Qu’avez-vous loupé cette semaine ? Voici notre revue de presse hebdomadaire : un concentré de décryptages économie et entreprises !
Économie
En bref
Une nomination, une levée de boucliers et un renoncement : en une semaine, la Direction générale de la concurrence de la Commission européenne aura connu un véritable fiasco. L’économiste américaine Fiona Scott Morton, ancienne conseillère de Barack Obama reconvertie en consultante auprès des Gafam, a finalement refusé de prendre la tête d’une institution chargée de chapeauter notamment… les Gafam. Un mélange des genres dénoncé de toutes parts par les politiques qui préféreraient voir une personnalité européenne prendre ce poste. Semaine chargée en polémiques puisque, en France, ce sont les Uber Files qui ont occupé l’actualité. Le rapport de la commission parlementaire créée pour enquêter sur les liens entre Emmanuel Macron et la société de VTC montre que celui qui était alors ministre de l’Économie a été un soutien de poids pour Uber, y compris après son entrée à l’Élysée. Des liens étroits qui questionnent l’éthique des pratiques au sommet de l’État, sans jamais basculer dans l’illégalité. Autre rapport, scruté par les entreprises cette fois-ci : le Conseil d’analyse économique s’est prononcé en faveur de l’obligation pour les entreprises concernées par le partage de la valeur de choisir la participation obligatoire. Pourquoi ? Parce que les autres dispositifs possibles (l’intéressement et la « prime Macron ») se substituent en général aux hausses de salaire, tout en plombant les finances publiques.
En détail
- L’Américaine Fiona Scott Morton renonce à un poste clé de l’UE après une semaine de polémiques
- Uber Files : ce que dit le rapport de la commission d’enquête parlementaire
- Partage de la valeur : la participation obligatoire préconisée comme unique outil 🔒
RSE
En bref
Les investisseurs frappent là où ça fait mal pour contraindre les entreprises de mieux prendre en compte leur RSE : au portefeuille. Ils sont de plus en plus nombreux, en France, à conditionner une partie de la rémunération des dirigeants à des critères ESG. Il faudra néanmoins attendre quelques années pour voir quelle influence cette stratégie a eu. La RSE infuse dans toutes les pratiques des entreprises, y compris les team building. Ces événements pour souder les équipes intègrent des pratiques plus responsables. Et sont même de plus en plus souvent conçus dans l’optique de sensibiliser les collaborateurs. Une évolution qui traduit le « défi civilisationnel » de la RSE, comme l’explique Thierry Boukhari, en charge des RH et de la RSE de Gifi. Car la RSE, si elle s’incarne dans le travail, interroge les valeurs des individus dans toutes les dimensions de leur vie.
En détail
- Assemblées générales 2023 : les investisseurs français renforcent leurs attentes sur l’ESG dans les rémunérations 🔒
- Le team building RSE
- La RSE incarne un défi civilisationnel inédit
Cybersécurité
En bref
Le quantique bouscule la stratégie de cybersécurité de l’Union européenne. Les possibilités ouvertes par l’informatique quantique dopent les cybermenaces et accélèrent l’obsolescence des défenses érigées par les institutions et les entreprises. Charge à l’UE de mettre sur pied un programme de cybersécurité quantique et post-quantique pour se mettre à niveau, sur le modèle de ce qu’ont déjà fait les États-Unis. Outre-Atlantique, les autorités sont aussi à la pointe en matière de cybersécurité des objets connectés. La FCC s’apprête à créer un label auquel pourront prétendre les objets connectés qui respectent un certain nombre de prérequis en matière de cybersécurité. Par ailleurs, il ne faut pas oublier de considérer les leviers psychologiques lorsqu’on parle cybersécurité. C’est une nécessité absolue pour lutter contre les cybermenaces qui recourent toujours plus à la manipulation : ingénierie sociale ou phishing, notamment.
En détail
- L’UE invitée à se préparer d’urgence aux cyberattaques quantiques
- Les États-Unis préparent un label de cybersécurité pour les objets connectés
- Pourquoi la psychologie est si importante pour une cybersécurité efficace
Leadership
En bref
Vous n’avez pas pu passer à côté, c’est LE sujet de la semaine : le film Barbie est sorti en salle ce mercredi. Une belle incarnation du leadership pour un jouet pour enfant devenu machine à cash. Mais aussi symbole multiple (aux connotations parfois radicalement opposées), point de départ d’un univers vendeur de rêve devenu référentiel pour plusieurs générations. Un succès qu’a connu aussi Michel Ohayon, à la tête de plusieurs marques emblématiques, à l’instar de GO Sport, Camaïeu ou Galeries Lafayette. La crise du Covid puis l’inflation ont pourtant transformé la success story en désillusion. Par ailleurs, l’été est la saison idéale pour éveiller ou cultiver son leadership. Prendre du temps pour s’interroger sur ses motivations profondes et nourrir son esprit doit faire partie de la to-do estivale.
En détail
- Barbie : comment un jouet à 3 dollars a inspiré un monde de rêve de plusieurs milliards ?
- Michel Ohayon : le succès et la chute d’un entrepreneur
- Leadership : profitez de l’été pour vous inspirer ! 🔒
Investissement
En bref
Les collaborateurs et les dirigeants de Bpifrance pouvaient-ils investir dans un fonds « fait maison » ? Un rapport de la Cour des Comptes, qui a épluché les missions de la banque publique d’investissement, a rappelé que le dispositif pouvait apparaître comme une entorse à la déontologie. Le dossier est désormais entre les mains du parquet national financier. Par ailleurs, une étude réalisée pour l’AMF montre que la finance durable est avant tout… une histoire de jeunes. Les produits responsables sont plébiscités par les investisseurs de moins de 35 ans, alors que les plus âgés les dédaignent. Pour dépasser ces clivages, il est nécessaire de rendre ces produits plus lisibles et plus transparents. Le 2 août sera le « jour du dépassement » de la planète, c’est-à-dire la date à laquelle la population mondiale aura consommé l’intégralité des ressources censées suffire pour une année entière. Et les investisseurs ont leur rôle à jouer pour repousser cette date, en poussant le curseur écologique toujours plus loin dans les entreprises qu’ils détiennent en portefeuille.