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Face au flou de la finance verte, les fonds spécialisés rassurent

Une main en train de faire léviter une petite plante
© Ravi Roshan

Les sociétés de capital investissement sont de plus en plus sensibles aux critères environnementaux, sociaux et de gouvernance. Pour autant, il n'est pas toujours facile de mesurer les actions menées par les fonds. C'est pourquoi certains font de l'ESG leur spécialisation.

L’aspect financier ne suffit plus. Les fonds de capital investissement étudient désormais les aspects écologiques, sociaux et de gouvernance (ESG) avant d’investir dans une entreprise. Pour Sonia Trocmé-Le Page, présidente de la société de conseil Nantucket Capital, spécialisée sur l’investissement d’impact et l’ESG, c’est le fruit d’une dynamique qui dure depuis des années. « Cela a commencé en 2008 avec la signature des PRI, devenue quasi-indispensable. Cela se poursuit avec de vraies stratégies ESG et, parfois, avec l’émergence de fonds à impact positif. » Les principes d’investissement responsables (PRI), créés en lien avec les objectifs de développement durable de l’ONU, prennent la forme d’une charte signée par les investisseurs qui s’engagent à respecter des principes responsables dans leur politique d’investissement. Signés par la plupart des fonds, les PRI ne sont cependant pas contraignants. Alors comment s’assurer de la sincérité – et de l’efficacité – des actions menées ? 

La réglementation SFDR : une première étape

« Aucun standard international n’existe encore concernant les aspects écologiques, sociaux et de gouvernance, note Sonia Trocmé-Le Page. Cependant, l’Europe est un peu en avance sur ces sujets avec la réglementation SFDR (pour « Sustainable Finance Disclosure Regulation », ndlr.) entrée en vigueur en mars dernier, qui contraint les sociétés de gestion à classer leurs fonds en fonction de leurs objectifs de durabilité, selon l’article 6, 8 ou 9. » L’article 8 équivaut à des investissements qui promeuvent des caractéristiques environnementales ou sociales. L’article 9 va plus loin puisqu’il s’agit d’investissements durables. Enfin, l’article 6 correspond à des investissements sans objectif de durabilité.

Cette classification répond à un besoin : un fonds qui ne prendrait pas en compte les aspects ESG paraît quasiment impensable aujourd’hui. « De nombreux institutionnels comme les banques, assurances et fonds de pension ne souhaitent plus investir dans un fonds si celui-ci ne respecte pas un minimum les critères ESG, note Sonia Trocmé-Le Page. Les sociétés de gestion doivent donc désormais prendre sérieusement en considération ces critères. »

Le succès des fonds spécialisés

La réglementation SFDR est une première étape. Néanmoins, lorsqu’un fonds a plusieurs activités, la classification SFDR est moins lisible. Face à ce flou, la solution la plus sûre reste d’investir dans les fonds spécialisés. « En investissant dans les fonds à impact positif, les LPs (Limited Partners, investisseurs en capital d’un fonds, ndlr.) sont assurés que leurs allocations iront dans le financement de projets écologiques, sociaux ou sociétaux, ou dans la transformation, pour des sociétés classiques, de leurs activités vers un impact écologique ou social positif. Cela représente une forme de garantie », explique Sonia Trocmé-Le Page. L’eau, les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique ou encore l’accès à l’éducation offrent des projets d’investissement plus lisibles, expliquent Les Echos Investir, qui rappellent au passage que les fonds qui ont le plus collecté en 2019 sont Nordea 1 – Global Climate and Environment Fund, le tracker iShares Green Bond Index Fund, et Fidelity Funds – Sustainable Water Waste Fund. L’indicateur du marché des fonds durables de juin 2021 de Novethic confirme la tendance, et note une « accélération très nette » du développement des fonds spécialisés, avec un bond de 50% en moyenne en Europe sur le premier semestre.

La France n’est pas en reste. Dès 2004, la société de gestion Emertec a lancé un fonds dans le secteur de la transition énergétique. Elle a été rejointe un an plus tard par l’investisseur Demeter. Ces deux pionniers ont décidé de fusionner en novembre 2016 afin de faire face à la concurrence, qui depuis, s’est développée. Alors qu’ils géraient 750 millions d’euros lors de leur rapprochement, ils disposent désormais de plus d’un milliard d’euros sous gestion. Un montant qui permet à la société de gestion de se prévaloir d’être « leader de l’investissement dans les secteurs de la transition écologique. » 

Mélanie Roosen & Géraldine Russell

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