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Juliette Auricoste (Petites villes de demain) : « L’originalité de ce dispositif de 3 Mrd € est la marge de manœuvre qu’il laisse aux localités »

Juliette Auricoste
© Petites Villes de Demain

Le programme \"Petites villes de demain\" a pour objectif de revitaliser les centres-bourgs des petites villes qui jouent un rôle important pour tout le territoire qui les entoure, et de conforter leur rôle dans la transition écologique et l’équilibre territorial.

Juliette Auricoste, directrice du programme de revitalisation Petites villes de demain, dévoilé en septembre 2019 et lancé un an plus tard dans le cadre du plan France Relance, nous explique pourquoi et comment l’État tente de redynamiser ces communes qui ne cessent pourtant de se dépeupler depuis plusieurs décennies.

À qui s’adresse le programme « Petites villes de demain » ?

Juliette Auricoste : À toutes les collectivités de moins de 20 000 habitants qui ont une charge de centralité pour les communes qui les entourent. On estime qu’il y en a 2 000 en France. Ces petites villes sont celles où les résidents des environs viennent faire leurs courses, scolariser leurs enfants et participer à la vie associative. Il existe un fort attachement pour ces municipalités qui souffrent de difficultés structurelles depuis de nombreuses années. Elles n’ont souvent pas les moyens d’entretenir leur patrimoine qui est très riche, et leur centre se délite car leurs commerces se concentrent dans les périphéries. Le vivre ensemble s’est perdu au fil du temps.

Votre programme n’est pas le premier à s’attaquer à ce problème. Pourquoi celui-ci fonctionnerait-il ?

J. A. : En effet. En 2014, une expérimentation avait été menée pour aider une cinquantaine de communes à revitaliser leur centre-ville. Des régions comme l’Occitanie et la Bretagne ont lancé d’autres projets de ce type plus récemment. L’Action Cœur de Ville dispose, elle, d’une enveloppe de 5 milliards d’euros sur 5 ans pour redynamiser les centres de 222 villes moyennes. Petites villes de demain s’inscrit dans une complémentarité de ce qui existe déjà. La grande originalité de notre dispositif est qu’il laisse une large marge de manœuvre aux localités, aux départements et aux régions. Ce sont en effet les préfets en coordination avec les conseils départementaux et régionaux qui sélectionnent les communes.

Pourquoi est-ce si important de redynamiser les villes de moins de 20 000 habitants ?

J. A. : Ces petites villes abritent 10% des Français. Ça peut paraître peu. Mais si on prend en compte les territoires sur qui elles exercent une fonction de centralité, ces communes rassemblent 38% de la population du pays. Au fil des ans, ces collectivités se sont délitées. Elles comptent une proportion importante de personnes âgées et leurs richesses patrimoniales se dégradent. Notre programme cherche avant tout à améliorer la qualité de vie des habitants. C’est un combat très important.

Quelle est la solution pour lutter contre ce délitement des petites villes ?

J. A. : Notre programme repose sur trois piliers. Le soutien en ingénierie aide les collectivités à définir et à mettre en œuvre leur projet de territoire grâce à l’apport d’expertises externes et au renforcement de leurs équipes. Notre dispositif leur permet notamment de toucher une subvention pour financer un poste de chef de projet à hauteur de 75%. Il est aussi prévu de financer des projets thématiques, comme la création de tiers-lieux numériques et culturels, ou la rénovation de patrimoine. Nous avons, par ailleurs, créé le Club Petites villes de demain pour favoriser l’innovation, l’échange d’expériences et le partage de bonnes pratiques. Pour tenir les membres informés, nous publions une newsletter mensuelle et diffusons des vidéos et des podcasts. Nous prévoyons aussi de donner des formations, et de publier des guides pour mettre en place certaines actions. L’ensemble de ce programme dispose d’un budget de 3 milliards d’euros sur 6 ans.

Est-il possible de dresser un premier bilan de votre progrmme ?

J. A. : 1 600 communes ont été sélectionnées il y a un an, et la moitié d’entre elles abritent moins de 3 500 habitants. Les demandes que nous avons reçues sont très hétérogènes. Certaines petites villes avaient déjà établi un diagnostic très précis de leurs besoins et nos aides vont leur permettre de démarrer très rapidement leurs chantiers prioritaires. D’autres en étaient encore à la définition des projets qu’elles souhaitent lancer. Les trois quarts des dossiers portent sur le développement de l’économie locale. La transition écologique et la valorisation du patrimoine sont d’autres thèmes récurrents. A ce jour, plus de 1 200 communes ont signé leur convention d’adhésion et 200 chefs de projet sont en place.

Mélanie Roosen & Géraldine Russell

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