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Le « revenue based financing », un nouveau mode de financement pour les start-up

Graphique avec une courbe représentant des revenus
© Markus Winkler

Le "revenue based financing" (RBF), né aux Etats-Unis, est une alternative à l'emprunt bancaire et à la levée de fonds pour les PME de l'e-commerce et du logiciel. En France et en Europe, les plateformes spécialisées se multiplient depuis 2020.

Toutes les start-up n’ont pas les moyens – ou l’envie – de lever des fonds auprès du capital-risque. Et en phase de croissance, toutes n’ont pas accès au crédit bancaire. C’est sur ce constat qu’une nouvelle forme de financement, venue d’Outre-Atlantique, se développe aujourd’hui rapidement en Europe : le « revenue based financing » (RBF).

Le RBF, pour quoi faire ?

Ce système s’adresse en premier lieu aux PME en croissance des secteurs de l’e-commerce et du logiciel SaaS (solutions hébergées dans le cloud et facturées sur abonnement), qui ont des revenus prévisibles et récurrents. Il consiste à financer l’entreprise sur la base de son chiffre d’affaires futur, pour le transformer en trésorerie immédiate via la cession de contrats ou une forme de dette alternative. L’évaluation du risque de défaut et du montant du financement est réalisée sur la base d’une analyse des données issues des comptes bancaires et des API transactionnelles des entreprises, auxquelles vont se connecter les plateformes de financement : CMS e-commerce (Shopify, Prestashop…), logiciels d’encaissement (Stripe, Square…), de facturation (Recurly…), solutions publicitaires (Facebook Ads, Google Ads…), etc.

Le processus étant entièrement digitalisé, l’entreprise peut recevoir un financement sous 48 heures. Les fondateurs évitent la dilution de leur capital, et n’ont pas besoin de fournir de garanties personnelles. Et les financements peuvent aller jusqu’à plusieurs millions d’euros. 

Comment ça fonctionne ?

En France, le secteur se développe depuis 2020. Silvr, Morino, Karmen et le petit dernier Unlimitd, qui vient de lever 5 millions d’euros, en sont les principaux acteurs. Pour financer les entreprises, ils lèvent eux-mêmes de la dette ou procèdent sur fonds propres. 

En pratique, ces plateformes se rémunèrent en prélevant une commission de 6 à 15%, incluse dans le remboursement mensuel. Chez Silvr, par exemple, le remboursement correspond à un pourcentage du chiffre d’affaires pour un e-commerçant, et à une somme fixe pour les logiciels SaaS. La plateforme revendique une centaine de clients et « quelques millions d’euros déployés chaque mois ». 

« Cela peut ressembler à une avance de trésorerie, mais c’est plutôt comme de l’affacturage dans la mesure où nous finançons des paiements à venir. La différence, c’est que l’affacturage se base sur des sommes déjà facturées, alors que nous finançons le prévisionnel », explique le co-fondateur de Silvr, Nima Karimi. 

Dans l’e-commerce, la particularité du RBF est qu’on peut le comparer à un crédit affecté. Il sert uniquement à financer les dépenses de marketing online. Pour cela, Silvr travaille avec des cartes bancaires virtuelles qui lui permettent de payer directement les régies. C’est précisément parce que le retour sur investissement publicitaire est parfaitement connu que ce financement est adapté à la croissance de ces entreprises.

Un marché en pleine croissance

La taille du marché mondial du RBF était évaluée à 901 millions de dollars en 2019, selon une étude de Allied Market Research, qui projette un marché de 42 milliards de dollars en 2027. Aux États-Unis, Pipe.com, créé en 2020, est déjà valorisé 2 milliards de dollars. On peut également citer Clearco au Canada, qui a annoncé son intention de se lancer en France. En Europe, les représentants du RBF se nomment Wayflyer (Irlande), Uncapped (Royaume-Uni), Ritmo (Espagne), ou Uplift1 (Allemagne). 

Sur ce marché très concurrentiel dopé par l’open banking et le Covid-19, où l’accès à la dette et aux agréments constituent la principale barrière à l’entrée, « la différence se fera aussi sur les algorithmes de scoring et la rétention des clients grâce à des services supplémentaires », estime Julien Zerbib, Président d’Unlimitd, qui met à disposition de ses clients un outil d’analytics. Les partenariats, avec des acteurs de l’écosystème susceptibles d’apporter un réseau de distribution ou un statut d’établissement de crédit par exemple (banques, néobanques, CMS e-commerce…), seront également cruciaux pour la pérennité de ces plateformes. 

Mélanie Roosen & Géraldine Russell

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