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3 cas réussis d’utilisation des techniques d’OSINT en entreprise

Un tableau d'enquête avec de nombreuses preuves épinglées reliées les unes aux autres
© Cottonpro via Pexels

Surveiller la concurrence, réaliser une due diligence, gagner un appel d’offre… Zoom sur 3 cas réussis d'usage de l'OSINT en entreprise.

Philippe Chabrol a fondé Affinis Conseil. Ce cabinet propose entre autres des prestations d’OSINT à ses clients. Quand on l’interroge sur des études de cas réussis, il entretient le mystère : pas question de dévoiler les secrets de ceux qu’il accompagne ! « En général, on intervient en mode pompiers : nous sauvons la situation et sommes discrets », justifie-t-il. Il a cependant accepté de revenir, à travers 3 cas anonymisés, sur les piliers essentiels de l’OSINT.

1er pilier : management de l’information, se positionner par rapport à la concurrence

Une entreprise de l’industrie française a missionné Affinis pour obtenir des renseignements sur l’un de ses concurrents chinois, qui développait une usine aux États-Unis. Les objectifs de la mission : comprendre comment l’usine était construite, quel type de chaîne de production y était installée, quels étaient les prestataires impliqués… Le tout sans y mettre les pieds. Mission impossible ? Pas pour qui sait utiliser à leur plein potentiel les outils du quotidien. En l’occurrence, les réseaux sociaux se sont révélés être une mine d’informations : les habitants de la ville où se construisait l’usine, enthousiasmés par le projet, partageaient de nombreuses photos des fournisseurs, des prestataires, et même des salariés chinois qui se rendaient sur place. En dressant le profil des personnes présentes sur les photos, il a été possible de déduire les spécialités et les métiers de chacun. Google Maps et Google Earth ont aussi été de précieux alliés : en suivant les différentes étapes de construction de l’usine, il a été possible d’imaginer comment se développait la chaîne de production. Toutes ces données, croisées les unes avec les autres, ont permis de recréer avec précision et à distance l’usine et de comprendre pourquoi l’entreprise française n’avait pas gagné le contrat.

2e pilier : protection de l’information, détecter les failles

Un promoteur immobilier du Nord de la France souhaitant développer son activité dans le Sud s’inquiétait du manque de résultats, 6 mois après avoir envoyé son meilleur commercial se charger de cette nouvelle branche. Affinis a mené une étude complète pour en comprendre la cause. Pas question de s’arrêter aux justifications du type « le réseau met du temps à se construire » ! Après un audit complet de la société, de ses actifs, de sa réputation et de sa situation, l’objet de l’étude s’est porté sur le salarié. En a résulté une sorte « d’organigramme professionnel et personnel » de l’individu. En couplant les informations recueillies sur les réseaux sociaux personnels de celui-ci à celles disponibles au sein des bases de données professionnelles, le verdict est tombé. Le mis en cause avait créé des entreprises de promotion immobilière au nom de ses proches. Au lieu d’exercer ses activités pour le compte de son employeur, il travaillait pour sa famille, et récoltait les bénéfices.

3e pilier : lobby, influence, se positionner en défendant ses intérêts

Enfin, l’OSINT permet d’anticiper les opportunités et de se positionner pour les saisir. Dans de nombreux cas, les entreprises sollicitent Affinis dans le cadre d’appels d’offres pour remporter un marché public, comme ce fut le cas d’une société foncière. Pour ce faire, il est important d’identifier les personnes influentes, qui peuvent faire évoluer la décision finale. Il s’agit alors de dresser une cartographie de l’ensemble des personnes clefs, publiques ou privées, qui ont une appétence pour l’activité concernée par l’appel d’offre. L’objectif est de connaître leur positionnement, afin de construire un argumentaire en conséquence afin de les approcher. Le travail est minutieux et parfois titanesque. Il faut s’intéresser aux membres des conseils généraux et municipaux, des associations liées au marché public en question, les citoyens qui peuvent être concernés. Ensuite, il convient analyser les liens qui peuvent exister entre eux. En plus des données facilement accessibles, il faut souvent plonger dans les comptes-rendus des assemblées générales des mairies, les procès-verbaux, analyser les prises de paroles publiques (dans les médias) et privées (sur les réseaux sociaux, par exemple), s’intéresser aux hobbies et comprendre les emplois du temps de chaque personne impliquée de près ou de loin pour pouvoir les approcher dans un contexte particulier. Ainsi, il est plus facile de se positionner en amont de la prise de décision. Prises de parole dans les médias, rencontres des parties prenantes dans un cadre informel en fonction de leurs centres d’intérêts, participation aux réunions des associations… Ce type de mission demande un réel travail d’investigation, et doit forcément être anticipé – parfois jusqu’à plusieurs années avant le début de l’appel d’offre.

Mélanie Roosen & Géraldine Russell

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