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Comment les fonds spécialisés dans la protection de la nature s’installent peu à peu

Une main gauche a moitié recouvert de la couleur verte tenant une plante a feuilles vertes
© Alena Koval via Pexels

Le dernier Congrès mondial de la nature de l’UICN a vu la création du fonds Blue Ocean dédié à la protection des océans. Signe d’un changement de paradigme dans le monde du private equity, le fonds est loin d’être le seul sur son créneau. Entre performances financières et succès environnementaux, ces fonds spécialisés dans la protection de la nature ont tout pour attirer les investisseurs.

Quand on pense « private equity », on imagine rarement la protection de la nature. L’objectif premier des investisseurs, c’est avant tout la rentabilité. Or celle-ci vient généralement de l’exploitation des ressources. D’après le Forum économique mondial, 44 000 milliards de dollars, soit plus de la moitié du PIB mondial, reposent sur des services rendus par les écosystèmes et sont donc exposés à leur dégradation.

Pourtant, l’Agence française de développement (AFD) prévoit que les investissements privés dans la nature représenteront au moins 45% du total des investissements toutes catégories en 2030. Les signaux sont déjà là : quelques mois après sa création, le fonds d’impact Blue Ocean, géré par SWEN Capital Partners, vient de révéler son premier investissement. C’est la start-up norvégienne Opto, spécialisée dans les données appliquées à la pisciculture, qui ouvre le bal. Et le signal n’est pas isolé.

La finance d’impact a le vent en poupe

Urgence climatique oblige, le sujet motive les investisseurs de toute part. Début septembre, le financier américain Tom Steyer, un temps candidat à l’investiture du parti démocrate, a annoncé en grande pompe la création de son nouveau projet. Baptisé Galvanize Climate Solutions, le futur fonds d’investissement entend tout bonnement « sauver l’humanité » en accélérant la transition vers une société décarbonée.

Mais la tendance remonte à quelques années déjà. Premier au monde à se lancer sur le créneau, le Land degradation neutrality fund de Mirova a été créé en 2017 et opère depuis fin 2018. Comme son nom l’indique, il est dédié à la restauration des terres dégradées par l’agriculture intensive ou la déforestation. Très rapidement, dès 2020, Mirova se voit confier la gestion d’un autre fonds à impact : le Nature+Accelerator Fund. Le fonds se concentre sur les problématiques de conservation marine et de résilience des espaces côtiers, d’agriculture soutenable et de restauration des écosystèmes fragiles. L’initiative est portée par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et la Coalition for Private Investment in Conservation (CPIC).

… et séduit aussi les corporates

L’investissement dans la protection de l’environnement ne séduit pas uniquement les sociétés de gestion ou les milliardaires militants. Les grands groupes s’y mettent aussi. Le groupe Kering a créé le Fonds régénératif pour la Nature avec pour ambitieux objectif de « convertir un million d’hectares de fermes et de pâturages en espaces d’agriculture régénératrice. » Pour s’attaquer aux problèmes de son industrie, Unilever y va aussi de son fonds dédié au climat et à la nature. Sans surprise, la préservation de l’eau et la reforestation font partie des priorités du groupe.

L’investissement d’impact séduit les grands groupes peu importe leur secteur. Ainsi, L’Oréal a déjà prévu d’investir 50 millions d’euros via son Fonds L’Oréal pour la Régénération de la Nature créé en 2020.

Une prise de conscience et de bons niveaux de rentabilité

Les fonds dédiés à la protection de la nature se développent car la demande du côté des investisseurs est forte. Le dernier baromètre Coller Capital indiquait que le climat est une priorité pour trois quarts des investisseurs dans le private equity. Pour Fanny Picard, fondatrice d’Alter Equity et pionnière de la finance d’impact en France, l’engagement des investisseurs sur ces sujets est évidemment « une bonne nouvelle ». Et le signe d’une prise de conscience dans le monde du financement.

Et les résultats environnementaux de ces fonds sont là. Les entreprises financées par le premier Fonds d’Alter Equity ont déjà permis d’éviter 2,4 millions de tonnes de CO2, soit 0,5% des émissions annuelles nettes de la France, nous indique Fanny Picard.

Évidemment dans le monde du private equity, ce sont surtout les résultats financiers qui comptent. Mais là aussi, les fonds dédiés à la protection de la nature – ou plus largement à la finance d’impact – prouvent leur intérêt et affichent « des niveaux de rentabilité comparables à ceux de leurs homologues non spécialisés », confirme Fanny Picard.

S&P Global va un cran plus loin, et affirme que les fonds spécialisés ESG battent des records de performance. Plus de la moitié des fonds dédiés aux enjeux environnementaux ou sociaux ont mieux performé que le S&P 500 sur les premiers mois de 2021. L’une des raisons qui explique le phénomène serait la rentabilité sur le plus long terme des fonds consacrés à la défense de l’environnement. Par ailleurs, les dirigeants qui communiquent sur leurs ambitions ESG à long terme provoquent un emballement positif des marchés boursiers, d’après un rapport de NYU Stern et Rockefeller Asset Management.

Autant de signaux qui laissent à penser que la tendance est là pour durer, même si la fondatrice d’Alter Equity recommande tout de même de « prendre garde au risque d’excès de financement par rapport au nombre d’opportunités d’investissement répondant aux critères des investisseurs professionnels. »

Mélanie Roosen & Géraldine Russell

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