. En France, la moitié des PME ont déjà entamé une démarche complète de RSE. Mais pour Bertrand Desmier, spécialiste de l’accompagnement et du conseil en reporting extra-financier, « la RSE est avant tout présente de manière intuitive chez les PME et ETI. » Dans les cas où des PME particulièrement engagées communiquent sur leur démarche RSE « elles le font de manière encore qualitative et pas suffisamment quantitative. » Pour l’expert, la CSRD et ses nouvelles obligations devraient changer la donne et traduire la maturité des sociétés concernées en vraies données chiffrées. 

UNE CHARGE DE TRAVAIL SUPPLÉMENTAIRE

Bertrand Desmier reconnaît bien volontiers toutefois qu’il est plus facile de considérer le CSRD comme une opportunité « quand ce n’est pas nous qui devons absorber la charge de travail supplémentaire. » À ce sujet, la CCI note dans un rapport de décembre 2021 que « la plupart des PME n’ont pas encore pris la mesure des changements que cela impliquait en termes de transparence et de communication. » Pour les aider, la directive européenne s’appliquera dans une version simplifiée pour les PME et à partir de 2026, soit trois ans plus tard que les grandes entreprises. Une bonne nouvelle car, sur la forme, la CCI s’inquiète d’un autre point : le reporting en ligne. 

La CSRD prévoit la mise en place d’un format digital imposé et commun à tous qui implique de placer des « balises » devant toutes les données pour permettre un stockage automatisé dans la future base de données européenne. Une opération qui « risque d’être lourde à mettre en œuvre et engendrer un surcroît de travail et donc une charge financière » alerte la CCI.

UNE NÉCESSITÉ FUTURE À PRÉPARER DÈS MAINTENANT

L’obligation de reporting extra-financier engendrera indéniablement un supplément de travail. Mais c’est une charge qui doit être « diffusée dans toute l’entreprise, explique Bertrand Desmier. La RSE doit être pilotée par des KPI qui sont remontés à la direction de la même manière qu’on remonte le chiffre d’affaires. » Un changement d’organisation à mettre en place dès maintenant pour préparer la suite. Même pour les PME et ETI qui ne sont pas encore concernées.

Au-delà de l’aspect réglementaire, les entreprises ont tout intérêt à amorcer le changement dès à présent. L’obligation de reporting pour les grandes entreprises dès 2023 devrait créer un mouvement de ricochet sur les PME et ETI. Et, d’après la CCI, la mise en place du référentiel de la CSRD sera donc utile à toute les PME pour « répondre à moindre coût aux demandes d’informations que leurs clients sont susceptibles de leur adresser dans le cadre de leur propre reporting, voire aux demandes des banques ou des investisseurs. » Alors que la dernière étude de Bpifrance Le lab indique que la crise semble être derrière les PME françaises, 2022 serait-elle l’année de la RSE ?

Mélanie Roosen & Géraldine Russell

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