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Le télétravail permet-il vraiment aux entreprises de faire des économies ?

Une main en train d'insérer une pièce dans une tirelire en forme de cochon
© Joslyn Pickens via Pexels

Le télétravail permet-il aux entreprises de faire des économies ? C'est l'argument avancé par Bercy pour inciter les sociétés à s'y mettre. Mais le calcul est plus compliqué qu'il n'y paraît.

La crise sanitaire du Covid-19 et les confinement successifs ont permis d’expérimenter le télétravail à grande échelle. La ministre du travail a certes annoncé la fin du télétravail obligatoire, mais de son côté, le Ministère de l’économie vante les mérites de la pratique sur son site. Parmi les bonnes raisons de laisser les employés travailler de chez eux, Bercy met en avant la réalisation d’ « économies d’échelle sur les locaux et les dépenses courantes ». Mais le télétravail est-il vraiment un moyen de réduire les coûts pour les entreprises ?

Des économies sur les loyers et les dépenses courantes

Moins de travailleurs sur place permet de réduire le nombre de postes de travail – et donc les mètres carrés. A priori, le calcul est assez simple. Et pour certains, il rapporte même gros. Dès 2016, Dell, le géant américain de la Tech, se vantait d’économiser 12 millions de dollars par an grâce au télétravail – à plein temps ou plusieurs fois par semaine – de 25% de sa masse salariale.
Dans son rapport de juin 2021, Global Workplace Analytics affirmait qu’un télétravailleur à temps partiel permet à son entreprise d’économiser 11 000 dollars par an par rapport à un employé présent sur site. En France, l’ARSEG évaluait en 2019 à 13 566 euros le coût annuel d’un poste de travail. Forcément, une réduction des mètres carrés entraîne des économies au niveau des dépenses courantes comme le chauffage ou l’électricité et même les capsules de café.

Mais de nouveaux frais liés au télétravail

Avec le télétravail, les dépenses courantes des entreprises baissent en même temps que celles des salariés augmentent. En avril 2020, Convictions RH chiffrait le coût du télétravail entre 13 et 186 euros par mois selon les employés. Et depuis 2017, ce n’est plus obligatoirement à l’entreprise de payer la facture. En revanche, si l’entreprise dispose d’une charte ou un accord de télétravail, il faut préciser les modalités de prises en charge des frais liés au télétravail effectué à la demande de l’employeur.
En début d’année 2021, la Ministre du Travail indiquait sur France Bleu Paris que « le télétravail ne [devait] rien coûter aux salariés », invitant ainsi les entreprises à prendre en compte les éventuels coûts du travail à distance : surconsommation d’électricité, abonnement internet, équipement spécifique… D’autres part, la loi rappelle que les salariés en télétravail bénéficient des mêmes droits que ceux qui exercent sur site. Les avantages comme les titres restaurants doivent donc être maintenus pour les travailleurs à distance.
Le télétravail n’est pas qu’une affaire de disparition des locaux, il faut surtout imaginer de nouveaux espaces pour se retrouver. Et ça ne veut pas forcément dire moins de mètres carrés. Mais plutôt repenser les locaux en créant des espaces de coworking dans ses immeubles ou agences comme à la Société Générale. Le réaménagement d’espaces de convivialité, l’organisation de team building ainsi que les frais de déplacement des salariés sont donc en à prendre en compte.

Un calcul moins évident qu’il n’y paraît

Autre moyen de faire pencher la balance en faveur du télétravail : mesurer la productivité des travailleurs à distance. Plusieurs études américaines, réalisées avant la pandémie, ont montré que le télétravail contribuait à augmenter la productivité des salariés – notamment grâce à une réduction des pauses. Mais aucune étude sur le long terme n’a été menée sur le sujet.
Enfin, attention à ne pas céder à « la tentation de faire des économies sur la location de bureaux » au détriment de « l’exercice du collectif de travail », avertit Thomas Coutrot dans les colonnes de Capital. Le chef du département conditions de travail à la Dares rappelle l’importance des échanges informels entre les salariés que « l’ultraformalisation du fonctionnement collectif » à distance ne remplace pas. Avant d’imaginer faire des économies durables grâce au télétravail, il ne faut pas oublier de se poser la question de la pérennité et de l’entretien du corps social de l’entreprise.

Mélanie Roosen & Géraldine Russell

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