Qu’avez-vous loupé la semaine dernière ? Voici notre revue de presse hebdomadaire : un concentré de décryptages économie et entreprises !
Économie
En bref
Elle l’avait annoncé, elle le fait. La BCE a entamé le relèvement de ses taux directeurs pour les établir entre 1 et 2%. L’objectif ? Juguler l’inflation galopante pour la faire progressivement chuter à 2%. Une inflation inédite, qui n’a pas grand chose à voir avec les épisodes haussiers des années 70. Le témoin, pour certains économistes comme Robert Boyer, d’un essoufflement du modèle de globalisation, le commerce mondial n’étant plus un moteur de croissance pour les entreprises et les États. Pour d’autres, comme le chef économiste du FMI Pierre-Olivier Gourinchas, c’est au contraire l’émergence d’une nouvelle globalisation, où la répartition des richesses se doit d’être plus équitable pour favoriser la résilience des économies.
En détail
- Zone euro : la BCE entame « un relèvement progressif mais soutenu des taux d’intérêt » entre 1 et 2%, « peut-être au-delà »
- Retour de l’inflation : la fin d’une époque
- « La démondialisation va renchérir les coûts », prévient le FMI🔒
Investisseurs et financeurs
En bref
Il doit concurrencer le Nasdaq américain : l’indice européen Euronext Tech Leaders doit être lancé cet été. Il rassemblera 100 entreprises tech européennes, parmi lesquelles 41 entreprises françaises. Ce sont majoritairement des poids lourds, à l’instar d’Atos, Ubisoft ou Dassault Systèmes mais quelques start-up auront aussi leur place, comme Believe ou OVHCloud. De son côté, Bpifrance continue d’arroser la tech française : en 2021, son activité fonds de fonds a injecté pas moins de 1,5 milliard d’euros dans 60 fonds de capital-investissement, un record. Une présence tentaculaire (la banque publique est LP d’environ 500 fonds) qui constitue pour les fonds une garantie alors que les financements privés se tarissent. Autre acteur public particulièrement actif en ce moment : l’armée. Elle n’hésite plus à investir directement au capital des start-up qui l’intéressent pour préempter certaines technologies.
En détail
- Bourse : plus de 40 entreprises françaises dans le nouvel indice tech européen
- Bpifrance a placé un montant record dans des fonds de capital investissement en 2021
- Comment l’armée française tisse des liens avec les start-up de cybersécurité🔒
Entreprises
En bref
Bercy travaille à la pérennisation et à l’amplification de la prime Macron, alors même que ses futures modalités suscitent des questions, voire de fortes réserves du côté des chefs d’entreprise censés la distribuer. Questionnements sur les montants, les bénéficiaires, les conditions de versement, le dividende salarié… Le sujet fait débat. Pourtant il est urgent de trouver des moyens pour contenir l’inflation. Un rapport de l’Organisation Internationale du Travail révèle que les crises successives rendent « incertaine » la reprise du marché du travail. L’organisme recommande d’ajuster les politiques macroéconomiques pour résister aux pressions liées à l’inflation pour favoriser une « reprise inclusive et riche en emplois ». Question inclusivité, les entreprises françaises devront désormais compter 33% de femmes au sein de leur conseil d’administration. En France, la loi Copé-Zimmermann de 2011 instaurait déjà l’obligation de nommer 40% de femmes dans les conseils d’administration et de surveillance des sociétés cotées et des sociétés non cotées employant au moins 500 personnes et réalisant un chiffre d’affaires d’au moins 50 millions d’euros.
En détail
- Le patronat monte au créneau pour infléchir la réforme de la « prime Macron »
- La reprise du marché du travail piétine, indique l’OIT
- Dans les entreprises européennes, les conseils d’administration devront avoir 33% de femmes
Intelligence économique
En bref
Le Forum International de la cybersécurité (FIC) a été l’occasion pour Guillaume Poupard, directeur général de l’Anssi qui doit quitter ses fonctions cet été, de dresser la feuille de route de son successeur ou sa successeuse. Le cyberespionnage particulièrement actif en ce moment constituera une priorité. Mais surtout, alors que les enjeux de souveraineté reviennent dans les discours nationaux, il a insisté sur la nécessité de faire grandir et renforcer l’écosystème européen de cybersécurité. C’est aussi au niveau continental que se joue la guerre économique. Et même si l’Union européenne s’est créée dans l’optique de maintenir la paix sur son territoire, elle ne doit pas pour autant négliger les agressions extérieures, quelle que soit leur forme. Ce qui fait penser au président du Gifas que le secteur de l’armement devrait décoller ces prochains mois. À l’Europe de faire en sorte que ce soient ses entreprises qui bénéficient de cette demande et non leurs concurrentes américaines.