Qu’avez-vous loupé la semaine dernière ? Voici notre revue de presse hebdomadaire : un concentré de décryptages économie et entreprises !
Économie
En bref
Face à l’inflation, chacun fourbit ses armes ! La BCE a procédé la semaine dernière à la première hausse de ses taux directeurs depuis 11 ans. Et quelle hausse : alors que les économistes tablaient sur une augmentation de 0,25 point, l’addition est finalement deux fois plus importante. Elle espère ainsi freiner la hausse des prix, quitte à pénaliser la consommation et freiner la croissance économique de ses pays membres. En France, les députés ont eux adopté un paquet de mesures destinées à doper le pouvoir d’achat des Français, largement entamé par l’inflation : triplement de la prime Macron, revalorisation des pensions de retraite tout comme de certains minima sociaux. Les marchés boursiers, eux, plient mais ne rompent pas. Habitués aux secousses depuis le début du siècle, ils sont devenus plus résilients, au point de fonctionner en état de choc permanent.
En détail
- Pour contrer l’inflation, la BCE augmente ses taux de 0,5 point et envisage d’autres hausses
- Après cinq jours de débats houleux, l’Assemblée nationale adopte le projet de loi sur le pouvoir d’achat
- Les marchés financiers ont-ils intégré la notion de « crise permanente » ?
Investisseurs et financeurs
En bref
« Qui peut arrêter la French Tech ? » demande le cabinet EY en préambule de son baromètre du capital risque du premier semestre. Avec plus de 8 milliards d’euros levés – en augmentation de 63% par rapport à la même période l’année dernière – et des méga-tours de table qui se multiplient, la France consolide sa position de deuxième pays tech d’Europe, derrière l’intouchable Royaume-Uni mais loin devant l’Allemagne. Mais le cabinet d’audit donne aussi des éléments de réponse à cette question piège : les sorties se font au compte-gouttes et les investisseurs boursiers pourraient bien, de fait, limiter les ambitions de la French Tech. Le mid market est lui aussi à la peine, avec des valorisations en berne. Rien d’étonnant puisque les acteurs financiers, qui payaient plus cher les acquisitions que les acheteurs stratégiques, ont fortement réduit leur activité ces derniers mois. D’autres voient aussi dans les déboires du Nasdaq un contre-feu bienvenu au techno-solutionnisme et à l’euphorie médiatique autour des cryptoactifs.
En détail
- Baromètre EY du capital risque en France – Résultats au 1er semestre 2022
- Les valorisations repartent à la baisse dans le mid-market européen 🔒
- Intelligence artificielle, NFT et autres technologies nouvelles : le krach qui nous montre comment les marchés technologiques ont perdu leur rationalité
Entreprises
En bref
Pas facile de recruter en ce moment. C’est le constat d’un sondage de la CPME, qui affirme que 94% des PME peinent à « trouver le bon profil ». Une étude en cohérence avec celles de la Banque de France, qui annonçait en juin que les difficultés de recrutement atteignaient un niveau inédit depuis plus d’un an. Pour les grandes entreprises, ce n’est pas la question du recrutement qui pose souci mais celle des profits. Au Sénat, l’idée d’une taxe exceptionnelle qui concernerait les grands groupes ayant tiré parti de la reprise économique après les premiers temps de la pandémie ou de la hausse des matières premières séduit. Enfin, quelle que soit leur taille, les entreprises sont appelées à suivre la courbe de l’inflation. La question de la hausse des salaires reste complexe à résoudre.
En détail
- Chômage : neuf PME sur dix affirment avoir des difficultés à recruter le « bon profil »
- Au Sénat, l’idée d’une taxe sur les profits records des grandes entreprises fait son chemin
- Hausse des salaires : les entreprises tiraillées entre compétitivité et pouvoir d’achat 🔒
Intelligence économique
En bref
Il était très attendu, il est enfin public : le rapport sénatorial sur la reconstruction de la souveraineté économique de la France a été publié. Il liste cinq priorités (les approvisionnements industriels et agricoles, les infrastructures énergétiques et numériques, les compétences d’avenir, la politique commerciale et la protection des entreprises face aux influences étrangères) et présente cinq plans d’action pour limiter la dépendance de l’Hexagone à des économies étrangères. Par ailleurs, la guerre en Ukraine se prolonge et ses ramifications cyber constituent des cas d’école pour les services publics et les entreprises, encore trop peu rompus à la cyberguerre. Mais, bonne nouvelle, les techniques d’investigation s’étoffent elles aussi grâce au cyber. Pas de quoi suffire toutefois à limiter la capacité de nuisance des cybercriminels.
En détail
- Souveraineté énergétique, alimentaire et numérique : le rapport sénatorial Primas-Gacquerre-Montaugé trace les lignes de force d’une reconquête de la souveraineté économique
- Le conflit entre la Russie et Ukraine : un microcosme de la cyberguerre actuelle
- L’apport du cyber dans les techniques d’investigation