Lundi 8 avril, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles, ont ouvert un nouveau programme : le Service civique écologique. Celui-ci a pour ambition de sensibiliser la jeunesse à la lutte pour le climat. Comment ? En proposant d’ici 2027 à 50 000 jeunes de 16 à 25 ans de s’engager concrètement. Les missions se dérouleront au sein d’associations, de collectivités ou d’opérateurs publics sur des durées de 6 mois à 1 an.
Couvrir l’ensemble des enjeux de la transition écologique
Thomas Collin, directeur adjoint de cabinet de Sarah El Haïry, a présenté le projet lors d’un briefing presse le 5 avril dernier. « Aujourd’hui, les services civiques ne proposent que peu de missions écologiques. Elles se rapportent quasiment toutes à la biodiversité. » À l’inverse, le service civique écologique doit couvrir l’ensemble de la transition écologique. C’est pourquoi il se fonde sur les objectifs fixés par le gouvernement. Le plan « France Nation Verte » établit ainsi une liste de 7 objectifs. Au programme : mieux se déplacer, mieux se loger, mieux préserver et valoriser les écosystèmes, mieux produire, mieux se nourrir, mieux consommer et mesurer l’impact.
Mobiliser la jeunesse
Les équipes espèrent « toucher les jeunes qui en ont le plus besoin », poursuit Thomas Collin. Ainsi, « le service civique écologique ne demande aucun prérequis en matière de formation, assure-t-il. Les missions sont conçues pour permettre à tout jeune qui le souhaite de s’engager. » Pour assurer une bonne mobilisation le programme prévoit de nommer des éco-ambassadeurs. Dès le mois de juin, ils devront sensibiliser « les jeunes les plus éloignés des préoccupations environnementales », détaille Clément Tonon, conseiller spécial de Christophe Béchu.
Sont concernés les quartiers prioritaires et les milieux urbains. Avec une mobilisation record de la jeunesse au sein des services civiques en 2023, le gouvernement a bon espoir que le dispositif soit un succès. Par ailleurs, le Service national universel, mis en place en 2019, propose des séjours de cohésion « empreints d’une teinte environnementale », poursuit Thomas Collin. « Nous espérons que les jeunes gens qui ont effectué ces séjours auront une appétence forte pour le Service civique écologique. Nous comptons dessus. »
« Pas un dispositif d’insertion »… mais des offres d’emploi à la clef
Clément Tonon et Thomas Collin insistent : le Service civique écologique n’est pas un dispositif d’insertion, « c’est un dispositif d’engagement ». Pourtant, Clément Tonon explique que son ambition est de « bâtir des vocations ». L’un des objectifs de ce dispositif est bien de « créer des ponts vers les carrières vertes et les métiers de transition écologique, qui sont en tension en Europe », confesse le conseiller. « Chaque jeune se verra proposer une offre d’emploi ou de stage à l’issue de sa mission, assure-t-il, afin que l’engagement puisse se convertir en ambition professionnelle. » Pour ce faire, les équipes s’emploient à construire des passerelles avec le Medef. « Nous allons déployer l’accès à une plateforme dédiée, qui proposera des offres à travers le territoire », précise-t-il. Tout en ajoutant que certaines modalités restent à définir.