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Trader d’entreprise : pourquoi certaines entreprises ont-elles des salles de marché ?

Une jeune femme noire regardant des graphiques financiers sur un ordinateur portable
© Nataliya Vaitkevich via Pexels

Les entreprises qui travaillent à l’international ont intérêt à se doter d’une salle de marché, entre autres pour se protéger face aux risques de change.

On imagine le trader dans sa salle de marché, en costume-cravate devant son ordinateur, passant des coups de téléphone et fixant les cours de la bourse d’un air concentré. Cette image colle peut-être aux traders qui travaillent dans les banques, mais le « trader d’entreprise » – une expression pratique mais qui ne fait pas consensus parmi les professionnels, qui préfèrent parler « d’opérateur de marché » – n’a pas exactement ce profil. « Le mot ‘trader’ renvoie à une idée de spéculation, de gains et de pertes, de pari… cela ne correspond pas à notre réalité, explique Laurent Bonhomme, responsable de la salle de marché chez Orano, entreprise spécialisée dans les métiers du combustible nucléaire. Notre rôle, en tant qu’opérateur de marché, c’est d’identifier les risques et de les couvrir. On ne fait pas de spéculation. »

Minimiser l’impact des variations

En France, certaines grandes entreprises qui ont développé leur activité à l’international sont dotées d’une salle de marché. C’est par exemple le cas de LVMH, Arcelor, Air Liquide ou Total. Ces salles sont dédiées à la gestion des risques de change, de matières premières, à l’émission de dette sur les marchés ou encore aux placements de trésorerie. « Chez Orano, 60% de notre travail est consacré à couvrir les risques de change, précise Laurent Bonhomme, à la tête d’une équipe de 7 personnes incluant la salle de marché. Tous les jours, il y a des opérations de change puisque c’est le cas dès qu’il y a un paiement dans une devise différente de la devise fonctionnelle. L’objectif, c’est de minimiser l’impact des variations de change sur le résultat net. »

Des profils variés

Pour travailler dans une salle de marché d’entreprise, il faut savoir utiliser des plateformes de trading et suivre la valeur des produits financiers. Mais ces opérateurs de marché jouent aussi un rôle de conseil, de négociation… « Dans mon équipe, chacun peut à la fois traiter des instruments de marché le matin, et travailler sur un contrat juridique l’après-midi », illustre Laurent Bonhomme. Il faut donc des profils variés, moins « matheux » que les traders qui exercent en banque. Chez Orano, la moitié des opérateurs de marché vient ainsi du monde de la banque, l’autre de la finance d’entreprise. Souvent, on arrive dans ce secteur par hasard, les métiers de la trésorerie étant assez peu connus des jeunes diplômés. Ces professions sont aussi moins rémunérées que les métiers de la banque : le salaire d’un trader d’entreprise varie entre 40 000 et 100 000 euros par an, selon les chiffres d’OptionFinance. Pour les traders qui exercent en banque, il faut ajouter la prime proportionnelle aux profits obtenus, qui peut représenter jusqu’à 8 fois le salaire de base. Une différence qui s’explique par le fait que, dans les banques, traiter ces produits dérivés constitue le cœur du business, alors qu’il s’agit de couvrir les risques pour les entreprises.

Quelles entreprises sont concernées ?

Toutes les entreprises qui travaillent à l’international ont intérêt à se munir d’une salle de marché. Mais la taille de celle-ci peut être variable. Il peut s’agir d’une mission parmi d’autres confiée au directeur administratif et financier (DAF) ou au trésorier, ou être le travail à temps plein d’une équipe composée de plusieurs personnes. « Une société avec un chiffre d’affaires conséquent, très centrée sur l’Europe et peu endettée pourra être très importante en taille mais avoir une salle de marché très petite. À l’inverse, une entreprise plus petite mais très internationale, avec une santé financière moins bonne aura une salle de marché plus conséquente », analyse Laurent Bonhomme. Pour les petites sociétés qui n’auraient pas les moyens d’investir, il est également possible de développer ces relations avec les banques, pour qu’elles puissent jouer ce rôle.

Mélanie Roosen & Géraldine Russell

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